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Lorsque Papillon est venu perturber le Pays Toy, les éleveurs et bergers ont organisé des opérations d'effarouchement traditionnelles (bruit, feu) pour éviter qu'il renouvelle ses prédations à l'intérieur même des villages. A cette époque, le milieu écologiste s'en était ému et avait critiqué ce type d'opération.
Le 21 avril 2006, la Préfecture de l'Ariège prévoit ce genre d'opérations dans des conditions qui peuvent être qualifiées de comiques.

- Communiqué de la Préfecture de l'Ariège du 21 avril 2006

Des opérations d'effarouchement seront organisées à compter du mercredi 26 avril jusqu'au 30 juin 2006, si besoin, à titre de précaution, compte-tenu de la fréquentation de proximité constatée dernièrement par l'ours Boutxy, afin de le dissuader de se rapprocher des habitations.

Après avis du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN), et de la DIREN, cette opération est déclenchée par le préfet de l'Ariège.

A l'issue de ces opérations d'effarouchement qui vont durer plus de deux mois, une nouvelle analyse de la situation sera réalisée.

L'effarouchement correspond à la mise en oeuvre par le personnel de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) de tirs non létaux de diverses natures à l'encontre ou en direction de l'animal, pour corriger un comportement inadéquat.

La surveillance du ou des sites d'interventions sera effectuée par des équipes de l'ONCFS et maintenue dans le temps après les effarouchements de façon à pouvoir répéter le stimulus aversif si l'animal se manifeste à nouveau.

A l'issue de ces opérations, un compte-rendu sera adressé au Préfet de l'Ariège.

Source: Préfecture de l'Ariège

- Commentaires

J'ai le sentiment que plus nous avançons dans le temps avec cette affaire d'ours plus l'administration veut tout faire elle-même sans impliquer les acteurs du terrain, c'est à dire les habitants eux-mêmes, et plus nous sombrons dans le ridicule et la stupidité.

Le principe de l'effarouchement n'est pas nouveau tout comme ses techniques. Des ouvrages anciens en font état. Dés qu'un ours était aperçu à proximité d'une estive, d'une cabane, d'une grange, d'un village, les personnes présentes, jour et nuit, organisaient l'effarouchement de la bête par divers moyens bruyants pour lui signifier que sa présence était inopportune. La nuit, les feux de genévrier étaient parfois utilisés, ce qui, par la suite, permettait d'en récupérer le bois.(Une fois brûlées, les ramures du genévrier sont facilement récupérables pour allumer le feu dans la cheminée) et ainsi entretenir l'estive. Ces opérations d'effarouchement étaient menées à l'instant même de la tentative d'approche et non 8 ou 15 jours après les prédations.

Que propose la Préfecture et ses services?
Un effarouchement par des fonctionnaires qui, par définition, sont d'un nombre limité présent sur une durée limitée dans des endroits pas forcément adaptés aux déplacements de l'animal.

- Que faudrait-il faire?

Le problème dans cette initiative administrative est que le Préfet, toujours sous la responsabilité de la DIREN, continue à creuser le fossé entre l'ours et la population ce qui est contradictoire avec un des arguments en faveur de l'ours avancé par le milieu écologiste: "l'ours fait parti du patrimoine culturel pyrénéen"
Ici, l'ours, n'est qu'un bien public dérangeant et perturbant.
Une erreur psychologique supplémentaire. Mais nous commençons à nous y habituer.

Louis Dollo, le 23 avril 2006