- Pour un hédonisme altruiste
La Roche Foucauld, moraliste avisé, bon connaisseur du bipède, énonça, deux siècles avant l’apparition de la société ploutocratique, que l’homme n’agissait jamais que par intérêt.
Ignorait-il l’altruisme, le dépassement de l’égoïsme grossier?
Il savait trop que les humains ne sont pas tous prévaricateurs, cupides, voraces et déprédateurs.
Il n’omettait pas, en édictant son postulat, les saints, les héros, les sages, les besogneux dévoués. Eux aussi agissent par pur intérêt, mais cet intérêt est d’une nature différente que ne l’entend le sens commun.
C’est par intérêt éthique, moral, pour l’image de soi, pour la paix de sa conscience, que le saint laïc, le héros, le résistant sacrifient des intérêts bas et vulgaires à des intérêts qu’ils jugent plus dignes d’eux.
Bien évidemment, l’intérêt hautement moral du fonctionnaire dévoué préférant le service du droit et du bien public à sa carrière, du médecin altruiste, du militant prêt à donner son temps, son énergie et parfois sa vie à une cause qui le dépasse est infiniment préférable à celui sordide et primaire de l’affairiste, du promoteur aménageur prompt à «voler» autrui et la collectivité, à détruire la Nature, pour faire de l’argent.
Néanmoins, c’est toujours l’intérêt qui mobilise l’énergie de l’homme et à tout prendre, je préfère celui des premiers, conduisant à un hédonisme altruiste, à celui des seconds qui endeuille et assombrit.
L’éthique ne peut dès lors se fonder que sur ce postulat de la recherche universelle du plaisir, seules variant la nature et la qualité de celui-ci.
La société écologiste, société de réconciliation, tend à marier la quête du bien-être, du bonheur individuel, du plaisir pour soi avec la nécessité d’ajouter du bien-être, du bonheur, du plaisir au monde.
La pensée hédoniste, loin de justifier le meurtre, le sadisme, la cruauté des uns à l’encontre des autres, les condamne au nom du principe de réciprocité et de rétribution.
Le délinquant est celui qui recherche son plaisir dans la souffrance de l’autre au lieu d'en attendre du plaisir qu’il procure à autrui et en espère en retour.
Moralement, le violeur, l’escroc, l’assassin, le chasseur sont des délinquants sociaux, des pervers au sens psychiatrique du terme qui pensent trouver dans l’avilissement et la mort d’un être vivant leur jouissance.
Ces perversions existent et le grand défi est, par l’éducation et l’édiction de fondements moraux nouveaux, de les guérir pour éviter d’avoir à les réprimer.
Notre éthique, en dépassement de celle des utilitaristes du 19ème siècle, représente une rupture radicale avec l’éthique traditionnelle fondée sur la valorisation de la mortification, du sacrifice, de l’horreur rédemptrice.
La souffrance d’un être retranche au monde et ne lui ajoute rien de positif.
Son plaisir, son bonheur, son bien-être valent par eux-mêmes.
Auteur: Gérard Charollois
Source: Cyber Acteurs du 9 septembre 2007
Gérard Charollois
Président de la Convention Vie et Nature pour une Ecologie Radicale
Francbaudie
24380 Veyrines de Vergt
[Nota: les caractères gras sont du Webmaster - Nous apprenons que le mouvement politique CPNT - Chasse, Pêche, Nature et tradition - et plusieurs organisations de chasseurs dont les FDC et la FNC, ont manifesté leur mécontentement auprès de la Ministre de la Justice, garde des sceaux, Rachida Dati.]