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Gérard Caussimont, Président du FIEP (Fond d’Intervention Eco-Pastoral), dans son ouvrage «Plaidoyer pour Cannelle» (extrait ci-dessous), ne manque pas de propos étonnants pour expliquer que l’ours n’est pas dangereux. Il lui faut quand même beaucoup de contorsions littéraires qu’il est difficile de croire ou qui, pour le moins, appellent d’autres questions.

Selon Gérard Caussimont: "Plus on connaît l´ours, moins on le craint». Voilà donc une bonne chose. Mais curieusement, dans les zoos, les soigneurs prennent d’infinies précautions vis-à-vis de la bête. Pourquoi? De même les clôtures sont particulièrement renforcées pour assurer la protection des visiteurs. Pourquoi?

Et il précise: «Là où les gens ont l´habitude de vivre avec l´ours, personne ne le craint. La crainte de l´homme vient du fait que quand on ne vit plus avec une espèce sauvage de prédateur c´est la mémoire collective qui ressurgit du fond des âges, telle la crainte du loup, des vipères, des araignées, etc.…» Voilà un propos pour le moins comique. En Alaska, beaucoup de monde est armé. Certains font leur jardin avec un colt à la ceinture. Pourquoi? Les recommandations aux randonneurs sont de partir armé. Pourquoi? Et il va plus loin dans ces explications surprenantes: «Des films de fiction où interviennent des ours grizzly américains plus agressifs que les ours bruns européens ont contribué également à ça que certaines personnes se posent des questions….» C’est donc à cause du cinéma américain que nous sommes «programmés» pour craindre l’ours… Un cinéma qui, précisément, vient d’un pays où on a l’habitude de vivre avec l’ours.

- Les faits historiques

Si jadis les anciens avaient l’habitude de vivre avec l’ours dans les Pyrénées et même cohabitaient, comme on veut bien nous le faire croire, alors pourquoi ces mêmes anciens l’ont-ils chassés et éliminés? Pourquoi, dans les vallées, on faisait la fête à chaque fois qu’un ours était tué? Pourquoi, à la fin du XIXème siècle les Aspois se plaignaient du manque de chasseurs d’ours? Pourquoi, les associations écologiques comme le FIEP montrent du doigt les anciens bergers pyrénéens qui ont «exterminé» l’oursalors qu’en fait, en France, ils sont les seuls à l’avoir sauvegardé? Pourquoi toute la littérature est faite d’exemples de chasse à l’ours?

Quant à dire: «Dans les Pyrénées, il n´y a pas, à l ´époque contemporaine, depuis le XIXe siècle, de cas de blessures ou de mort d´homme documentés, suite à une attaque d´ours» relève du mensonge. Les cas sont nombreux mais toujours traduits dans la littérature par une société surtout basée sur la transmission culturelle orale. Et s’il n’y a pas de cas comme prétendu, pourquoi toujours se retrancher derrière des accidents mortels liés aux «sangliers, cerfs et chiens» dont personne n’a entendu parler dans les Pyrénées.

Le Président du FIEP fait une obsession sur les chasseurs. Il nous dit: «Par contre, il y a bien des cas documentés de rencontres de chasseurs avec des ours et des ourses en particulier, qui ont entraîné la mort de l´animal». Et oui, deux cas mortel depuis les premières introductions et un cas de blessure. Pourquoi? Peut-être parce que les chasseurs chassent en dehors des sentiers battus empruntés à une autre époque par des randonneurs et des bergers. Et puis, ils utilisent des chiens pour débusquer le gibier contrairement aux autres usagers de la montagne. Ce n’est donc pas le fait d’être chasseur avec un fusil qui engendre la rencontre mais le fait d’une période, dans des lieux avec des méthodes différentes des autres qui occasionnent de telles rencontres.

- L’homme ignorant des usages de l’ours.

