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Le 1er septembre 1904, des chasseurs ont abattu le dernier ours "suisse", en Basse Engadine (Grisons). Le dernier ours a été vu en Suisse en 1923 en Haute Engadine. Entre le 25 juillet et le 30 septembre 2005, "JJ2" est venu du Parc National italien de l'Adamello Brenta se promener quelques semaines dans un triangle à cheval sur la Suisse, l'Italie et l'Autriche.

Ce retour du plantigrade dans les Grisons avait suscité un énorme intérêt dans tout le pays, d'autant que l'ours se laissait facilement approcher. Certains ont même pris des risques inconsidérés pour le photographier.

- L'ours des Grisons pourrait se trouver dans le Vorarlberg

L'ours brun qui a séjourné dans l'est de la Suisse durant l'été 2005 a vraisemblablement réapparu à Montafon, dans le Vorarlberg, en Autriche. Dans la nuit, il a tué un mouton dans une écurie.

Source: Tsr.info du 10 mai 2006

- "JJ2" était "problèmatique"

L'été dernier, un ours est arrivé d'Italie dans les Grisons. "JJ2" a tué deux douzaines de moutons, un veau et s'est approché des zones habitées.

Selon les catégories du Plan Ours, cet animal aurait été caractérisé de "problématique". Si le plan avait existé en 2005, les gardes-faunes auraient tenté de lui réinsuffler la peur de l'homme, mais ne l'auraient pas tué, selon l'OFEV.

Son frère Bruno s'est baladé en juin dans le sud de la Bavière (Allemagne) et au Tirol (Autriche). Après les gros dégâts qu'il avait provoqués dans des zones habitées, il a été abattu.
Cohabitation avec l'ours: réaction de Jean-Daniel Antille, Président du groupe population montagne du Valais romand, en direct de Sion La Confédération interdit l'abattage d'ours sans attaque sur l'homme

Source: Tribune de Genève du 25 juillet 2006

- Pour éviter l'abattage, l'ours brun devra rester timide

Le plan de gestion de l'ours brun a été mis au point par les autorités en cas d'éventuel retour de l'animal. Il met la priorité sur la sécurité. Berne espère surtout que l'animal ne perdra jamais sa timidité.

Un berger soutenait mordicus l'avoir vu mercredi dans le val Müstair (GR).

Mais après vérification des gardes-chasse, on n'a toujours pas retrouvé la trace de l'ours des Grisons depuis l'automne dernier. Dans les bistrots du sud Tyrol, la rumeur veut que des braconniers l'aient abattu, raconte Reinhard Schnidrig, chef de section à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV). Son frère aîné, qui était allé faire un peu trop le mariole en Bavière, est tombé fin juin sous les balles d'un tireur qui préfère rester anonyme. C'est pour éviter d'en arriver là, si d'aventure un plantigrade risquait à nouveau le bout de son museau chez nous, que l'OFEV a mis sur pied un plan de gestion de l'ours brun.

Le document se base sur les mesures prévues pour le lynx et le loup, nos deux autres "grands prédateurs" protégés. Il vise à créer "les conditions d'une coexistence pacifique" entre l'homme et l'ours. Le plan règle les questions d'indemnisation et de prévention des dégâts. Garantir la sécurité des êtres humains reste néanmoins la priorité absolue. "Contrairement au loup ou au lynx, l'ours peut être réellement dangereux pour l'homme", souligne Reinhard Schnidrig. "Ce n'est pas une bête sanglante, mais pas non plus un nounours", ajoute Joanna Schoenenberger, responsable du projet pour le WWF Suisse qui a participé à l'élaboration du plan. Ce que craignent les spécialistes, c'est que l'ours perde sa timidité vis-à-vis de l'homme. Dans ce cas, le plan prévoit de le munir d'un émetteur pour pouvoir contrôler ses déplacements et de procéder à des actions d'effarouchement. "C'est-à-dire, des choses peu plaisantes mais qui permettent d'apprendre à l'ours à ne plus s'approcher des hommes, explique Reinhard Schnidrig. Comme faire du bruit, utiliser des chiens en laisse ou des balles en caoutchouc." En dernier ressort, si ces actions n'ont pas eu d'effet, le plan prévoit qu'il soit abattu.

Le WWF se dit très satisfait dans la mesure où le plan se focalise sur la préparation au retour de l'ours. Il déplore par contre que les moyens financiers pour le mettre en oeuvre soient sans cesse réduits par le Parlement. Pour l'organisation, l'information à la population est particulièrement importante. "Avec la protection des troupeaux et les indemnisations, c'est un aspect qui contribue à rendre les bêtes acceptables", commente Joanna Schoenenberger.

Conditions alpines meilleures que jamais

: Lors de la procédure de consultation, les paysans, les cantons limitrophes des Grisons et les régions de montagne ont estimé qu'il n'y avait pas de place pour l'ours chez nous. Pour le WWF, au contraire, les Alpes suisses sont prêtes à accueillir le plantigrade. Selon une de ses études, l'écosystème alpin serait même plus propice à la venue de l'ours qu'il y a cent ans, à l'époque de son extinction. En effet, il y a moins d'activité, moins d'alpages et plus de surface de forêt: "moins de concurrence entre eux et nous", résume la responsable. Elle souligne que les quatre ours slovènes, introduits il y a quelques années dans le Trentin italien, se sont très bien adaptés et sont désormais près de 25. "L'espace existe, sourit-elle. C'est plutôt dans nos têtes qu'il faut faire de la place."

Prédateurs

Le loup est revenu en Suisse depuis l'Italie en 1995. Actuellement, quatre individus vivent en Suisse: un dans la vallée de Conches (VS), un dans le nord du Tessin, un autre dans la Surselva (GR). Le dernier fait des allers-retours entre la Suisse et l'Italie, près du Simplon (VS). C'est la première femelle observée depuis 95. Mais il n'y a pour l'instant pas de reproduction.

Le lynx a été réintroduit dans les années 70 en Suisse. Une population de 50 à 60 individus vit actuellement dans le Jura, à cheval sur la frontière française. Une autre population d'environ 100 animaux est établie dans les Alpes, entre Vaud, le Valais, Fribourg, Berne et jusqu'en Suisse centrale. Enfin, il y a eu quelques observations d'individus isolés dans l'est des Alpes. (lsi)

Source: Tribune de Genève du 25 juillet 2006