Le Monde des Pyrénées

A propos du gardiennage des troupeaux en pays de Barège

Le débat sur l’AOC / AOP mouton de Barèges-Gavarnie portait sur le mode de gardiennage des troupeaux d'ovins qui n’apparaît pas en adéquation avec les objectifs des organisations écologistes souhaitant introduire des ours dans les Pyrénées. Prédateurs qui, par ailleurs, ont toujours été combattus par les éleveurs / bergers pyrénéens sans qu’il n’existe jamais une cohabitation acceptée et volontaire. Depuis une trentaine d'années, ces mêmes organisations expliquent que les éleveurs pyrénéens abandonnent leurs bêtes en montagne. Signe d'une profonde ignorance des pratiques ou d'une monstrueuse mauvaise foi pour coller à leur idéologie du "tout sauvage".

Avec l’intervention de Renaud de Bellefon sur le «gardiennage des troupeaux en pays de Barège» nous passons à un autre niveau de discours que celui de militants politico-idéologues comme le belge Baudouin de Menten de la Buvette des Alpages et Jean Omnès. Ci-dessous, Bruno Besche-Commenge répond à Renaud de Bellefon avec des arguments de poids qui contrastent avec la lecture sélective de de Bellefon.

Déjà, aux premières "rencontres des territoires et des savoirs", en 2011, Jean-François Le Nail apporte quelques réponses pour le Haut-Adour dans «Le verbal d’exécution de 1534» tandis que Bruno Besche-Commenge rappelle son intervention de 1989 au colloque «Homme, animal, société» sous le titre: «La Mère du bétail n’est pas encore morte» avec, aujourd'hui en commun, l’interprétation des propos de Fédacou de Gèdre recueillis par Georges Buisan.

- Analyse à la fois intéressante et inexacte

Mieux informée que celle proposée par M. Omnes, intéressante dans sa façon de poser les problèmes dans leur complexité, l’analyse de Renaud de Bellefon «A propos du gardiennage en vallée de Barège» pèche cependant par deux défauts rédhibitoires pour qui entend faire de l’histoire: la lecture non critique (au sens neutre du terme: analyse de leur valeur) des sources (aucune archive directe en outre), et, plus grave, la lecture sélective de ces sources pour n’en retenir que ce qui arrange la thèse que l’on veut démontrer.

Je reviendrai par ailleurs sur sa conclusion, très contradictoire, et n’aborderai que ses choix sélectifs, à partir de la source essentielle qu’il cite, le témoignage de Fédacou recueilli et transcrit par Georges Buisan. Je rappelle cependant le courrier personnel de ce dernier, cité dans ma première réponse à Jean Omnes, Buisan m’indiquait bien qu’en Barège et Campan:

«garde individuelle des troupeaux locaux: /…/ les ovins se gardaient seuls, on allait les voir de temps en temps. Garde collective des troupeaux ovins venant en transhumance du Lavedan et du Piémont (pas d’activité laitière). Ces troupeaux arrivaient avec leurs bergers, et leurs cabanes se trouvaient à un niveau au dessus des troupeaux locaux.»

De Bellefond avance la thèse selon laquelle les ovins auraient été marginaux dans l’activité d’élevage tant en Barège qu’à Campan. Totalement faux. La traite des vaches était certes essentielle à Barèges et plus encore à Campan, il n’empêche que les ovins y occupaient une place très importante, absolument pas «élevage secondaire» comme il l’écrit. Les très nombreux règlements, actes notariaux, procès qui depuis le XIV° siècle concernent très majoritairement ce cheptel n’auraient aucune raison d’être s’il n’occupait pas une place majeure.

Ce sont quasiment toujours des ovins qui sont saisis (pignorés) lors des conflits très nombreux dans la zone entre éleveurs locaux et transhumants venus de l’extérieur. Et ce sont des moutons barégeois (au sens précis du mot: mâles castrés), à la saveur très appréciée déjà bien avant l’AOC, que les Aragonais saisissent et vendent chez eux aux enchères pour être consommés lors de la guerre des limites étudiée par Annie Brives pour les années 1735-44 (1). Ce sont toujours les ovins qui s’échappent, débordent, usent de leur liberté au delà du tolérable, preuve au demeurant qu’ils jouissaient bien de cette liberté que les bovins, sauf exceptions et il y en a, connaissaient beaucoup moins.

