Le vautour fauve est dit "nécrophage". Normalement, il ne se nourrit que de charogne. C'est du moins ce qui nous est dit officiellement. Dans les fait, plusieurs témoignages anciens (Cf. commentaires) contredisent la parole bien pensante sur le sujet. Les vautours fauves ont toujours attaqué des bêtes vivantes. N'étant plus chassé même pour les faire fuir, ils n'ont peur de rien ni de personne et s'attaquent aux bêtes, y compris à proximité des habitations et bâtiments d'élevage.
Jusqu'à maintenant, la Haute-Garonne avait été épargnée par un tel phénomène. Nous constatons que ce prédateur commence à s'y manifester.
- Les vautours dévorent un poulain vivant Comminges
La scène s'est déroulée dimanche après-midi, sous les yeux de plusieurs témoins. "J'étais venu voir une jument que je viens d'acheter quand j'ai aperçu les vautours autour du poulain, né il y a à peine quatre jours. Ils le piquaient par derrière, le pauvre se débattait, c'était insoutenable... lâche Patrick Fachin, le propriétaire du jeune animal. Je me suis approché avec des amis, les vautours se sont envolés, ils étaient entre 60 et 70. J'ai voulu relever le poulain, il m'a donné un coup de sabot en se retournant. Il était mourant, ils lui avaient arraché un oeil..."
L'homme est encore sous le choc. "C'était vraiment impressionnant, renchérit un de ses amis. Les vautours étaient partout, sur la piste, sur l'herbe, je n'en croyais pas mes yeux". Ne pouvant rien faire pour aider le pauvre animal, les hommes s'en sont allés, laissant les vautours achever leur triste besogne. "C'est une scène que je ne voudrais plus revoir, c'était horrible" ajoute dans un souffle Patrick Fachin.
Deux jours après l'attaque, l'inquiétude s'est emparée du village. Le maire, Bernard Lacqua, s'interroge. "Depuis deux ou trois ans, les vautours se sont installés sur nos estives, à Herrere, entre Artigue et Gouaux. Avant ils partaient, plus maintenant.Ils sont de plus en plus nombreux. C'est la première fois qu'une telle attaque se déroule dans le village. Que se passerait-il si nous avions un randonneur blessé dans la montagne?"
Auteur: Véronique Bavencove
Source: La Dépêche du Midi du 19 mai 2010