Quelles estives allaient être abandonnées à l'ours? Aucun accord n'est intervenu. Personne ne voulait quitter la montagne qu'il pratiquait depuis de très nombreuses générations avec des savoirs faire irremplaçables. Pire! Des promesses de développement économiques et touristiques avaient été faites et n'ont jamais été tenues notamment par l'ADET (Association de développement économique et touristique) malgré les énormes subventions distribuées manifestement à fonds perdus pour entretenir une forme d'administration. Le musée de Saint Béat n'était qu'une plaisanterie. Aucun emploi n'a été véritablement crée.
En 2000, les élus, avec une subvention de 500000 Francs, dont on ne sait pas très bien à quoi elle a servi, ont tenté de relancer l'affaire. Sans succès. Le mal est fait. Plus personne ne croit à cette histoire d'ours. Et la situation se dégradera. En 2012, plus personne ne parle de ce Parc. Mieux encore: beaucoup ignorent ce projet.
Nous voyons ici le niveau d'imprévision de ces lâchers d'ours.
- Le parc à ours sur de bons rails
En prenant la décision de créer un syndicat mixte regroupant les communes intéressées, les élus commingeois ont franchi un pas décisif en faveur du parc animalier de Boutx-le-Mourtis. D'autant que l'on en sait un peu plus sur les modalités de financement de cette structure.
Cette fois-ci, le parc à ours semble sur la bonne voie. A l'appel du tout nouveau sénateur Bertrand Auban, cent cinquante élus commingeois se sont retrouvés samedi à la mairie de Cierp-Gaud pour se donner les moyens de réaliser ce projet.
Principale avancée: un syndicat mixte va rapidement voir le jour pour fédérer toutes les entités (communes, communautés de communes...) qui souhaitent être associées à la création de ce parc.
- Un financement mixte
En attendant que chaque commune délibèrent en ce sens, un bureau provisoire a été mis en place. Aux yeux de Bertrand Auban, il s'agit clairement d'un acte fondateur: "Le nouveau bureau sera ouvert à tous ceux qui le souhaitent sans exclusive", a déclaré ce dernier.
Si on savait depuis quelques temps déjà que le futur parc coterait quelques 23 millions de francs, on en sait désormais un peu plus sur le montage financier retenu. Le sous-préfet de Saint-Gaudens, Lionel Lemoine, est venu rassurer les élus à ce sujet. L'Etat et l'Europe sont prêts à financer le futur parc à hauteur de 45 %. Les collectivités territoriales - département et région - mettraient 35 % dans la corbeille de la mariée. Enfin, le solde, soit 20 %, serait à la charge du syndicat mixte. Mais là encore les communes s'en tireraient plutôt bien puisque les annuités d'emprunt seraient intégralement couvertes par le concessionnaire du parc.
- Un projet fédérateur
Au-delà de ces questions de gros sous, Jean-Louis Idiart s'est félicité de "l'émergence d'un projet fédérateur susceptible de mobiliser les 283 communes du Comminges".
De Luchon à Saint-Gaudens, en passant par Aspet, tous les élus ont été unanimes pour réaffirmer leur soutien au projet même si les tracasseries juridiques (savoir par exemple si Saint-Gaudens devra adhérer au syndidat mixte en son nom propre ou par le biais du SIDEC) ou franchement anecdotiques (quel sera le nom du futur parc) n'ont pas manqué de se faire jour.
Histoire de terminer sur une note moins austère, le vicomte de la Panouse, qui sera l'exploitant du parc, est venu une nouvelle fois préciser sa vision des choses aux élus. Le futur parc accueillera une dizaine d'espèces d'ours distinctes et s'attachera à montrer les interactions qui existent entre les animaux et leur environnement. Date d'ouverture prévue par M.-le vicomte: au printemps 2001.
Quant aux élus, ils se retrouveront dès la fin du mois de novembre pour l'assemblée générale du nouveau syndicat mixte.
Auteur: Alain Puente
Source: Dossier de la Dépêche du Midi du 12 octobre 1998
- L'idée a été relancée en 2000 sans succès
- Enfermer les ours dans un parc - 23 août 2006
- A lire un ouvrage essentiel pour comprendre: "La réintroduction de l'ours - L'histoire d'une manipulation" de David Chétrit - Ed. Privat