L’Association Lozérienne pour l'Etude et la Protection de l'Environnement – ALEPE – vient de diffuser à ses membres une lettre au préfet de la Lozère. Selon cette correspondance, le président, Rémi Destre, utilise la procédure classique préconisée par France Nature Environnement qui consiste à contester, expliquer, émettre des doutes, mener des actions de lobbying avant d’engager des procédures judiciaires. Rien de très nouveau dans cette démarche.
Selon cette association, "Aucune preuve tangible de la présence réelle d'un ou de loups sur la terre de Randon n'a toujours pas été obtenue par quiconque." Mais l’association n’apporte pas de preuves remettant en cause les affirmations officielles…. Qui ne sont pas celles des éleveurs.
Le courrier précise: "Il est d'ailleurs remarquable de constater que les dégâts nombreux sur les ovins qui incombaient aux chiens divagants, jusqu'à l'arrivée du loup, soient maintenant totalement occultés et intégralement reversés au seul crédit du loup. (...) Il est vrai que les attaques commises par des chiens sont difficilement indemnisables, sauf à faire la preuve par l'agriculteur auprès de l'assureur du propriétaire du chien..." Voilà un propos étonnant dans la mesure où il n’a jamais été tenu une comptabilité des dégâts de chiens en divagation qui, jusqu’à l’arrivée officielle du loup, n’ont jamais fait l’objet de manifestation d’hostilité.
Mais l’affirmation de la présence de chiens n’étant pas vraiment crédible, nous arrivons au second argumentaire non moins classique et toujours sans aucune preuve: le braconnage.
- Le braconnage.... Jamais prouvé.
Le courrier rappelle que durant l’été 2012, sur le Causse Méjean, des appareils photos automatiques avaient permis de prouver la présence du loup ce qui permettait d’indemniser les éleveurs. Mais le président de l’association rappelle également que: "une action de braconnage d'envergure avait abouti “au règlement du problème” sans qu'aucune sanction n'ait été prononcée". A travers cette phrase, il sous-entend qu’une opération «punitive» illégale aurait permis de tuer discrètement de loup. En conséquence, il n’y a plus de loups mais il reste des chiens en divagation ne justifiant pas un arrêté de tir de prélèvement d'un loup. Logique! Mais où est la preuve?
D’ailleurs, la lettre précise: "Nous pensons sincèrement que vos mesures sont inadaptées en n'écoutant que les seuls arguments de certains éleveurs sur cette problématique du loup en Lozère". Cette phrase est également la démarche classique des environnementalistes: n’écoutez pas les autres, nous détenons LA vérité.
- Le recours de l'ALEPE
L’ALEPE avait engagé un recours administratif en référé contre l'arrêté préfectoral du 28 août autorisant le tir de prélèvement d'un loup. Ce recours a été rejeté le 23 septembre. Ce qui n’empêche pas l’association écologiste d’écrire: "Il est bien sûr difficile pour nous, défenseur de l'espèce protégée “loup”, de faire entendre notre voix en dénonçant ce courant de désinformation qui prévaut actuellement si ce n'est en attaquant vos arrêtés." Là encore, eux détiennent LA vérité, les autres sont des menteurs. Par contre, comme très souvent dans ce domaine chez les associations environnementalistes, ils n’apportent aucun élément de preuve, pas même une démonstration justifiant leur position. Une méthode typiquement lobbyiste, qui n’a rien d’étonnant, d’autant que cela fonctionne depuis près de 30 ans: affirmer des mensonges pour les rendre crédibles en tant que postulat indiscutable et parfaitement évident.
Il semble que la méthode s’épuise et qu’il faudra trouver d’autres éléments surtout face à une rumeur jamais prouvée de lâchers de loups depuis un parc animalier. Ce qui est d’ailleurs autorisé par la Convention de Berne (Cf. Recommandation n° 17 § 13). Mais de cela, les écologistes n'en ont jamais parlé.
Attendons le jugement au fond du recours administratif commun de l’ALEPE et de France Nature Environnement (FNE).
Louis Dollo, le 3 novembre 2014