Le Monde des Pyrénées

Attaques de Vautours Fauves dans les Pyrénées-Atlantiques en mai 2009

La journée du 6 mai 2009 aura été particulièrement riche en attaques de Vautours Fauves sur des animaux d'élevage!
Pas moins de trois dans la journée ont été officiellement déclarés.
Cette situation n'est pas nouvelle et on ne compte même plus les attaques pour lesquelles les éleveurs ne se manifestent plus par lassitude de l'absence de réaction des pouvoirs publics et comportement humiliant de la part de certains fonctionnaires.

- Les Vautours sont encore mis en cause

- Trois attaques ont eu lieu hier à Ilhare, Asson et Arette: une génisse, une jument, une brebis et deux agneaux tués

En fin de journée, les Vautours patrouillaient encore au-dessus de la ferme de Lucie Bergès-Benebig, à Arette. (photo archives G. B.)
Les Vautours sont une nouvelle fois mis en cause dans la mort, hier, de cinq bêtes.

Le premier constat effectué a eu lieu sur la commune d'Asson vers 11 heures. Une jument de 16 ans n'a pas survécu aux coups de becs de plusieurs dizaines de rapaces. Elle venait de mettre au monde un poulain. "à 6 h 30, elle était encore vivante", raconte son propriétaire, Jean-Pierre Courades. "Ce sont des voisins qui ont donné l'alerte. Quand nous sommes arrivés, il était trop tard. Il y avait des Vautours partout. C'est une lourde perte. Il faut maintenant sauver le poulain."

Un phénomène comparable s'est ensuite produit à Ilharre vers 13 heures. Devant témoins, semble-t-il. La victime est une génisse de 3 ans qui se trouvait dans sa prairie. Son propriétaire, Jean Mendiduru, ne comprend pas: "Elle était en parfaite santé. Ca commence à bien faire. En deux ans, c'est la troisième attaque dans le village. On ne demande pas spécialement des indemnisations. Mais plutôt qu'ils parviennent à réduire la population de Vautours".

"C'est triste"

Vers 16 h 30, Lucie Bergès-Benebig, bergère à Arette, n'a pas eu le temps de réagir pour éviter la curée. Une brebis venait de mettre bas. Elle a été tuée. Les deux agneaux aussi.

Elle témoigne: "Les brebis se trouvaient près de la bergerie. J'ai vu les Vautours se poser. J'ai pris la voiture. J'ai réussi à en faire décoller. Mais il y en avait beaucoup trop. Je n'ai rien pu faire. D'ailleurs, on ne sait pas quoi faire dans ce cas. C'est la première fois que cela m'arrive. On est content quand les Vautours nous débarrassent d'une charogne. Mais là, c'est triste de voir ça. Protéger les rapaces, c'est une chose. Gérer la population, c'est une autre affaire. Les pouvoirs publics sont débordés. C'est la même chose avec les sangliers en estives. Eux, ils labourent tout". En fin de journée, les Vautours patrouillaient encore au-dessus de sa ferme.

L'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage a été saisi.
Il faut maintenant attendre le résultat des expertises pour vérifier les circonstances et les causes des décès.

Pour sa part, le sous-préfet d'Oloron, Philippe Jamet, confirme que les pouvoirs publics étudient actuellement la possibilité d'organiser des tirs d'effarouchement et la mise en place d'aires de nourrissage.
"Mais, à ce jour, aucune logique d'indemnisation n'est prévue", dit le représentant de l'état.
"D'une manière générale, il faut garder raison dans ce dossier. à chaque cas déclaré, une équipe de spécialistes se déplace. Les autopsies démontrent que les Vautours ne sont pas systématiquement responsables. Depuis peu, on note une légère décroissance de la population et une baisse des dégâts."

Auteur: Patrice Sanchez
Source: Sud-Ouest du 7 mai 2009