Le Monde des Pyrénées

CAP Loup fait la morale à la sous-préfète de la Drôme - 2015

Nous savions CAP loup capable de faire pression sur des élus des Alpes de Haute-Provence. Aujourd’hui, la nébuleuse écologiste pro-loups se lance dans la leçon de morale aux représentants de l’Etat. Première élève ciblée: Clara Thomas, sous-préfète de la Drôme. Objectif: préserver le loup et uniquement le loup sans aucune considération humaniste.

Les associations pro-loups ont cette qualité remarquable d’être compétentes dans tous les domaines: élevage, entretien des sols en montagne, conditions de vie économique et social des éleveurs et bergers, chiens de protection, garde, conduite et protection de troupeaux, etc… Leur seul problème est qu’ils n’ont jamais rien fait dans ces domaines sauf à proposer des vacances champêtres pour «surveiller» les bergers.

Faute d’avoir réussi dans ces autres domaines, voici que CAP Loup se met à faire la morale à la sous-préfète de la Drôme en lui expliquant ce qu’elle doit faire et ne pas faire. Les associations écologistes, après avoir tenté de remplacer la Ministre de l’Ecologie, tenteraient-elles de remplacer le corps préfectoral?

- Des propos relevant de l’incompétence irresponsable

Cap Loup s’étonne que dans sa lettre aux éleveurs du 23 décembre 2014, la sous-préfète parle de «la nécessité absolue de mettre en place le maximum de protection de [leur] troupeau». Il s’agit tout simplement de l’obligation de l’Etat prévue à l’article L113-1 du Code Rural que les associations écologistes veulent ignorer depuis plus de 20 ans. Ils reprochent également à la sous-préfète de parler de «la nécessité absolue d’obtenir l’autorisation de tir de défense, avant même une quelconque attaque», ce qui «permettra [aux éleveurs] de mieux [se] protéger et surtout de sécuriser juridiquement les décisions prises par l’État en matière de tirs de prélèvement». Ne s’agit-il pas simplement de l’application de l’arrêté Ministériel du 15 mars 2013 (article 13) dont il est fait état dans les annexes jointes au courrier.

Difficile d’imaginer que ces associations ignorent ces références dont elles font état lorsque ça les arrange, notamment pour engager des procédures administratives contre les arrêtés préfectoraux. Mauvaise foi? Incompétence? Irresponsabilité face au drame vécu par les éleveurs avec plus de 8 000 brebis victimes du loup en 2014 et une progression constante depuis de nombreuses années.

- Ils n’ont pas lu les documents et ne veulent pas voir la réalité du terrain.

Cap Loup feint l’étonnement en posant cette question: «Pourquoi ne rappelez-vous pas aux éleveurs que les «tirs de défense» (permettant de tuer un loup à proximité d’un troupeau), hors «unités d’actions», ne peuvent être mis en œuvre…» C’est précisément ce qui est mentionné dans les annexes. Il suffit de lire jusqu’au bout.

Et la litanie européenne est reprise…. «En incitant si fortement les éleveurs à demander des autorisations de «tirs de défense», vous vous mettez en contradiction avec les engagements de la France définis dans la Directive Habitat-Faune-Flore qui prévoit que les tirs de loups ne puissent être envisagés qu’en tout dernier recours,….» C’est aussi ce qui est expliqué en annexe…. avec des références. Et vu que la majorité des attaques ont lieu sur des troupeaux respectant les règles de protection… Et que les arrêtés ministériels n’ont jamais fait l'objet de recours par l’UE, il suffit des appliquer. Quoique ces associations, dont certaines sont largement subventionnées par des fonds publics, ne manqueront pas d’attaquer les arrêtés préfectoraux. Ceci est devenu un sport, parfois lucratif, sur le dos des contribuables.

Et de faire des reproches à la sous-préfète en lui expliquant son rôle: «votre rôle n’est aucunement d’inciter des particuliers à prendre des mesures destinées à «sécuriser juridiquement les décisions prises par l’État». Ça n’est pas à l’État de demander aux citoyens d’agir de façon à «sécuriser juridiquement» ses propres décisions! Votre courrier relève sur ce point d’un dévoiement grave des missions qui vous sont confiées». Très fort… C’est quand même aux services de l’Etat d’informer et faire respecter l’arrêter du 15 mai 2013….. Si nous comprenons bien, il n’est pas de bon ton écologique que les éleveurs soient informés de leurs droits. Seuls les écologistes doivent savoir… Toujours l’information à sens unique.

