- Les Vautours passent à l'attaque
Il y a quelques jours, des Vautours ont attaqué et souvent tué, en différents endroits, des juments, une vache, une ânesse et un poulain dans les Pyrénées-Atlantiques. De plus en plus nombreux, ces oiseaux protégés qui chassent en groupes rencontreraient des difficultés pour trouver leur alimentation. Cela pourrait expliquer la raison pour laquelle ces rapaces, habituellement charognards, s'en prennent désormais aux animaux vivants.
Dans les Hautes-Pyrénées, plusieurs attaques de ce type ont déjà été constatées. Certaines ont eu lieu dans le secteur d'Arrens-Marsous. Des vaches et des juments qui mettaient ou venaient juste de mettre bas ont vu leurs petits littéralement massacrés par des hordes de Vautours. à l'époque, ces attaques avaient étonné, et parfois même été réfutées par des spécialistes de la vie animale qui, finalement, devant les preuves matérielles avaient dû prendre note du bien fondé des témoignages rapportés par des observateurs de ces carnages.
- Agressifs avec les Hommes
Sans vouloir donner dans le sensationnel, certains jurent même que ces oiseaux se sont montrés agressifs avec l'homme. C'est le cas de Stéphane Bordachar, un éleveur de brebis de Tardets (P.-A.) qui a assisté, dimanche 6 mai, à l'attaque de deux juments. "J'amenais mes bêtes au pré quand je les ai vus tournoyer au-dessus du bois. Soudain, ils ont plongé sur les juments. Ils étaient une vingtaine sur "Lila" qui était en train de pouliner". Après avoir réussi à faire fuir les Vautours, ce dernier est immédiatement allé téléphoner au propriétaire des chevaux et au vétérinaire du secteur pour les avertir de ce qui se passait. "Je suis alors remonté au bois, poursuit Stéphane Bordachar.
Cette fois, il y avait une cinquantaine d'oiseaux autour de la jument. Je me suis approché et l'un d'eux a aussitôt essayé de me donner un coup de bec. J'ai vu qu'ils avaient tué le poulain". Ce jour-là, il a interdit à ses jeunes enfants de sortir. Vendredi, ces inquiétantes prédations ont été abordées lors d'une réunion qui s'est tenue à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.
Jean-Marc Delcasso, le président de la fédération départementale de la chasse des Hautes-Pyrénées, est conscient de ce problème: "Cela fait 4 à 5 ans que nous sommes confrontés à ces questions. Les populations se sont développées. Comme elles ne trouvent plus de quoi manger, ces oiseaux ont changé de moeurs.
Aujourd'hui, il faut les réguler ou les nourrir.
De plus, il en arrive d'Espagne où les aires d'équarrissages à ciel ouvert ont été fermées.
Comme dans les Hautes-Pyrénées, beaucoup défendent "qu'il est désormais plus que temps que de réguler cette espèce". Certains craignent qu'ils puissent un jour
"s'en prendre, par exemple, à un randonneur blessé".
A l'heure où l'ours commet de nouvelles attaques, celles de ces rapaces ne font qu'inquiéter encore un peu plus les éleveurs à un mois de la montée des troupeaux dans les estives.
Source: La Dépêche du Midi du 15 mai 2007
- Les Vautours s'attaquent aux Vaches
Divers cas d'attaques d'animaux de ferme par des Vautours ont été signalés au Pays basque. Une vache a été tuée par ces rapaces vendredi dans le canton de Bidache
(Pyrénées-Atlantiques).
"Une vache adulte d'environ six ans été attaquée et tuée par plusieurs dizaines de Vautours affamés à Ilharre", indique à l'AFP Didier Hervé, directeur de l'Institution Patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB).
D'autres faits inquiétants ont été récemment observés par des fermiers dans la région, notamment à Bergouey, autre commune du Pays basque proche de Bidache, à 30km à l'est de Bayonne. Les attaques signalées auraient concerné un poulain, une jument et une ânesse.
Les Vautours, une espèce nécrophage protégée depuis des décennies, ne s'alimentent en principe que de cadavres d'animaux repérés dans la montagne. Ces oiseaux, de plus en plus nombreux selon l'IPBH, seraient en manque d'alimentation notamment du fait de changement des modes d'élimination des déchets animaux dans les abattoirs.
La population totale de Vautours a été évaluée à environ 500 couples dans les Pyrénées-Atlantiques, un chiffre qui serait en forte augmentation. Il y aurait plus de 5.000 couples de Vautours dans les provinces espagnoles voisines de Navarre et d'Aragon.
Source: AFP / Plein champ du 15 mai 2007
- Onze attaques attribuées aux rapaces
Depuis mars 2007, l'observatoire départemental a relevé onze cas de dommages au bétail
La polémique enfle dans les vallées du Béarn et du Pays basque. Depuis le 5 mars 2007, onze éleveurs ont témoigné de décès de vaches, de veaux, d'ânesses, d'ânons, de juments, de poulains, de brebis et d'agneaux. Soit une perte de seize bêtes et une blessée. Ils attribuent ces dommages à des "attaques" de Vautours fauves qu'ils ont vu tournoyer autour de leur bétail.
Les dommages les plus récents ont amené la préfecture des Pyrénées-Atlantiques à demander "au Ministère de l'Ecologie, la mise en place d'un protocole d'intervention en cas d'attaque prévoyant la participation d'un vétérinaire".
Une requête formulée depuis 2002 par les membres de l'Observatoire départemental des dommages au bétail que copréside Augustin Médevielle, maire d'Aste-Béon. "On nous a souvent promis des moyens financiers pour réaliser des analyses vétérinaires. Elles sont indispensables. Elles permettraient de clarifier les choses afin de mettre en place une indemnisation pour les cas avérés".
Protégés.
Protégée par l'état, en raison de sa quasi-disparition dans les années 70, la population de Vautours fauves a bien augmenté depuis. En 2006, on dénombrait plus de 500 couples en Béarn et au Pays basque et près de 6.200 en Espagne. Depuis 1997, le plus grand nombre de dommages répertoriés est de 41, l'an dernier. "Il ne faut pas nier les témoignages des éleveurs", explique Didier Hervé, directeur de l'Institution Patrimoniale du Haut Béarn, qui centralise les données de l'Observatoire. "Mais on assiste à une radicalisation des esprits alors qu'il faut agir dans la concertation. L'observatoire compte des éleveurs, des techniciens et des membres du réseau Pyrénées vivantes". La prochaine réunion de l'observatoire n'est pas fixée. Dans le contexte politique actuel, il faudra sans doute attendre l'après-législatives.
Auteur: Odile Faure
Source: Sud-Ouest du 16 mai 2007