Le Monde des Pyrénées

Laurent Wauquiez: On n'acceptera pas que les bobos parisiens nous expliquent comment on doit vivre chez nous!

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A l'occasion du Congrès national de l'ANEM (Association Nationale des Elus de la montagne), Laurent Wauquiez, nouveau Président et député UMP de la Haute-Loire a précisé son point de vue lors d'une interview au Dauiphiné Libéré.

Alors que Laurent Wauquiez prend la présidence de l’association nationale des élus de montagne (ANEM) ce vendredi à Chambéry, le député UMP de Haute-Loire, ancien ministre de Nicolas Sarkozy et actuel secrétaire général de l’ANEM, dévoile ses priorités pour son mandat de deux ans.

Les préoccupations des élus de massif ne manquent pas. La dernière en date, la refonte du calendrier scolaire est enterrée. Pourquoi la montagne a-t-elle du mal à se faire entendre?

«Cela fait partie des dossiers sur lesquels on se bat et où à ce stade on n’a pas été écouté. Cette absurdité du calendrier sur Pâques à fait perdre une activité importante à nos stations. Que la ministre dise que ce n’est pas la priorité principale de l’éducation on peut l’entendre. Mais elle doit entendre qu’il s’agit d’une priorité pour des dizaines de milliers de personnes dont l’emploi dépend. On va interpeller le gouvernement à ce sujet.»

Autre sujet d’inquiétude: la santé. Comment enrayer l’exode des médecins de montagne?

«Le constat à l’ANEM est parti d’une réalité de terrain, celle de la commune de Saint-Martin de Belleville (Savoie) et son cabinet médical. Nous avons alerté le ministère de la Santé. Marisol Touraine nous a donné des engagements sur un accompagnement spécifique des médecins: une aide financière pour l’installation et le fonctionnement afin de compenser les contraintes de ces cabinets. Ce texte doit passer dans la loi de financement de la sécurité sociale et nous seront attentifs à ses décrets d’application. On a bon espoir que le dossier soit bouclé d’ici à la fin de l’année. C’est une victoire pour l’ANEM. Un exemple concret de son action. On fait l’assaut des ministères pour obtenir des avancées qui bénéficieront à d’autres zones rurales.»

Sur la question de la biodiversité et du loup, les éleveurs ont obtenu du lest. Faut-il aller plus loin?

«C’est le problème de l’ours, du vautour. Très symbolique. On n’acceptera pas que les bobos parisiens nous expliquent comment on doit vivre chez nous. Il y a eu des assouplissements pour l’abattage du loup mais ce n’est pas à la hauteur. Il continue de se développer. On demande une évolution de la règlementation européenne. A nos territoires de fixer les règles en la matière.»

Un déclassement du loup, espèce protégée?

«Non, juste que la France ait la liberté de fixer ses règles.»

Quels sont les enjeux de votre présidence pour les deux ans à venir?

«Internet et le très haut débit constituent une grosse bataille pour l’emploi et l’activité. Aujourd’hui certains territoires n’ont même pas la couverture mobile. Il faut dire aux opérateurs qui gagnent facilement de l’argent sur l’Ile de France qu’il y a un devoir de solidarité. Que cet argent soit réaffecté à la couverture des territoires de montagnes.»

Quelle sera votre feuille de route à la tête de cette association trentenaire?

«Rester fidèle à un esprit: dépasser les affrontements politiciens. La force de l’ANEM c’est de dépasser le clivage gauche-droite. La première priorité c’est la défense de notre montagne. On part du bas, pas des salons dorés parisiens, et on essaye de retrouver le bon sens que la politique nationale a perdu.»
On vous prête des ambitions pour la future grande région Rhône-Alpes Auvergne? Quand allez-vous vous déclarer?
«Je ne confonds pas les choses. L ’ANEM rassemble des gens de tous les massifs. On sert la montagne, on ne se sert pas des élus de la montagne. Je soulignerais juste que Rhône Alpes Auvergne sera la première région de montagne de France. Une force. La montagne est une chance pour la France il faut que la République veille pour la montagne»

Vous soutenez Nicolas Sarkozy. Vous ne le regrettez pas?

«Non, je préfère les gens qui disent les choses quitte à déplaire plutôt que les gens trop obsédés de plaire et qui finissent par ne plus rien à dire.»

Auteur: Antoine Chandellier
Source: Dauphiné Libéré du 17/10/2014