- Les défenseurs du loup choqués

CAP loup se dit choqué: «que l’État français, depuis plusieurs années, semble vouloir organiser l’abattage du plus grand nombre de loups possible, au mépris de ses obligations européennes en matière de protection de cette espèce». La mouvance écologiste a la mémoire sélective. Des dérogations et aménagement sont possibles. Si des arrêtés de tirs «ont été jugés illégaux et suspendus par les tribunaux ces dernières années» c’est souvent sur la forme et non le fond avec parfois des Préfets, ou leurs services, curieusement peu empressés à défendre les arrêtés qu’ils prennent. Si nous cherchions l’erreur…

Par contre, ces associations de défense du loup et des animaux, y compris chiens et chats, sont choquées de voir 15 loups abattus (sur un quota de 24) mais totalement insensibles à la mort de chiens de protection et des animaux d’élevage (moutons, chevaux, bovins, ânes…) dans des conditions effroyables. Ils ne sont pas plus sensibles et surtout pas choqués par la détresse des éleveurs de voir le fruit de leur travail massacré. Tout ceci est normal à leurs yeux et le rapport 15 loups / plus de 8000 bêtes domestiques n’est pas choquant alors que rien ne prouve qu'il s'agit bien de loups et non d'hybrides.

- Le comble de la conclusion…

Non satisfaites d’humilier les éleveurs depuis plus de 20 ans par des exigences et souvent des affirmations inexactes et irresponsables, ces associations demande à la sous-préfète «de modifier votre courrier, en écrivant à nouveau aux éleveurs pour leur expliquer le caractère par définition exceptionnel d’une dérogation à l’interdiction de détruire une espèce protégée, et pour les inciter à tout mettre en œuvre pour protéger réellement leurs troupeaux avec les moyens financiers mis à disposition par l’État».

Souhaitons que la sous-préfète ne s’abaisse pas à répondre à une telle exigence et que, de son côté, elle exige des protecteurs du loup un peu plus de décence et de respect envers une profession qui travaille durement par tout temps sur le terrain et non au chaud, sans risque, derrière un ordinateur.

Il serait également souhaitable que les pouvoirs publics et les élus locaux (1) cessent leur comportement masochiste consistant à abonder largement les comptes bancaires de ces associations qui, contrairement aux éleveurs, disposent de moyens administratifs excessifs pour s’attaquer à tout ce qui les dérange afin de maintenir le loup sur les territoires et entretenir un conflit permanent pour justifier leur existence.

Louis Dollo, le 23 février 2015

- Petit rappel juridique aux écologistes.... Article L 113-1 du Code Rural

"Par leur contribution à la production, à l'emploi, à l'entretien des sols, à la protection des paysages, à la gestion et au développement de la biodiversité, l'agriculture, le pastoralisme et la forêt de montagne sont reconnus d'intérêt général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de l'espace montagnard".

Pouvons-nous en dire autant des associations écologistes. La réponse est incontestablement NON! Dans le cas contraire, cela se saurait depuis longtemps.

Et il est précisé dans ce même article....

"En conformité avec les dispositions des traités instituant la Communauté économique européenne, le Gouvernement, reconnaissant ces rôles fondamentaux de l'agriculture, du pastoralisme et de la forêt de montagne, s'attache à:.....

"8° Assurer la pérennité des exploitations agricoles et le maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les troupeaux des attaques du loup et de l'ours dans les territoires exposés à ce risque".

A la seule lecture de cet article oublié depuis plus de 20 ans par les écologistes mais aussi les syndicats et les pouvoirs publics, la sous-préfète de la Drôme est parfaitement dans son rôle avec la lettre qu'elle a adressée aux éleveurs.

(1) - Nous disposons de nombreux témoignages par lesquels des associations de protection du loup, dont certaines membre de CAP Loup, sollicitent des aides et subventions de la part de communes, communautés de communes et conseils généraux dans des proportions parfois étonnantes (de l'ordre de 10 000 euros) tout en sachant que des élus font l'objet de pressions permanentes.