En 2010, l’ours Néré venait de faire de nombreuses victimes au-dessus de Betpouey au cours du printemps. 12 ans plus tard, en 2012, c’est Canellito, un mâle de 8 ans qui sévit
entre Bachebirou et Saugué en passant par Bué.
Cette année à la foire aux côtelettes de Luz, pas de débat comme en 2010. Mais les mêmes préoccupations: les sangliers, le pastoralisme et les pratiques pastorales et l’ours.
Robert Sagnes, défenseur du troupeau en liberté, présentait un court métrage «L'écologie du troupeau vagabond». En 2012, le débat s’est déplacé vers d’autres moyens de
communication, le Web. Et là encore, la polémique fait toujours rage avec un Belge qui interprète, depuis la Belgique, la monographie de Rondou au début du 20ème siècle. D’un
autre côté, Bruno Besche-Commenge qui a fait un travail de recherche plus scientifique qui présente d’autres éléments plus précis que les observations approximatives d’un
instituteur.
Et si un jour on faisait confiance aux habitants éleveurs-bergers des vallées pour décider de leurs pratiques et leur développement?
Louis Dollo, le 29 septembre 2012
Parce que la grande foire aux côtelettes de Luz-Saint-Sauveur s'appuie sur une longue tradition, les organisateurs ont compris tout l'intérêt qu'il y avait à conjuguer l'esprit
festif avec une réflexion globale sur l'élevage dans la région. C'est la raison pour laquelle était organisé, hier matin à la maison de la vallée, un débat passionnant intitulé
«Elevage, pastoralisme et environnement montagnard.»
Certes, l'assistance était clairsemée et nombreux étaient ceux plus intéressés par le concours de tonte qui se déroulait à l'extérieur. Mais le débat méritait pourtant que l'on
s'y attarde. A la tribune, Claude Massoure, maire de Luz, a fait un exposé détaillé du patrimoine pastoral de la vallée, tandis que Marie-Lise Broueilh s'est attachée à faire le
point sur la présence de l'ours. Un ours dont Robert Sagnes n'hésite pas à dire qu'il menace l'agriculture.
Robert Sagnes a poursuivi en soulevant un problème moins médiatisé: la recrudescence des sangliers. Une présence apparemment de plus en plus nuisible pour les éleveurs de la
vallée dans laquelle paissent quelque 22.000 ovins et près de 5.000 bovins. Robert Sagnes, promoteur d'une chasse responsable tenant compte de la surpopulation de la vallée en été
et en hiver avec les touristes, a estimé que l'élimination des sangliers ne devrait pas incomber uniquement aux chasseurs.
Les thèmes environnementaux ont aussi été longuement évoqués, notamment Natura 2000. La mise en place de cette dernière se ferait, selon Robert Sagnes, «sans concertation, ce qui est contraire à l'esprit et à la lettre des directives européennes». A l'issue de la projection de son court métrage «L'écologie du troupeau vagabond», Robert Sagnes s'est fait le défenseur du troupeau en liberté, garant de la biodiversité.
Auteur: Ph. R.
Source: La Dépêche du Midi du 01/10/2000