Le Monde des Pyrénées

Ours et candidats aux législatives 2007

L'Association de Sauvergarde du Patrimoine Pyrénéen des Hautes-Pyrénées (ASPP 65) a interrogé les candidats des territoires de montagne des trois principales formations politiques du moment (PS / PRG, UMP et UDF-MoDem) pour connaître leur position dans un certain nombre de domaines liés à la biodiversité, le développement durable, le pastoralisme, l'agriculture de montagne et les grands prédateurs dont l'ours.

- L'ASP 65 interpelle dans les Hautes-Pyrénées

- Dans les autres départements

- Position de Jean Castéran (UDF-MoDem - 2ème circonscription)

Ma position sur le probléme de l'ours est trés claire.

Je ne suis pas favorable à la réintroduction de l'ours slovène dans les Hautes Pyrénées.

Ses conséquences négatives sur l'élevage, l'entretien des estives, justifient ma position.

Jean CASTERAN
(Reçu par mail le 7 juin 2007)

- Pour ou contre la réintroduction de l'ours en Haute-Garonne

S'il est un élu national, le député n'en est pas moins celui qui, sur un territoire rassemble, fédère, impulse, fait le lien entre les aspirations. C'est pourquoi, à quelques jours du premier tour des élections législatives, nous avons interrogé les principaux candidats sur certains dossiers du territoire: l'ours, Charlas, le parc naturel régional, le tourisme et le Pays. Aujourd'hui le premier volet est consacré à l'ours et au pastoralisme.

J. -B. CASTEX: "L'Animal est-il adapté?"
Pour le candidat du MoDem, "si l'objectif de fond est intéressant en terme de biodiversité ce n'est pas une priorité par rapport à la problématique économique du Comminges. En tant que professionnel du monde agricole, il est difficile de voir des bêtes éventrées. L'animal est-il adapté au massif? Est-ce que cette réintroduction respecte les gens qui vivent sur le territoire? Je crois qu'il faut privilégier les gens".

J.-L. IDIART: "L'AVENIR C'EST L'HOMME"
Le candidat socialiste affirme: "L'avenir du pastoralisme et de la montagne, c'est l'homme. Ce que je souhaite c'est que rien ne se fasse tant qu'il n'y a pas de consensus sur le territoire. Les éleveurs, comme Francis Ader avec qui je suis d'accord ont des propositions. Ils souhaitent être entendus. Je regrette que l'état se serve de ce problème de l'ours pour masquer ses incohérences en matière environnementale et d'élevage".

FRANçOISE BOULET: "UN SUJET PASSIONNEL."
Pour la candidate de l'UMP: "Il faut revenir à la raison: les ours sont protégés, l'opération de réintroduction est stoppée. Une charte signée en 1993 en présence de M. Idiart, entre le ministre de l'Environnement de l'époque, Michel Barnier, avait donné satisfaction à chacun. Cette gestion a été abandonnée avec les résultats que l'on sait. L'état doit reprendre ses responsabilités. Le projet du parc animalier du col de Mente aurait contribué à accompagner sur le plan touristique et sur le plan de l'image l'évolution positive de cette réintroduction. Les Espagnols vont inaugurer leur parc sur le col du Portillon utilisant leur énergie à construire au lieu de détruire."

C. MARQUERIE: "MIS DEVANT LE FAIT ACCOMPLI"
Pour la candidate communiste: "Le député doit s'impliquer avec tous les acteurs du territoire pour qu'ils prennent part aux décisions les concernant. Sur la question de l'ours, les Pyrénéens ont été mis devant le fait accompli. Je suis porteuse d'une réflexion favorable à la biodiversité en France comme en Afrique et je crois que la PAC a ruiné plus de bergers que l'ours. Mais je trouve choquant qu'on ait décidé de lâcher des ours sans consulter ni informer les gens concernés."

JOSETTE SARRADET: "PACIFIER LA SITUATION"
La candidate du PRG indique: "C'est un dossier délicat qui a entraîné trop de violence et je les dénonce. Il exige du courage politique et du débat. Le député ne peut pas manifester à Luchon en scandant: Je suis contre la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées! Et dire à Arbas: Je n'ai pas tout à fait dit cela. En tout cas à la table du débat, j'essaierai de pacifier cette situation avec les acteurs concernés."

P Propos recueillis par Jean-Jacques Dard
Source: La Dépêche du Midi du 4 juin 2007

- Les candidats ariégeois se prononcent

L'ours

Jacqueline Rougé (UMP).

Avant d'engager en 1981 la réintroduction des ours dans les Pyrénées, il aurait fallu négocier avec ceux qui vivent dans les montagnes. Si je ne regrette pas la décision prise en 2005 par la ministre Nelly Ollin, je crois pour l'avoir vu réalisé avec succès au Canada, qu'on devrait avec tout l'argent consacré à cette opération (indemnisation des éleveurs, suivi de l'ours) envisager de confiner ces plantigrades dans un secteur clos et qu'ils ne soient plus un danger pour le pastoralisme.

FrédériqueMassat (PS)

Ce dossier a été très mal géré. On n'aurait jamais du, en 2005, réintroduire des ours slovènes qui sont loin d'être menacés d'extinction puisque là-bas on a du en abattre des centaines tant ils étaient nombreux. Pour moi, il serait plus utile d'utiliser l'argent public de l'ours au profit des éleveurs qui, je le rappelle, entretiennent l'espace et facilitent ainsi le développement du tourisme durable dans nos montagnes. Je suis sensible à la détresse du monde pastoral, Je me battrai pour lui.

Le développement durable

Frédérique Massat. Pour elle, développement durable et stations de ski ne sont pas incompatibles: "Nombre de ces dernières sont certifiées Iso 14 001, ce qui signifie qu'elles s'astreignent à faire des efforts en terme environnemental (récupération des déchets, gestion maîtrisée de l'eau, développement de l'énergie photovoltaïque...): les Pyrénées sont en avance par rapport aux Alpes dans ce domaine; par exemple on sait maintenant ne plus jeter l'eau et la récupérer pour s'en resservir". Pourtant, il ne s'agit plus, à son avis, de tout miser sur l'or blanc mais "d'accompagner les bons projets qui permettent de créer des emplois sur nos territoires, qui sont porteurs d'un réel développement économique pour un pays donné. Aujourd'hui on ne conçoit plus les stations seulement pour les sports d'hiver; mais on investit pour les moderniser et en pensant diversification des activités tout au long de l'année."

Pour l'eau, elle croit que sa gestion doit se penser dans le cadre "d'un plan national" qui engloberait les entreprises, les particuliers et s'attacherait à créer des ressources.

Jacqueline Rougé. "Le développement durable est aujourd'hui une nécessité, une urgence" dit-elle en estimant qu'ici en Ariège le pouvoir socialiste a trop misé sur l'or blanc et aurait dû employer ces financements à d'autres fins à d'autres emplois, bref ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier d'autant, estime-t-elle, "que les canons à neige compromettent la ressource en eau". Elle pense également qu'il est temps de se pencher sur le désenclavement de l'Ariège, indispensable à son développement économique.

Source: La Dépêche du Midi du 13 juin 2007