Gérard Caussimont a des explications étonnantes. Pour lui: «C´est souvent par ignorance du comportement de l´ours et de sa faculté de faire des charges d´intimidation ou de se mettre debout pour renifler l´air et identifier l´homme, que des ours ont été abattus par l´homme qui se croyait menacé». Il est vrai que personne n’est vraiment entraîné à accepter une charge d’un ours. Pas plus que d’une vache ou d’un bélier. Là aussi, subir une charge d’un taureau peut être fatal. L’éleveur prend des précautions. Pourquoi n’en prendrait-il pas vis-à-vis de l’ours?

Et il y va de son couplet zoolâtre: «Ainsi l´ours qui n´a jamais vu l´homme est plutôt curieux». Ca, personne ne lui demande. On le préféré craintif pour qu’il parte. Mais il précise: «Celui qui, comme en Europe occidentale, vit au voisinage d´une communauté humaine est généralement craintif. Il a appris par samère à se méfier de l´homme qui représente pour lui une perturbation ou une menace». Et oui, c’est bien pour cela que, lorsqu’il se trouve face à l’homme, il a un comportement agressif pouvant être dangereux. Sans le vouloir, Gérard Caussimont nous explique que l’ours peut être dangereux. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard s’il y a des accidents de plus en plus nombreux en Slovénie et des morts en Roumanie. Mais de ceci, Gérard Caussimont préfère ne pas en parler «pour la cause».

De là à penser que Gérard Caussimont est un menteur par omission, il n’y a qu’un pas facile à franchir. Et il y en existe bien d’autres dans la vie du FIEP comme l’indique David Chétrit dans son livre «Réintroduction de l’ours – Histoire d’une manipulation». Et puis, comme par hasard, l'ONCFS s'inquiéte du sujet dans son rapport scientifique de 2011... Cherchez l'erreur!

Louis Dollo, le 5 juillet 2012

- L'ours est-il dangereux?

"Plus on connaît l´ours, moins on le craint. Là où les gens ont l´habitude de vivre avec l´ours, personne ne le craint. La crainte de l´homme vient du fait que quand on ne vit plus avec une espèce sauvage de prédateur c´est la mémoire collective qui ressurgit du fond des âges, telle la crainte du loup, des vipères, des araignées, etc.…

Des films de fiction où interviennent des ours grizzly américains plus agressifs que les ours bruns européens ont contribué également à ça que certaines personnes se posent des questions, largement fomentées par les opposants au retour de l´ours dans certaines vallées pyrénéennes où il avait disparu au milieu du XXe siècle.

- Des rencontres fatales à l´ours

Dans les Pyrénées, il n´y a pas, à l ´époque contemporaine, depuis le XIXe siècle, de cas de blessures ou de mort d´homme documentés, suite à une attaque d´ours. En France, par contre, sangliers, cerfs et chiens causent tous les ans des accidents mortels chez des êtres humains et pourtant on ne les considère pas comme des espèces dangereuses. Par contre, il y a bien des cas documentés de rencontres de chasseurs avec des ours et des ourses en particulier, qui ont entraîné la mort de l´animal.

C´est souvent par ignorance du comportement de l´ours et de sa faculté de faire des charges d´intimidation ou de se mettre debout pour renifler l´air et identifier l´homme, que des ours ont été abattus par l´homme qui se croyait menacé. Le comportement de l´ours face à l´homme dépend largement des relations antérieures avec lui. Ainsi l´ours qui n´a jamais vu l´homme est plutôt curieux. Celui qui, comme en Europe occidentale, vit au voisinage d´une communauté humaine est généralement craintif. Il a appris par sa  mère à se méfier de l´homme qui représente pour lui une perturbation ou une menace.

L´ours des Pyrénées, autochtone ou introduit d´origine slovène, répond bien à cette définition. Il en va de même pour les ours espagnols cantabriques, italiens des Abruzzes ou ceux originaires des pays de l´ex-Yougoslavie.

Extrait du livre de G. Caussimont, Plaidoyer pour Cannelle, Editions Loubatières.

Source: Site Web du FIEP