- La Réunion
Si le vautour était au menu nous aurions pu croire que nous allions en " bouffer " toute la soirée. Il n'en n'a rien été.
Bernard Moules rappelle qu'il y a "4 ans nous étions là pour la bête à poil, nous y revenons pour la bête à plume". Un signe? Pour lui, "c'est un problème de surpopulation. Il
n'y a plus d'équilibre et on se trouve confronté à des problèmes".
- Présentation vidéo: différentes perceptions du sauvage à l'élevage
Une rapide présentation du vautour par vidéo
a permis de faire le point sur les diverses perception du vautour qui pouvait exister en fonction du type de "client".
Des images fortes de la problématique aragonaise et ses charniers ont été visionnées. Le cas des vautours "d'élevage" dans le Grand Causse et le Verdon a été abordé, suivi d'images
vidéo de l'attaque sur brebis à Estaing pour terminer sur une vidéo prise en Ardèche où un jeune vautour se pose pour venir tenter de goûter du touriste allongé sur le bord d'une route.
D'où la question "bêtes d'élevage ou bêtes sauvages?". Certains diront sans doute "mise en scène". Vu les conditions de prise de vue très amateur, nous pouvons en douter à
moins que ce ne soit au Donjon des Aigles....
- Comment retrouver un système naturel?
Ces vidéos avaient pour objectif d'engager un échange avec la salle. Pour tout le monde, la bête sauvage doit le rester. "Pas question de détruire le vautour, mais voir comment retrouver un
système naturel comme par le passé pour retrouver une coexistence". Tel est l'objectif qui amène à une critique de
l'enquête engagée par l'association écologiste
Nature-Midi-Pyrénées.
Bernard Moules rappelle que la question des placettes de nourrissage avait été tranchée lors de la dernière réunion de la commission interdépartementale. Il s'étonne que l'on revienne dessus
via une enquête.
Pour le leader syndical, il y a eu des erreurs faites par le passé. Il ne faut pas les poursuivre ou les renouveler. "Il faut qu'on admette que les vautours ont changé de comportement" tout
en rappelant qu'il y avait eu des nourrissages au col du Soulor. "Ceux qui les ont nourri ont fait des erreurs. Ce n'est pas aux éleveurs de payer".
- Les vétérinaires et le Réseau d'Expertise
Le Dr Claude Guiraud intervient. Pas vraiment convainquant, c'est le moins que nous puissions dire, il est vite interrompu par la salle
Le Dr Eric Lamazou, vétérinaire à Oloron et un des organisateurs du Réseau d'Expertise a présenté l'organisation du réseau et la procédure. Un tri sur le choix des animaux expertisé est fait par
l'ONCFS ou le Parc National selon les territoires concernés. Et c'est bien le comportement de ces "agents trieurs" qui pose problème.
Manque de réactivité, délai d'intervention, réflexion inappropriées ou désobligeantes, volonté de ne jamais voir la réalité d'une attaque sur une bête vivante, etc...
- Des déclarations de moins en moins nombreuses
Le Dr Lamazou donne quelques chiffres liés aux expertises réalisées.
En 2007 (6 mois pour le début des observations), sur 130 déclaration, seulement 18 expertises.
En 2008 avec une baisse des déclarations il y aura 33 expertises.
Pour ce début 2009, nous en sommes à 57 déclarations et 18 expertises.
Mais il apparaît que les éleveurs font de moins de déclarations.
Les motifs sont divers. Parmi ceux que nous avons rencontré les éleveurs estiment que c'est une perte de temps pour ne rien en retirer voir même avoir des ennuis avec les agents de l'ONCFS ou du
Parc dont certains semblent être "agressifs et menaçants" à l'égard de l'éleveur.
A un éleveur ayant ses vaches dans un enclos près de la ferme, il lui a été reproché de laisser ses bêtes divaguer. Pour d'autres, c'est en estive qu'elles divaguent.... Ou encore cette réflexion
rapportée au cours de la réunion à la suite d'une attaque, le garde du Parc National a tout simplement expliqué que "c'est normal après une transhumance, il y a des pertes". Voilà donc un garde
devenu expert agricole... Une expertise de plus sans doute.... "Pas la peine d'en parler, il suffit de faire ce qu'il faut faire" nous dit un autre.
- Placettes de nourrissage et développement des espèces
Jean-Marc Delcasso, vétérinaire, rappel une problématique similaire avec le cormoran, l'ibis sacré et, depuis 1956 les introductions de cervidés et de sangliers qu'il ne faudrait plus tuer comme dans les zones à ours. Il met en avant toutes ces incohérences d'écologistes
L'enquête Nature-Midi-Pyrénées sir les vautours
Bernard Moules revient sur l'enquête de Nature-Midi-Pyrénées. "Ces gens qui viennent vous raconter des histoires... ils vous endorment", dit-il. Puis il aborde le problème
de l'indemnisation. "Jamais nous ne rentrerons dans le système d'assurance". En effet, le faire signifierait accepter le risque et ainsi banaliser le prédateur.
Pour ce qui est de la défense des troupeaux, Bernard Moules estime qu' "il ne nous appartient pas de dire allez y, tirez!"
- Les Conseillers Généraux s'expriment
Marc Léo, Conseiller Général du Val d'Azun, était absent. Par contre les deux autres d'Argelès et Luz étaient présents et se sont exprimés.
Georges Azavant, Conseiller Général et ex-Président du Parc National, "il y a un changement de comportement". Quant à Jacques Béhague, Conseiller Général du Pays Toy, "on a appris beaucoup de
choses" à cette réunion et maintenant "on a des certitudes si certains avaient des doutes".
- La FDSEA se positionne
Pour Christian Fourcade, Président de la FDSEA, "la gestion de la faune sauvage est un argument pour que des personnes en vivent" qu'il s'agisse du Parc National ou des associations
écologistes. "Emarger au financement de l'Etat, de l'Europe... du Monde. C'est l'internationale verte".
Il rappelle que le paiement de l'équarrissage est dû à "une plainte de l'Europe pour distorsion de concurrence".
Curieusement, la même chose n'a pas été appliquée au FIEP et à l'ADET lors de subventions LIFE sur le fromage "Pe descaous" et le "broutard du Pays de l'Ours".
Puis il précise "les axes de combat" qui sont "l'axe institutionnel dont nous avons l'habitude" et "l'axe médiatique face à l'opinion public, les médias, l'image...". Il évoque la nécessaire
présence sur Internet. Montrer des images pour témoigner le plus possible. "Achetez un petit appareil photo...."
Il conclue par un message de raison aux éleveurs. "Ne pas s'attaquer aux vautours. Ils sont victimes de la bêtise humaine de nos institutions qui croient que la nature sauvage se gère".
Louis Dollo, le 4 août 2009