A date ancienne déjà, des sources indubitables montrent l’importance du cheptel ovin local, les statistiques du XIX° confirment ces données. Simple exemple pour Campan, en 1534, document totalement fiable (arbitres extérieurs neutres en l’affaire, présence de témoins des deux camps opposés pour entériner cette comptabilité): uniquement au courtaou de la Horgue sur la montagne de Gaube, à l’étage intermédiaire, fréquenté uniquement par une petite partie des valléens, 3253 bovins mais 4889 ovins et 1333 chèvres, soit pour un total de 9475 bêtes, 34,3% de gros bétail et 65,7 % de petit. Et l’on est dans LA vallée fromagère et beurrière par excellence, aux vaches particulièrement appréciées pour leur qualité laitière (2).

Sur ce plan il est remarquable de constater la parfaite similitude de proportion entre les deux cheptels à cette date, 1534, et trois siècle plus tard dans la statistique de 1830 qui concerne cette fois l’entière vallée de Campan (série 6 M 279 aux AD 65), preuve sur le long terme d’un équilibre entre gros et petit bétail qui convenait parfaitement aux Campanais puisqu’il n’évolue pas au cours de la période:

Au delà de l’intérêt réel que lui porte de Bellefon, il faut bien méconnaître le pastoralisme pyrénéen pour écrire: «Cette primauté du troupeau bovin sur le troupeau ovin mentionnée dans l’ensemble des travaux consultés, est aussi une réalité de la vallée de Campan où l’organisation de l’estive est assez semblable.» Mais ces travaux consultés se limitent à trois ou quatre ouvrages, le plus direct (Fédacou) lu avec des œillères on va le voir, et aucune référence à des sources directes, celles qui sont la base de la reconstitution historique.

D’autre part, de Bellefon procède à une confusion, très fréquente chez les non spécialistes mais qui étonne dans son cas comme d’ailleurs parfois chez Buisan et c’est encore plus surprenant car ce dernier connaît, lui, très bien les réalités pastorales: parler indifféremment de moutons et brebis est une erreur grave, les deux cheptels sont régis par des fonctionnements totalement différents dans la façon de s’en occuper en estive, à l’étage intermédiaire, comme au village (notons au passage que de Bellefon ne distingue qu’à peine ces trois moments et niveaux très différents dans la chronologie et les formes du pastoralisme: ainsi là où des propriétés privées voisinent avec des terres communales, il y a souvent, mais pas toujours en fonction de divers paramètres, une garde serrée qu’on ne trouve pas en estive. Projeter une situation sur l’autre c’est tout confondre et ne rien comprendre, ce qu’il fait pour l’épisode Coco que nous allons voir à présent).

Un élément clef de la critique des sources secondaires, les seules que cite de Bellefon (travaux d’auteurs et non sources directes), est justement d’essayer de comprendre à quoi correspond réellement le cheptel lorsque le mot «mouton» est employé: véritables moutons, ou terme générique désignant indifféremment les ovins (dans les sources directes, pour les archives anciennes, la confusion est quasiment absente, on parle généralement de «petit bétail» ou «bêtes à laine» pour le cheptel, et distingue ensuite les catégories).

Pour l’épisode Coco, que cite de Bellefon page 4, on trouve déjà la confusion mouton/brebis dans la façon dont Buisan rapporte les propos de Fédacou: au début «Nous partions ensemble garder les moutons …», mais à la fin de cette séquence: «ne quittant pas des yeux son troupeau de brebis.» (3). Tout laisse penser en fait qu’il s’agit bien de moutons: dans un endroit très accidenté, difficile, le soin apporté par Coco à surveiller ses bêtes de près est en effet caractéristique du rôle essentiel que jouaient les moutons pour les maisons qui en possédaient. Comme me l’expliquaient les anciens que j’enregistrais dans les années 1970-80, ils étaient «une sorte de capitale placé», la tirelire où l’on puisait en les vendant lorsque des besoins d’argent surgissaient, et tous ajoutaient ce que l’un d’eux formulait ainsi: «à l’automne tu vendais ces moutons, et tu n’avais pas besoin alors de vendre une vache dont on avait bien besoin à la maison pour lui tirer le lait pour notre nourriture pendant l’hiver.»

