"La nouvelle économie des ressources, courant économique d'inspiration très libérale, prône la privatisation des ressources naturelles pour assurer leur conservation. En dépit de son assise théorique discutable et d'une tendance à ployer la réalité pour qu'elle conforte ses thèses, cette approche a une certaine influence sur la détermination des politiques environnementales. Nous montrerons qu'elle contribue à véhiculer une représentation erronée des marchés de droits et qu'elle s'appuie sur des mobilisations discutables d'expériences de gestion de la faune sauvage.
"Les modes d'appropriation des ressources à promouvoir sont un des thèmes principaux des politiques environnementales. Qu'il s'agisse d'aires protégées, d'utilisation durable des ressources génétiques ou de conservation de la faune, la nécessité de définir les droits des différents groupes d'acteurs impliqués dans la gestion est présentée comme un prérequis absolu. Prélude à la mise en œuvre de politiques participatives, à la contractualisation avec les populations ou au développement de marchés, la définition des droits de propriété s'appuie sur les prescriptions de la théorie économique dominante. Il s'agit, dans la mesure du possible, de s'approcher d'un modèle d'appropriation privée, permettant une gestion décentralisée de l'environnement et un recours limité à la puissance publique......"
- Texte complet (pdf) - Privatisation pour conserver? Petits arrangements de la nouvelle économie des ressources avec la réalité.