Selon les défenseurs de l'ours, celui-ci n'est pas dangereux. Il suffit de se faire connaître, se faire identifier par le plantigrade. En quelques sorte, fini les balades
solitaire dans le calme et le silence?
Il est vrai qu'un ours averti d'une présence humaine évitera l'homme. Encore que... lorsqu'il se balade la nuit dans un village... ou va fouiller les poubelles d'un restaurant de
Saint-Savin (Hautes-Pyrénées) au petit matin, l'interrogation est totale ou bien encore, lorsque le berger de Pouey Laun dépourvu de cabane, voit l'ours face à sa tente....
Chacun se fera son idée...
L'ours, encore et toujours l'ours. Au-delà des polémiques, des doutes et des rumeurs, les réintroductions successives de plantigrades dans le massif pyrénéen multiplient les chances - ou les risques, c'est selon - de tomber nez à truffe avec l'un des cousins de Boutxy, Palouma ou Franska. Sur ce point, en l'occurrence, tous les discours s'accordent. Et ce n'est pas le témoignage de ce randonneur rapporté dans nos colonnes, hier, qui changera la perception de cette cohabitation politiquement choisie. Aujourd'hui, les préposés à l'accueil dans les offices de tourisme ne comptent plus les questions relatives à une éventuelle rencontre avec l'ours au cours d'une sortie en montagne. Peut-être n'est-il pas superflu alors de rappeler brièvement les quelques conseils à suivre le cas échéant. Le site internet Les Pyrénées avec l'ours" a d'ailleurs mis en ligne une information spéciale en lien avec la Direction régionale de l'environnement de Midi-Pyrénées (Diren). Les indications publiées ci-après sont extraites de ce site officiel estampillé "République française".
"Les ours sont par nature discrets, surtout vis-à-vis de l'homme. L'ours a une bonne ouïe, un très bon odorat et une vue moyenne. S'il entend un homme ou détecte son odeur, il cherchera à l'éviter. Pour l'aider à vous repérer, vous pouvez manifester votre présence en faisant un peu de bruit. Il ne faut pas chercher à s'approcher d'un ours même à grande distance. Il faut également toujours garder son chien à proximité.
"En cas de rencontre d'un ours à courte distance (moins de 50 m), il convient de l'aider à vous identifier, de vous manifester calmement en vous montrant, en bougeant et en lui parlant. Eloignez-vous progressivement en vous écartant du trajet qu'il pourrait emprunter dans sa fuite. Ne courez pas.
"Si un ours se dresse sur ses pattes arrières, ce n'est pas un signe d'agressivité. Il est curieux, il cherche à reconnaître les odeurs et à mieux vous identifier".
Notons en outre quelques situations potentiellement dangereuses pour l'homme telles qu'un ours blessé, surpris sur sa couche diurne, en train de consommer une carcasse, ou une rencontre à très courte distance avec une femelle accompagnée d'oursons.
Entre 1996 et 2000, soixante rencontres ont été recensées. Dans 78 % des cas, le plantigrade s'est enfui ; dans 3 % des cas (deux situations), il a chargé. Les deux charges correspondent à une femelle accompagnée d'oursons: en 1997, Mellba charge un chasseur qui la tue, et en 1998 Ziva charge deux agents de l'équipe technique ours pour les intimider et les dissuader de s'approcher. Le reste du temps (19 %), l'ours a manifesté un comportement indifférent. [Ndr: il faudra sans doute rajouter le cas de Cannelle le 1er novembre 20004, lorsque le procès aura clairement fixé le niveau des responsabilités
Selon les mêmes sources, quatorze à dix-huit ours vivraient aujourd'hui dans les Pyrénées. [Ndr: au 15 juillet 2006 il y en aurait une vingtaine suite à l'introduction d'ours originaires de Slovénie]
Auteur: Nicolas Hubert
Source: La Dépêche du Midi du 30 mai 2006
Il aura fallu attendre le mois de novembre 2005 pour que les services de l'Etat reprennent des recommandations déjà
parues ici.
Ce n'est que fin juin 2006 (après cet article) que des plaquettes [La
nouvelle à partir de 2011 qui ne change rien] ont été rédigées
pour être distribuées dans les offices de tourisme des Pyrénées. Dans la même période, il a été édité une plaquette concernant le comportement avec
les chiens de protection Patou par ailleurs publiée dans les Alpes
par l'Association FERUS.
Si l'ours ne présentait aucun risque pour l'humain, il est probable qu'il n'aurait pas été nécessaire de diffuser ces plaquettes. Par ailleurs, la Ministre de l'Environnement n'aurait pas fait la réponse qu'elle a faite au député de l'Ariège au sujet de la responsabilité des maires. De même, si l'ours était inoffensif, Madame la Ministre ne serait pas restée enfermée dans un bus pour assister au lâcher de Palouma à Arbas, comme dans un cirque.
Chacun appréciera mais il semble bien, une fois encore, que le Ministère de l'écologie se voile la face avec un tissu de mensonges ou d'approximations.