La vogue de l'escalade, le nombre croissant de ses pratiquants et l'ouverture de nouvelles voies constituent déjà pour de nombreuses espèces une menace réelle, à prendre au sérieux.
Le varappeur qui dérange par ignorance un faucon pélerin ou un aigle de Bonelli durant la période où il couve compromet la survie de rapaces rares; peut-être ne se rend-il même pas compte de son intrusion et de la fuite de l'oiseau. Plusieurs heures peuvent s'écouler avant que celui-ci ne regagne son nid et les oeufs seront froids, définitivement stérilisés. Plus tard en saison, les jeunes faucons seront la proie des corbeaux, moins génés par la présence de l'homme et rendus plus hardis par l'absence des parents. Le risque n'est pas seulement les fait des escaladeurs: des promeneurs trop curieux et impridents, des photographes en mal d'images "rares", des deltaplanes peuvent aussi provoquer de graves perturbations.
- Rares et menacées
Ainsi, de rares qu'elles étaient, certaines espèces deviennent aujourd'hui rares et menacées. Aussi, c'est dans un large consensus entre les grimpeurs et ceux qui ont pour tâche de protéger ces espèces qu'elles pourront survivre et que les grimpeurs continueront à exercer leur activité.
La plupart des espèces d'oiseaux et mamifères qui vivent et nichent dans les falaises sont protégées par la loi qui précise:
"sont interdits la destruction ou l'enlèvement des oeufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la naturalisation des espèces protégées, qu'elles
soient vivantes ou mortes, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat".
(Loi du 10 juillet 1976 et arrêtés du 17 avril 1981 précisant la liste des espèces protégées; JO des 19 et 21 mai 1981).
- Agir ensemble
Si nous désirons que le faucon pélerin, le vautour fauve, le vautour percnoptère, l'aigle royal, l'aigle de Bonelli et autres rapaces vivent, c'est tout d'abord par simple respect de la vie qui existe et qui se manifeste, dans la diversité de ses formes, sa richesse. Ce même principe ne peut que nous faire respecter notre désir de liberté verticale.
Vous qui oeuvrez depuis quelques années à "libérer" l'escalade, dans la recherche d'un pratique la plus pure possible, aidez-nous à protéger ces symbolesd'une vie qui résiste mal à l'artifcialisation de son milieu.
Nous ne désirons pas rester les bras croisés à vous regarder grimper et à voir les rapaces disparaître. Nous ne voulons pas non plus nous battre pour faire appliquer des lois répressives. Nous espérons trouver avec vous une solution concertée.
- Des conseils
- Savoir:
- que de janvier à juillet la plupart des animaux habitant les falaises sont en période de reproduction et que les plus rares sont souvent dans des endroits les plus reculés;
- que certaines falaises sont connues pour les espèces rares qu'elles abritent et que d'autres sont interdites.
- Ce qu'il faut faire:
- prendre contact avec les associations régionales;
- être discret sur le terrain, silencieux et ne pas laisser de traces de son passage: la survie des espèces dépend de vous.
- Ce qu'il ne faut pas faire:
- grimper n'importe où et n'importe quand sans se renseigner auparavant;
- arracher ou brûler la végétation;
- laisser des traces derrière soi;
- dans les grottes et les avens, déranger les chauves-souris et les oiseaux.
Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO)
1 rue Toufaire, 17300 - Rochefort Cedex
Tel: 05 46 82 12 34
Web
Fonds d'Intervention pour les Rapaces (FIR)
BP 944, 75519 Paris Cedex 15
Tel: 01 53 58 58 38
Site Internet
Extrait du Guide des Sites Naturels d'Escalade de France de Daniel TAUPIN (6ème édition) Ed. FFME - COSIROC