Le Monde des Pyrénées

Changement climatique: absence d’action dans le secteur de l’élevage

Bien souvent, en matière environnementale, l’élevage est présenté de manière négative. Pour les uns, il est obstacle à l’ensauvagement des territoires et pour d’autres il est producteurs de pollution des eaux et des terres et de gaz agissant sur le climat. Le problème est que les exemples pris, les études réalisées, sont toujours nord américaines.

Cette fois, selon l’AFP, l’étude a été menée sur des élevages de plusieurs pays de tous les continents. Selon les auteurs du rapport sur l'élevage et le climat et la perception de l'opinion publique sur la consommation de la viande et des produits laitiers, le problème est: «La demande pour les produits d'origine animale est en hausse rapide. En 2050, la consommation de viande et de produits laitiers devrait être respectivement de 76 et 65% par rapport à une base de référence 2005-07, contre 40% pour les céréales». Et il est précisé: «Actuellement, les pays les plus grands consommateurs de viande sont la Chine, l'Union européenne, les Etats-Unis et le Brésil. Les grands consommateurs de produits laitiers sont la Chine, l'Inde, l'UE et les États-Unis». Le consommateur ignorant est responsable

Livestock – Climate Change’s Forgotten Sector Global Public Opinion on Meat and Dairy Consumption - Décembre 2014

Sans apporter de véritables démonstrations scientifiques et sans préciser le type d’élevage étudié, les auteurs, au lieu de proposer des solutions réalistes en faveur de l’environnement, accusent et responsabilisent le consommateur: «Les consommateurs à faible prise de conscience de la contribution d'un secteur au changement climatique sont moins susceptibles d'indiquer une volonté de changer leur comportement afin de réduire les émissions. Comparé à d'autres secteurs, l’écart de sensibilisation apparaît particulièrement problématique pour le bétail. Par exemple, un peu plus d'un tiers (35 %) des répondants ignorent la contribution des transports au changement climatique en déclarant qu'il était peu probable qu’ils modifient leur comportement de transport afin de réduire les émissions. Dans le cas de ceux qui ignorent la contribution de la viande et la production laitière au changement climatique, 54 % n’étaient pas disposés à changer leur consommation de viande, et 62 % n’étaient pas disposés à modifier leur consommation de produits laitiers».

Voilà un comportement de moralisateur mettant en cause l’ignorance du consommateur qui n’obéit pas aux diktats de l’écologie. Mais le vrai problème ne serait-il pas la crédibilité des incantations écologistes et l’absence de propositions réalistes?

Des affirmations peu convaincantes pour le consommateur

Selon les auteurs, «Le secteur de l'élevage est un gros émetteur de GES et sa contribution au changement climatique est fonction de la demande mondiale de produits animaliers…» Vive la famine?

Les auteurs prétendent également que préconiser une baisse de la consommation de produits de l'élevage dans les pays à forte consommation pourrait avoir des effets significatifs sur l’environnement, la santé, la sécurité alimentaire mondiale, la sécurité de l'eau et de la biodiversité. Mais toujours rien sur les types et pratiques d’élevages concernés. Des quels parlons-nous? L’amalgame est total et bien vite on s‘écarte de la problématique climatique pour remettre en cause l’existence du principe de l’élevage d’animaux pour la consommation de viande.

Des objectifs véganistes

Ce rapport nous parle «d’espace de sensibilisation» mais jamais de solutions techniques. Le discours est très proche du discours écologiste en dramatisant la situation, faisant peur au consommateur quant à sa santé et en reprochant aux mêmes consommateurs de se nourrir de viande. Consommer de la viande sans aucune distinction de type et d’origine devient ainsi un nouveau pêcher aux yeux d’une nouvelle Eglise: le véganisme.

Le véganisme, une démarche qui présente un autre avantage: libérer des territoires d’élevage tel que les montagnes pour les ensauvager au profit d’une faune sauvage tels que loups et ours. La démarche faisant l’amalgame entre tous les types d’élevage, ayant une influence sur le climat, procède de la même démarche militante que celle en faveur des grands prédateurs et l’opposition au réservoir d’eau pour l’irrigation. Une idéologie entièrement tournée contre l’humain, ce parasite destructeur de la planète. Reste à savoir si l’humanité et plus spécialement les gouvernant, continueront à se faire abuser par ces organisations à caractère sectaire.

"Basta": Déclaration des secrétaires généraux de la FNSEA - 16 septembre 2014

Louis Dollo, le 5 décembre 2014

Précisions:

"Le véganisme est un mode de vie fondé sur le refus de l'exploitation animale. Au-delà de l'adoption d'un régime alimentaire végétalien, le véganisme exclut la consommation de tout produit issu des animaux, de leur exploitation ou testé sur eux (cuir, fourrure, laine, soie, cire d'abeille, cosmétiques, loisirs, etc.). Par rapport au végétarisme et au végétalisme, qui désignent simplement des régimes alimentaires, le véganisme vise plus largement un mode de vie rattaché à des choix moraux et politiques, comme ceux du mouvement des droits des animaux. On nomme communément végane la personne qui opte pour le véganisme" (Source: Extrait de Wikipedia)

- Dépêche de l'AFP: absence d’action dans le secteur de l’élevage

Bien que le secteur de la viande et des produits laitiers soit l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre, les gouvernements agissent peu pour limiter son impact, dénonce une étude publiée mercredi par le centre de réflexion Chatham House.

«Le secteur de l’élevage est responsable de presque 15% des émissions mondiales -similaires à celles produites par toutes les voitures, camions, avions, trains et bateaux du monde- et pourtant son absence des stratégies internationales ou nationales pour réduire les émissions est notable», explique Rob Bailey, l’un des auteurs du rapport.

«Gouvernements et groupes d’action semblent croire qu’essayer de réduire la consommation de produits d’élevage est au mieux un défi trop complexe et au pire risque de susciter des réactions négatives» chez les consommateurs, en concluent les chercheurs de Chatham House.

Selon eux, l’une des conséquences de ce manque d’action gouvernementale est l’absence de prise de conscience du public de l’impact du secteur de l’élevage sur le changement climatique.

Ainsi, un sondage mené en ligne dans douze pays (dont le Brésil, la Chine, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, avec un minimum de 1.000 participants à chaque fois) montre que seulement 29% des sondés identifient la viande et les produits laitiers comme une cause majeure du réchauffement climatique (contre 64% des sondés pour les transports).

La publication de cette étude intervient alors que des milliers d’experts sont réunis depuis le 1er décembre à Lima, au Pérou, pour avancer vers l’accord multilatéral de lutte contre le réchauffement espéré fin 2015 à Paris.

La communauté internationale s’est donné pour objectif de limiter le réchauffement à 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, seuil au-delà duquel les experts prédisent des impacts irréversibles et dramatiques dans de nombreuses régions.

Or, au rythme actuel, la planète se dirige vers une hausse des températures d’environ 4°C d’ici la fin du siècle.

Le Rapport Chatham House (pdf - en anglais)

Source: © AFP du 4 décembre 2014