Et, dans sa façon d’analyser l’épisode Coco, de Bellefon ne tient aucun compte du début de la citation qui lui donne tout son sens alors pourtant qu’il la mentionne: «je revoyais Henri durant l’automne, au Barrada, où il avait une belle grange». C’est à cette période post estive que Coco se contraint à garder de près ses moutons sur des parages dangereux mais dont la qualité des herbages leur garantit un état d’engraissement qui lui permettra lors des foires d’automne justement d’en tirer un excellent prix: spéculation très ancienne dans la zone Barèges-Gavarnie et que l’AOC a retrouvée sous une forme contemporaine.

Loin d’être «une description presque archétypale du berger» (de Bellefon, page 4), ce que montre la conduite attentive de Coco c’est une réalité particulière à ce contexte économique et pour ce produit spécifique: on peut sans doute même aller jusqu’à dire qu’en contraignant ces bêtes à ne pas «s’écarter» (c’est le mot employé) de cette place délicate, Coco fonctionne hors norme. Et l’on en a la preuve chez Fédacou lui même.

En effet, comme par hasard, de Bellefon «oublie» d’autres épisodes dans ce même secteur abrupt, accidenté du Barrada. Fédacou au contraire de Coco y laisse libre brebis et agneaux qui en profitent même pour s’échapper, disparaître quelques jours, ainsi en début d’été:

«Ce jour-là je cherchais mes brebis au Barrada, au dessus du cirque dets Lits. Le coin est très abrupt: c’est une suite de barres rocheuses et de petites replats gazonnés, «ets sincles», qui mènent par le Passet de Berahécho au lac du Rabiet. J’ai été pris par la nuit avant d’avoir retrouvé toutes mes brebis, en haut des barres rocheuses; j’ai dû rester là-haut avec un berger d’Omex (4) et partager avec lui le «càcou» /simple abri sous roche/ de Berahècho. /…/ Le lendemain, j’ai retrouvé mes brebis en haut des gorges de Maraut /…/.» (page 36).

De même, à l’automne, conduite radicalement inverse de celle à laquelle Coco se contraignait au même moment de l’année: «Une année, en 1910 ou 1911, j’avais perdu deux agneaux en septembre au Barrada, j’étais très ennuyé. /…/ En octobre je les revis à l’orée d’un bois, mais je ne pus les approcher ils étaient comme sauvages. Quelques jours plus tard, notre troupeau rentrait le soir de la montagne; les deux agneaux les rencontrèrent et se joignirent tout naturellement aux brebis.» (p.69).

Il s’agit bien ici de brebis et agneaux, pas d’ambiguïté dans le lexique employé, (agneaux sevrés dans le second cas, plus besoin de la présence de la mère pour téter), pas de moutons. Contexte et façons de tenir les bêtes sont radicalement différents.

Toujours au Barrada, gros problèmes par contre avec les Aragonais, et là encore «oubli» de de Bellefon! Dans les années 1910 ces derniers quittent les estives d’Ossoue pour louer le Barrada. Ils y transposent leur mode de garde: troupeau regroupé, conduit en masse, avec en tête «des boucs qui donnaient le mouvement au troupeau ; les brebis suivaient et ne les quittaient jamais.» (p. 34) Or ce fonctionnement n’est pas du tout adapté au terrain: « Ils sont venus quatre ans de suite, toujours accompagnés de leurs boucs châtrés, mais ils ont perdu beaucoup de bêtes.» (p. 35) Exactement l’inverse des bêtes libres de Fédacou, capables individuellement de se tirer d’affaire dans cette «suite de barres rocheuses et de petites replats gazonnés». Le système contraint de Coco ne fonctionnait que pour quelques moutons, en arrière saison, et encore au prix de cette attention constante à laquelle il s’obligeait alors, avec la peur au ventre. Vraiment pas «une description presque archétypale du berger»!

Enfin cette fois ce n’est plus un oubli mais une totale déformation du texte à laquelle se livre de Bellefon. Toujours page 4, il écrit «Fédacou, comme beaucoup n’évoque pas la conduite des troupeaux de brebis dans les estives des Espécières où ils restaient jusqu’au 15 août environ». C’est faux. Avant la guerre de 14, Fédacou occupe bien une cabane «dans la vallée des Espécières, au lieu-dit Eths Tousaus», de Bellefon a donc bien lu ce passage.

