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Le silence est parfois trompeur. C’est le cas lorsque nous parlons de l’ours. Depuis que les troupeaux sont redescendus des estives, il n’y a plus de prédations et nous ne savons pas où se trouve le plantigrade installé depuis quelques années quelque part entre le Pays Toy et le lac d’Estaing.

- Plus de traces

Selon les pouvoirs publics, officiellement, il n’a été trouvé aucune trace depuis plusieurs mois. Une grande opération de recherche a été lancée vers le 20 novembre sur les secteurs de Luz et Cauterets par les agents du Parc National et de l’ONCFS, sans succès. Mais le territoire est tellement vaste et l’animal si discret…. La situation n’est donc pas anormale. Du côté des agents du PNP on se veut rassurant et confiant. Et puis, avec l’arrivée du froid, il est probable que l’ours soit rentré en tutte pour attendre des jours meilleurs.

- Du côté des écologistes on s’active

Les organisations écologistes ne désarment pas. Qu’il s’agisse de l’ADET-Pays de l’ours, du FIEP de Gérard Caussimont ou de FERUS, l’activité discrète est intense. Et tous les coups sont bons des deux côtés des Pyrénées.

Versant nord, en France, la situation est dramatique sur tous les fronts. Aucun dossier de demande de lâchers déposés à l’automne 2011 n’a été pris en considération. Et pour cause…. Nous ne sommes plus en 2005. S’agissant d’un projet ayant une incidence environnementale, il faut appliquer l’ article 7 de la Charte de l’environnement traduite par divers articles du Code de l’Environnement, qui stipule que: «Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d'accéder aux informations relatives à l'environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement». Et là, ce n’est pas dans les habitudes écologistes de partager et de faire «participer à l'élaboration des décisions publiques» toutes personnes externes à leur temple. L’exercice de la démocratie et de la pluralité des idées ne sont pas inscrits dans l’idéologie de ce mouvement mondialiste. Et combien même ils le feraient, faudrait-il que ce ne soit pas, comme en 1995-1996, totalement «bidouillé», en estimant que les chasseurs pouvaient représenter les éleveurs. Et puis, les résultats de la consultation publique de février 2011 ne laissent guère d’espoir d’acceptation de l’ours dans les vallées pyrénéennes. Alors, il faut trouver un autre moyen.

L’autre moyen est assez tordu. Il consiste à reprendre des petites phrases écrites au second degré sur Facebook ou ailleurs pour faire croire que l’ours du Pays Toy serait mort ou, encore plus précisément, aurait été tué. Si nous employons le conditionnel car il n’existe pas l’ombre d’une preuve et même d’un soupçon, chez eux, dans leur microcosme, c’est de l’affirmatif. Pourquoi?

En se basant sur les déclarations des Ministres de l’Ecologie successifs (Chantal Jouanno puis Nathalie Kociusko-Morizet), un ours tué doit être remplacé. Il faut donc faire croire qu’il y a eu un «crime d’ours». Peu importe si un innocent est accusé. Coups de poker et provocation sont des habitudes prises depuis longtemps

Sur le versant sud, en Espagne, l’affaire tourne à la déroute. Une première demande de financement LIFE (Procédure de financement européen) d’un projet contesté d’introduction de 3 ou 4 ourses (femelles) en Navarre et Aragon a été refusée. Aujourd’hui, la Navarre et l’Aragon semble se désengager. Probablement pour des raisons financières, sans l’Europe l’affaire n’est pas assez «juteuse». Il ne resterait donc plus dans le projet que la Catalogne, province par ailleurs super endettée qui a, très probablement, d’autres préoccupations que l’ours. D’autant qu’il s’agit du renforcement de la population occidentale par des femelles à destination des deux mâles en Pays Toy et Béarn. Il faut donc faire pression sur la Navarre et l’Aragon en lançant une pétition.

- Une affaire d’argent

Depuis le début des années 1980, la véritable préoccupation des associations environnementalistes a été l’argent pour créer des «postes» à quelques copains. Alain Reynes, Directeur de l’ADET, est un des principaux bénéficiaires de ces largesses publiques et privées comme il l’expliquait il y a quelques années sur l’antenne de Sud Radio. Le plan ours sert à financer des associations qui ne font rien sur le terrain. En 2010 et 2011, l’ADET a reçu au moins 120 000 Euros chaque année selon des documents que nous avons difficilement pu nous procurer.

Du côté espagnol, les enjeux financiers sont les mêmes. Le FAPAS, organisation écologiste de défense de l’ours dans les Asturies et allié de FERUS et de l’ADET, parlait même «d’escroquerie». Le projet de financement européen LIFE était une opération pour se refaire une santé en période de disette avec l’argent des européens.

Si beaucoup de projets et de manipulations en tout genre on peu d’espoir d’aboutir, nous voyons que, pendant que les éleveurs travaillent en se levant tôt tous les matins et tous les jours, d’autres s’amusent avec l’argent du contribuable en période de crise économique. Les éleveurs, et d’une manière générale les agriculteurs, travaillent à trouver des solutions pour préserver l’environnement, réduire ou abandonner les intrants, valoriser leurs productions par des labels de qualité, rechercher de la valeur ajouter à leurs produits et rentabiliser leurs exploitations et les structures collectives, d’autres dépensent l’argent gagné pour satisfaire leur fantasme du «tout sauvage» avec une vision de la biodiversité réduite à une seule espèce, l’ours. Objectif écologique assez médiocre, vous en conviendrez.

Louis Dollo, le 3 décembre 2012