Qui se doute aujourd'hui que l'Eglise Sainte-Thérèse aurait bien pu disparaître en 1838 alors que le mur nord et la voûte se sont écroulés?
Qui se doute qu'elle fût au centre d'un ensemble religieux aujourd'hui disparu?
L'histoire débute au XIIIème siècle lorsque Saint-Louis rentre de Terre Sainte. Il revient avec des religieux du Mont-Carmel dont deux d'entre eux seraient venu à Tarbes pour y fonder
un couvent hors des remparts. C'est à l'entrée du Bourg-Neuf qu'ils s'installent en 1282 avec l'accord de l'évèque et du chapitre des Carmes.
Au mème endroit, existait déjà le couvent des Cordeliers, un autre ordre mendiant.
Nous pouvons donc imaginer que la ville était suffisamment importante pour que ces deux ordres y aient leur place et puissent subvenir à leurs besoins.
Aujourd'hui, il ne reste pratiquement plus rien des bâtiments de ce couvent en dehors d'une place, au nord de l'église et de la flèche de l'église elle-même qui était l'abbatiale du couvent.
Le couvent prospère jusqu'aux guerres de religion où tout les bâtiments furent incendiés et le prieur assassiné par les troupes de Montgomery.
Il fallut attendre 1651 pour que la grandeur passé du couvent soit retrouvée avec pas moins de 60 religieux au XVIIIème siècle.
Les religieux possédaient des terres et les Carmes de Tarbes sont les cinquièmes de Gascogne en importance. Mais cette prospérité est de courte durée à l'échelle de l'histoire.
A la Révolution, il ne restera que quatre moines. Les ordres religieux sont abolis en 1790 et les moines se dispersent. Le couvent devint "bien national" et fut totalement abandonné
ou utilisés à des activités peu compatibles avec leur destination d'origine.
L'Etat, propriétaire de l'Eglise de la Révolution à l'Empire en fait une poudrière et un grenier à fourrage pour les animaux.
La ville achète les bâtiments conventuels en 1822 et les fait démolir. Elle acquérra les terrains en 1837.
Le mur nord et la voûte de l'église s'effondrent en 1838. L'édifice est dans un très mauvais état malgré le fait qu'en 1803 il ait été décidé de la rendre à sa destination d'origine:
le culte catholique et que l'église ait été donnée à la ville en 1823.
La paroisse dédiée à Sainte-Thérèse D'Avila prend véritable naissance en 1841 quoique ce patronage ait été prévu déjà en 1822 alors que la ville venait d'acquérir les bâtiments du couvent et un an avant de devenir propriétaire de l'Eglise.
Les travaux de rénovation de l'église, pratiquement en ruine, furent conduits par Tiffon, l'architecte de la ville. Nelli, qui est le sculpteur de la fontaine Montaut, sculpte également le maître hôtel, tandis que Laguarrigue se voit confié les tableaux religieux intérieurs en 1845.
Il faudra attendre 2007 pour que, sous l'impulsion du maire de Tarbes, Gérard Trémège, les pourtours de l'Eglise Sainte-Thérèse soient réhabilités pour former un ensemble avec la Place du Foirail.
Louis Dollo, le 18 décembre 2007