Effectivement «quelqu’un de la maison restait en permanence à la montagne pour s’occuper des bêtes», là encore de Bellefon a bien lu. Ils sont ainsi quatre représentants de quatre maisons différentes à cohabiter dans la cabane, mais Fédacou souligne bien que les vaches «donnaient plus de travail» que les brebis, avec la traite, le lait à conserver au frais, la récolte de la crème (p. 21-22). Quant aux brebis, page 30, c’est bien plus qu’une «évocation» que propose Fédacou à l’inverse de ce qu’affirme de Bellefon qui soudain ne sait plus lire:

«Le matin, on commençait par traire les vaches dans le petit parc avant de les lâcher au pâturage./…/ A midi, on dînait avec du «pastet» ou des pommes de terre. Des fois on mangeait froid, du pain avec du lard ou du jambon, ou bien du fromage; ce que l’on avait. L’après-midi on allait voir les brebis à la Mountagnette, on les comptait, on les soignait au besoin. Puis on descendait, le plus souvent en groupe, à la cabane pour traire à nouveau /etc./»

Preuve indubitable que les brebis étaient seules, simplement surveillées ponctuellement. On comprend que de Bellefon «oublie» ce passage du texte!

Il y a enfin un long épisode de l’histoire de la famille Fédacou qu’il cite brièvement croyant y voir «la primauté de l’élevage bovin», c’est celui de la mort du père et de ce qui s’ensuit. Lecture très sélective du passage. En effet, il montre au contraire l’importance matérielle et symbolique (une culture, c’est toujours les deux) de l’élevage ovin à travers la différence essentielle instaurée entre brebis d’une part, et béliers et moutons d’autre part. Et ici encore de Bellefon confond les uns et les autres alors que cette différence est essentielle pour comprendre toute la portée de l’épisode. Elle est totalement révélatrice du cœur même du pastoralisme pyrénéen et de la place qu’y occupent les ovins.

Analyse bien trop longue à développer ici, je me permets de renvoyer à l’article que je lui avais consacré en 1989 dans le cadre du colloque «Homme, Animal, Société»: «“La Mère du Bétail n’est pas encore morte ”- Culture technique et pensée symbolique. Évolution et permanence dans les Pyrénées (1787-1987)» (Presses de l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse, 1989) - imprimable en pdf.

On pourrait ainsi continuer, reprendre les autres «sources» utilisées par de Bellefon. Ainsi aller chercher dans des textes à vocation poétique affirmée des informations sur la pastoralisme, c’est ne rien comprendre à la poésie et bien dévaluer le travail de re-création du monde qu’elle suppose, que l’on soit poète reconnu ou berger heureux de jouer des mots pour les faire parler à la fois dans et au delà de ce qu’ils désignent quotidiennement. Nul n’aurait l’idée d’aller chercher quoi que ce soit sur les bergers dans le poème d’Apollinaire «Zone» sous le prétexte qu’il commence ainsi: «A la fin tu es las de ce monde ancien - Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin /…/».

Mais quoi de plus normal que des éleveurs bergers, ce qu’étaient tous les auteurs de ces poèmes chantés qu’ils fussent de Barèges ou de la Barousse, mettent en scène des bergers pour exprimer leurs sentiments, leur amour des bêtes et de la montagne, leurs peines et difficultés. Pas plus que chez Apollinaire leur objectif n’est alors de fournir une description objective de la réalité mais d’émouvoir, de faire ressentir, vibrer quelque chose d’intime que l’on partage avec celles et ceux qui comprennent. Confondre les deux c’est un peu méprisant à la fois pour la faculté de création poétique de ces éleveurs bergers et pour la réalité et les sentiments profonds qu’ils évoquent: les deux sont liés comme dans tout poème, mais à des niveaux différents.

Pour conclure, simplement relever quand même la contradiction totale entre page 5 du texte ce que de Bellefon écrit à la fin de son analyse des quelques sources secondaires qu’il utilise de façon très biaisée comme nous l’avons vu pour Fédacou, et sa conclusion finale.

