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Traversée des Pyrénées à Raquettes à neige: 2eme étape, Caillau - Matamale

Étape N° 2 - Carte IGN: TOP 25 N° 2249 ET
LieuxAltitudeDen. +Den. -DistancesTempsObservations
Refuge de Callau 1.537 -
Ancienne Carrière de Talc1.600631.25030
Cab. (La Balmette)1.8452452.75060
La Balmette d'Avall2.10025575060
La Balmette d'Avall +2.1505050020
Madres2.4693191.12560
>Col des Gavaches2.350 - 1191.25020
Col de Sansa1.775 - 5753.75060 descendre à droite du Roc
Matemale (Gîte) 1.520 - 2555.00090Suivre la crête (à voir) puis la piste
932 - 94916.375400
Commentaires de l'étape
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La galerie de photos de l'étape
6 h 30 Total

- Commentaires de l'étape

Toute la nuit il a plu avec beaucoup de vent. le matin à 7 h il neige, du vent en tempête et du brouillard. Le gardien n'envisageait pas de rester plus longtemps. Son 4 x 4 est à 10 mn sur la piste et sa femme a déjà téléphoné pour lui recommander de descendre (il pleut au village). J'hésite à monter. S'il fait trop mauvais et que je ne puisse pas traverser le Madres, il est clair que je n'aurais aucun refuge au retour. Je n'ai pas prévu de bivouac ni de nourriture pour plusieurs jours d'attente. A 8 h 45 José décide de partir. J'ai le choix entre le haut ou le bas. La tempête est assez impressionnante. Je décide de partir vers le bas. Nous montons récupérer le 4 x 4 de José et il reste 3 km de piste gelée à descendre pour arriver au col de Jau. Au col, José me dépose avec mon matériel. Il me montre la route et il part de son côté. Un vent terrible, la neige à l'horizontal. J'ai voulu prendre une photo pour immortaliser mon passage. J'ignore si la photo a été bonne (voir la Nouvelle République des Pyrénées pour le savoir) mais je me suis retrouvé allongé par terre. Je continue ma route et à 2 autres reprises je me retrouve à terre.

11 Km de route en 1 h 30 et je pensais arriver à la nationale Quillan - Mont Louis par les gorges de l'Aude. Erreur fondamentale: Je n'avais pas de carte routière. Je constate qu'après 11 km de marche sans avoir vu personne même à proximité du village de Coumozouls un panneau indique "Axat: 11 km". Je comprends alors que je suis assez loin de mon objectif: Matemale. Le stop dans ces vallées perdues ce n'est pas le pied. Alors la marche à pieds reste la seule solution. Le prochain village, Roquefort de Sault, est à 1 km on verra bien. 400 m plus loin une Méhari s'arrête. Le chauffeur ne savait pas très bien où il allait aussi. Ce sera toujours 600 m de montée gagnée. Dans un abri-bus 5 ou 6 "vieux" sont recroquevillés. Je suis sauvé: ils attendent le bus. Rigolade générale. Il y en a un qui me propose de creuser pour voir passer le métro. Il y a longtemps que le bus ne passe plus: ils attendent le boulanger. Lui il passe encore. Alors il reste les jambes et je continue. Enfin une voiture s'arrête: "je suis la postière du village. Les gens m'ont dit qu'il y avait un type qui allait à Matemale avec des chaussures de ski. Si vous voulez, je vous emmène jusqu'au col". Je ne sais pas où est le col ni quel est son nom ni même de quel col il s'agit (peut être la Quillane). Peu importe, je monte. Quelle voiture! Les portières et le coffre ne connaissent que la propriétaire et visiblement la maréchaussée n'a pas droit de citer dans cette vallée car on ne connaît pas le système de ceinture de sécurité. On passe Le Bousquet. "J'habite à Escouloubre, le village en face. Le col est là haut". M.... encore monter sur cette route. Elle passe la bifurcation en me disant: "d'habitude je ne prends personne en stop. Mais comme au village ils ont eu pitié, je vous monte au col". Maintenant j'inspire la pitié! Ca doit être plus efficace qu'une nana suggestive... Elle me dépose au col des Moulis (elle m'aura économisé 8 km) au milieu d'un élevage de cochons noirs (gascons ou catalans?) en me disant: "la nationale est en bas, vous y aurez plus de chance qu'ici pour trouver une voiture". Et me voilà encore sur le bitume (encore une chance il n'y a pas de pavés).

