L'ONF sécurise les endroits les plus critiques des berges de l'Etang Saint-Paul
"Attention danger, berges instables". C'est ce qu'indiquent des panneaux installés au niveau du parcours de santé, au bord des berges de l'étang de Saint-Paul victimes d'un inquiétant phénomène d'érosion depuis quelques années. Par ailleurs, des barrières de sécurité en bois ont été mises en place aux endroits les plus critiques, par les agents de l'Office national des forêts
C'est peut-être un détail pour vous. Mais pour eux, les dizaines de sportifs qui fréquentent chaque jour le parcours de santé de Saint-Paul, ça veut dire beaucoup. Ca veut dire
qu'ils sont plus libres, un peu plus rassurés de pratiquer leur activité préférée et c'est tout. Un peu plus rassurés, parce que l'Office national des forêts - qui a hérité de la
gestion de la forêt domaniale du quartier de l'Etang dans le cadre du partage des compétences - a fait installer une barrière de sécurité, suite à notre article du 3 septembre
2002. Article dans lequel nous relations "l'inquiétant recul des berges de l'étang". L'ONF avait noté le phénomène depuis quelque temps déjà. "En quinze ans, l'eau est entrée au
moins de huit mètres à l'intérieur des terres. On a perdu des arbres vieux d'un demi-siècle au moins", se désolait Michel Hoareau, agent de l'ONF chargé de la forêt domaniale
depuis 1985. Pour s'en convaincre, outre la chute des arbres, il comparaît aussi la distance qui séparait la borne de l'ONF et le plan d'eau il y a quelques années et aujourd'hui.
"C'est de plus en plus court", assénait-t-il.
L'activité des pêcheurs, une fréquentation de plus en plus importante du plan d'eau ou enfin, le ski nautique... les responsables du phénomène sont tout désignés. Mais à défaut
d'une étude sérieuse, il semble audacieux d'incriminer les adeptes de la glisse en eau douce (même si certains ont déjà tranché), les pêcheurs ou les autres usagers.
Une chose est sûre, l'eau poursuit son lent mais inexorable travail d'érosion. Les riverains s'en sont véritablement aperçus lors du passage du cyclone Dina, il y a un an. De
nombreux arbres ont été déracinés. Et, depuis la parution de notre article un nouveau pied d'eucalyptus est tombé. "C'est vraiment désolant", s'offusque Jimmy, que nous avions
déjà rencontré en septembre dernier. Par ailleurs, des zones à l'abri à l'intérieur des terres se sont retrouvées les pieds dans l'eau... Il n'y a aucune raison pour que ça
s'arrête. Pour les agents de l'ONF, la parade passe par une consolidation des berges bien sûr mais surtout une "réouverture" de l'embouchure comme jadis, c'est-à-dire tout droit
en face du plan d'eau évitant ainsi ce "virage" à l'intérieur des terres.
Le plus dur sera sans doute de mettre tout le monde d'accord sur cette solution.
Mais en attendant, l'office nationale des forêts a donc fait installer une solide barrière de sécurité en bois. Les troncs solidement enfoncés dans le sol aux "endroits les plus critiques" n'arrêteront pas l'érosion. Mais ils ont au moins le mérite d'empêcher les sportifs et surtout les enfants de s'approcher trop près du bord où le sol risque de se dérober sous leurs pieds. Par ailleurs, des panneaux "Attention danger, berges instables" ont été installés en plusieurs endroits sur des pieds de filaos. La plus grande prudence est plus que jamais de rigueur. Surtout en cette saison des pluies.
Auteur: Georges Lazarre
A défaut de redonner à l'embouchure du plan d'eau de Saint-Paul son aspect d'origine, des canaux sont creusés de temps à autres, plus en aval. Ce qui permet à l'immense réservoir naturel "d'évacuer son trop plein d'eau" vers l'océan et de ralentir la redoutable érosion des terres. Récemment encore, une passe a été ouverte.
Une initiative saluée d'abord par les pêcheurs du coin. Surtout en cette saison où les bichiques sont très attendus. Si l'étang de Saint-Paul abrite les tilapias, ti cabots et autres anguilles, il semble en effet que le plan d'eau regorge également de bichiques. Du moins lorsque les petits alevins parviennent à quitter l'océan pour s'installer dans le bassin d'eau douce. Le canal permet ainsi à ces pêcheurs d'installer leur vouves et d'attendre tranquillement que montent les bichiques.
Toutefois, l'ouverture de la passe réjouit et rassure surtout les riverains de l'étang, en cette période cyclonique.
Notamment les planteurs de la Grande Fontaine, complètement inondés lorsqu'il commence à pleuvoir un peu plus que de raison... "Quand l'étang lé bouché, tout dolo i remonte,
tout nout travay lé détruit", peste un planteur de piment. "Parfois, nous perd une année de boulot".
Source: extrait de Ciclaoo