Page 5: «En somme, les troupeaux ovins étaient conduits et gardés la plupart du temps, en particulier dans les estives intermédiaires, mais pas pendant la période la plus estivale où dominait, dans les estives d’en-haut, une surveillance un peu lointaine.» C’est plus complexe pour l’étage intermédiaire où existaient partout des zones de compascuité et même de liberté totale, mais passons. On ne peut que relever la reconnaissance du fait que, en estive, les bêtes n’étaient pas gardées mais l’objet d’une simple «surveillance un peu lointaine». Exactement ce que je montrais dans mes réponses à M. Omnes à partir de sources primaires indubitables.

Par quel miracle dans la partie «Évolution» qui conclut son texte, M. de Bellefon peut-il alors écrire que «les éleveurs barégeois ont abandonné ce qui faisait la tradition» , que les pratiques actuelles sont «une tradition récente, seulement récente, que «cette tradition de garde s’est perdue» … alors que juste au dessus il vient de souligner qu’elle n’existait pas?

Et s’il a raison de souligner ensuite la «capacité d’adaptation des agriculteurs», le rôle bénéfique des subventions européennes non seulement pour l’éleveur mais aussi pour le consommateur (dimension très souvent oubliée), ce n’est pas du tout dans le sens qu’il croit voir dans les évolutions actuelles. Au contraire, et en particulier dans le cas de l’AOC Barèges-Gavarnie au départ de nos échanges puisque c’est elle que visent si grossièrement la Buvette des Alpages et les discours de dilettante de M. Omnes.

En effet de Bellefon écrit que les subventions: «ont favorisé un élevage de montagne se désintéressant de la finition des animaux», or l’originalité de l’AOC c’est d’avoir repris la tradition de finition à laquelle Coco se contraignait en fin de saison en contraignant ses bêtes. De l’avoir reprise de façon moins contraignante parce que, sur ce plan il a raison, «l’évolution de l’agriculture et la chute de la main d’œuvre disponible» ont créé un contexte différent, mais de l’avoir reprise: engraissés à l’herbe, au foin récolté selon des méthodes traditionnelles et écologiquement reconnues comme le montrent les prix attribués aux prairies fleuries concernées, mouton et doublon (plus jeune mais mouton lui aussi) sont les produits phares de l’AOC, et la race barégeoise reste sur la chaîne aujourd’hui encore la seule où ce produit fini existe, et reconnu en tant que tel.

J’ai bien aimé l’esprit en sympathie et non de critique systématique un peu haineuse, qui sous tend le travail de de Bellefond, sa volonté d’essayer de comprendre au delà des a priori. Ce qui lui manque: exercer en ce domaine la même rigueur dans la démarche historique qu’il a si bien su mettre en œuvre dans ses travaux sur les guides pyrénéens.

B. Besche-Commenge, 10/11/2012

- Notes

(1) Annie BRIVES, Pyrénées sans frontière – La vallée de Barèges et l’Espagne du XVIII° siècle à nos jours, Société d’Etudes des Sept Vallées, Argelès-Gazost, 1984 – Pages 69-77 pour cette guerre.

(2) Procès-verbal d’exécution d’un arrêt du parlement de Toulouse, obtenu par les habitants de Campan contre ceux de Tarbes le 12 septembre 1534, à la suite d’un autre arrêt du 16 avril 1521 (v. st.), et concernant les droits de Campan dans la montagne de Gaube alors possédée par Tarbes. Archives municipales de Bagnères, Liasse 4e, n° 1

(3) G. Buisan, «Henri Fédacou raconte». Ouvrage publié par l’Association Guillaume Mauran, Tarbes, 2° éd. 1985, ISSN 0248-5516, pour les références. Réédition Cairn Edition, 2001.

(4) donc du Lavedan, transhumant extérieur à la vallée, comme les Aragonais que nous verrons ensuite. De Bellefon à juste raison les associe dans la même analyse. Mêmes troupeaux de milliers de bêtes, bergers professionnels salariés, location des pâturages avec ses conséquences quant à l’usage très différentes de celles des éleveurs bergers locaux aux petits troupeaux personnels et chez eux, différence attestée depuis le XIV° s. en Barège.

- Voir également: