Le Monde des Pyrénées

Recherche de solutions face à l'ours sur les estives de Luz-Saint-Sauveur

Logo Facebook
Contact
Vous êtes ici: Accueil > Faune-Pyrenees > ours > Presence-Localisation-Suivi > 2014 > 2014-Recherche-Solutions-face-Presence-ours-estives-Luz-Saint-Sauveur

Lorsqu’un éleveur est confronté à la prédation d’un loup ou d’un ours, animaux protégés, il cherche tous les moyens pour sauvegarder son patrimoine, son outil de travail et son revenu pour vivre, faire vivre sa famille et pérenniser son exploitation. A cette occasion les pouvoirs publics ne proposent aucune solution mais font espérer une amélioration qui ne viendra jamais.

A la suite de nombreuses prédations sur le Pays Toy et notamment sur les estives de Luz-Saint-Sauveur, il a été procédé à un gardiennage durant un temps limité, sans grand succès. Des surveillances diverses, des effarouchements… Mais l’ours Cannellito reste discrètement sur place et poursuit son œuvre.

La commission syndicale demande un diagnostic pastoral de vulnérabilité pour tenter de trouver une solution. A notre connaissance, jamais aucun diagnostic n’a apporté de réponse positive à la problématique des éleveurs. Selon l’ONCFS le diagnostic "a consisté à dresser un bilan de l’espèce ours sur la zone (localisation géographique, identification des ours, cycle annuel, dégâts) assorti de propositions visant à améliorer la détection de l’animal". Voilà un travail pas bien malin à réaliser par n’importe quel éleveur ou habitué de la zone. L’ours est connu depuis longtemps et les solutions n’existent pas plus dans les Pyrénées que dans les Alpes où la prédation ne cesse d’augmenter dans des proportions inquiétantes. Si les éleveurs sont prévenus assez rapidement lorsque l’ours passe devant une caméra, ce qui n’est pas toujours le cas, le temps de réaction et d’intervention nécessaire ne permettent 100% d’efficacité. La preuve: la prédation a augmenté en 2014 par rapport à 2013.

Les diagnostics pastoraux existent pour se donner une virginité et une bonne conscience administrative. La réalité est que l’article L 113-1 du Code Rural n’est pas respecté.

La seule solution pour qu’il n’y ait plus de prédation d’un prédateur est qu’il n’y ait plus de prédateur. Le problème est que l’ours, comme le loup, est protégé grâce aux décisions unilatérales prises par Ségolène Royal en 1992 (1), alors Ministre de l’Environnement, sans aucune concertation ni information des éleveurs. Aujourd’hui c’est l’impasse… légale…

Louis Dollo, le 28 mars 2015

(1) Les conditions de la signature de la directive européenne habitats sont assez étonnantes: Quelques semaines avant la retour officiel du loup dans les Alpes et à un moment ou se préparait discrétement des introductions d'ours dans les Pyrénées, le tout orchestré par Gilbert Simon

- Diagnostic Pastoral de vulnérabilité d’estives sur la commune de Luz St Sauveur - Hautes-Pyrénées

A l’initiative de la Commission Syndicale de la Vallée de Barèges, un diagnostic pastoral a été mis place sur certaines estives du canton de Luz Saint Sauveur (Bachebirou, Barrada, Abié, Maucapéra). La maitrise d’œuvre a été confiée au Centre de Ressources sur le Pastoralisme et la Gestion de l’Espace (CRPGE 65). L’objectif de ce travail est d’améliorer la gestion des estives dans un cadre englobant tous les aspects pastoraux et environnementaux. A la suite de dégâts d’ours répétés sur les troupeaux d’ovins, une analyse de vulnérabilité s’est ajoutée au diagnostic pastoral, tel qu’elle se pratique dans d’autres massifs montagneux (Alpes, Pyrénées).

Le travail de collecte des données de terrain a été réalisé en 2013 et 2014 par l’ONCFS et le PNP. Il a consisté à dresser un bilan de l’espèce ours sur la zone (localisation géographique, identification des ours, cycle annuel, dégâts) assorti de propositions visant à améliorer la détection de l’animal. Dans cette région difficile d’accès, le travail de terrain s’est appuyé sur les itinéraires du ROB déjà en place auxquels ont été ajoutés, de façon temporaire, des parcours aménagés avec des pièges à poils et appareils photo GSM. Grâce à cette importante mobilisation, le délai de diffusion de l’information auprès des éleveurs locaux sur la présence d’ours a été considérablement raccourci, ce qui améliore la communication entre les différents acteurs et par conséquent la prévention des dégâts.

Source: Extrait du rapport de l'ONCFS 2014 sur le suivi des ours dans les Pyrénées