La Nationale!!?? Personne pendant 15 mn avec un panneau "Formiguères": 17 km". Alors 17 Km à pied au moins puis 4 ou 5 pour Matemale en plus. Je reprends la marche. Après 1 ou 2 km sans voiture, un tracteur agricole avec une remorque vide arrive. Je fais un signe amical au chauffeur sans imaginer qu'il s'arrêterait:

- Ou allez-vous?
- A Matemale
- Moi à Puyvaladore
- Alors aucun problème on y va ensemble...

Je monte sur la remorque avec mon matériel plutôt insolite sur ce bord de route et c'est ainsi que je visite les gorges de l'Aude en décapotable agricole. 15 km sans amortisseurs, ça vaut le déplacement.

Puyvaladore me voici de nouveau sur le bitume. C'est pas grave 5 km de mieux c'est presque fini. Le pire est qu'il fait beau. Le grand beau temps! Dire que j'aurais pu traverser le Madres. Enfin... Je prends une photo c'est déjà ça.

Je range mon appareil et une 2CV orange s'arrête. Un homme qui devait bien avoir 80 ans ouvre la portière:
- Tu fais parti de ces couillons qui marchent au lieu de regarder la télévision comme tout le monde! Mets ton sac derrière et fait attention à mes oeufs. Range mon sac et attention à mon portefeuille. Monte devant!

Quel discours! Ca surprends. Mais vu le service rendu, on la ferme et on exécute.

- Je ne comprends pas tous ces types comme toi qui marchent. On en voit toute l'année maintenant. Moi je regarde la TV et je me porte pas plus mal. Au fait, où tu vas?
- A Matemale
- Je t'y laisse et tu me ranges la voiture derrière. Il est 3 h et je dois être à 3 h 15 à Prades. Tu crois que c'est possible?
- Non mais pour moi à Matemale Oui.
- Et couillon je t'y porte

Il pouvait me traiter de tous les noms. L'important est qu'il me transporte. Enfin bien sympathique quand même cet ancien.

Matemale, Viviane et Jean-Bryce sont là. Je m'installe. On boit une bière. J'envoie mes photos à la NR. Une visite du village. Quelques amis de mes hôtes viennent discuter. En fait de gîte c'est plutôt le logement chez l'habitant. Mais apparemment c'est l'habitude ici. On sait recevoir. Et pour ce soir il y a une petite compétition nocturne de ski de fond avec le vin chaud de servi. Une fête sympathique ne se refuse pas. Sur place, c'est la surprise. Jacques et sa famille sont là et je me retrouve vite en pays de connaissance. En fait en montagne on a tous des relations communes et on s'échange les nouvelles. Ca me rappel un peu lorsque je travaillais à La Glère avec José Perez: radio refuge. On ne se voit pas mais on sait tout et on se dit tout. Le téléphone pyrénéen à défaut d'être arabe tout aussi efficace que le GSM mais avec 8 jours de décalage.

Rendez-vous est pris pour vendredi soir: un petit repas amical (encore!)

Les pieds me font mal. Mais je pense que ça passera. Je n'ai jamais eu d'ampoules, ça devrait vite passer. On verra demain. Mais ce que je sais pas encore, c'est que la soirée n'est pas terminée... en route pour La Quillane

- Conclusion

52 Km de route dont 23 à pieds. Arrivée à 16 h au gîte.

- Nota

Eté 2004, Viviane et Jean-Bryce sont gardiens du refuge des Camporells

- A voir ou visister à proximité

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