Le Monde des Pyrénées

Couserans: la descente d'estives - 2005

Nous sommes début octobre. Les derniers troupeaux redescendent des estives comme partout dans les Pyrénées. Les bergers heureux de revenir chez eux avec de belles brebis et de beaux broutards. La fierté du bon travail accompli.

- Descente d'estives: le broutard sentait la réglisse

Sentein (Arièges-Pyrénées), c'est toujours une foire de la descente incontournable pour de nombreux éleveurs et maquignons, un indicateur de la situation du marché. Ainsi sont partis vers la Corrèze 250 broutards, 100 brebis et quelques béliers appartenant à 8 éleveurs. En revanche, les cours sont identiques à 2004, c'est-à-dire moyens.

Cinq cent bêtes, brebis et broutards, appartenant à une trentaine d'éleveurs de toutes les vallées du futur PNR, Castillonnais, Massatois, haut Salat et Vicdessos, étaient dans les parcs depuis le matin. Mais de plus en plus les vaches limousines (pas de gasconnes), les chevaux de Mérens, castillonnais, les ânes pyrénéens sont également sur le marché.

- Récompenses et Inquiétudes

La foire était également animée par de nombreux commerces avec des produits du pays et on a pu assister pendant plus d'une heure dans le rond au débourrage d'une jument de Mérens. Les élus de la région n'ont pas manqué pas ce rendez-vous annuel, Guy Carrieu, maire de Sentein, en tête; Robert Zonch, conseiller général, de même que les responsables de la profession, Pierre Fauroux, de la MSA; Yves Rougès et Michel Estrémé, de Transhumance en Couserans et Biros.

Après la dégustation de broutards - quel délice pour les papilles - les responsables de l'office du tourisme, des groupements pastoraux et de la transhumance se sont rassemblés à l'OT pour remettre les récompenses aux éleveurs. Mais on sentait, vu les menaces qui pèsent sur le pastoralisme, qu'il allait se dire des paroles lourdes de sens. Après Françoise Pont, présidente de l'OT, Guy Carrieu remerciait tous ceux qui avaient oeuvré pour le succès de la foire. Pierre Fauroux s'inquiétait de la diminution d'agriculteurs et des faux raisonnements en faveur de la réintroduction de l'ours.

Robert Zonch saisissait la perche tendue: "Il y a des jours comme aujourd'hui où l'on se sent fier d'être montagnard." Il réaffirmait sa position contre la réintroduction de l'ours: "Ceux qui la veulent n'ont qu'à venir voir ce qui se passe ici [...] L'argent devrait être mieux utilisé [...] Nous ne voulons pas de vos indemnités, nous voulons vivre dignement de notre métier, que nos bêtes soient achetées à leur juste valeur, que le pastoralisme continue à entretenir la montagne. Celui qui aime les ours ne peut aimer les moutons, les bergers et les gens de la montagne." Michel Estrémé à tous les élus: "Je compte sur votre soutien." Le repas au Crabère a été une véritable communion des coeurs et des esprits avec "Le refuge", "Arièjo mon païs", "L'immortelle..."

Source: La Dépêche du Midi du 12 octobre 2005

- Les descentes 2006

A partir de septembre les troupeaux commencent à redescendre. Cette année 2006 fut trés difficile pour certains éleveurs à cause de l'ours. Il y a eu des descentes prématurées et ce n'est pas la fête pour tout le monde.