- «La valeur universelle exceptionnelle» ne se décrète pas: elle est ou n’est pas!»
Dans le cas du site où se produit le Festival de Gavarnie, 15 jours par an, sous la forme d’une pièce de théâtre exceptionnelle présentée chaque soir, le site est exceptionnel et «universelle» grâce aux habitants de Gavarnie au cours des générations. Ce site a été épierré par la population locale afin d’y rendre possible une foire annuelle aux bestiaux (le marché aux porcs étant à Gèdre). Si un tel site est ce qu’il est, ce n’est pas naturel mais du fait de l’homme qui a su se l’approprier et en faire ce qu’il est. Au nom de qui et de quoi, l’association Mont-Perdu Patrimoine Mondial (MPPM), Patrice de Bellefon et Europe Ecologie voudraient-ils faire changer l’histoire? Une foire est un lieu de rencontre et d’échange comme peut l’être un spectacle de qualité au 21ème siècle.
- «Les valeurs esthétiques de son paysage naturel»
Ce site n’a rien de naturel. Il est le fait de l’homme comme pratiquement tous les paysages pyrénéens sont le fait de l’action conjointe de l’homme et ses bêtes. Ici, l’esthétique a
été façonnée par l’homme et non par la nature originelle. Nier ce fait historique c’est faire du révisionnisme comme le fait depuis 1997 Patrice de Bellefon. Ce patrimoine
appartient à ceux qui l’ont fait et non ceux qui en rêvent.
Le Parc National des Pyrénées lui-même indique que le festival n’altère en aucune manière l’esthétique et le patrimoine paysager. Quelles qualités peuvent avoir ses détracteurs qui
prétendent le contraire sans aucun fondement?
- «Il suffirait de déplacer le festival de quelques centaines de mètres…»
Vieux fantasme de Patrice de Bellefon repris par Europe Ecologie sans aucune réflexion. Il avait, en son temps, eu plusieurs idées pour satisfaire sa fixation psychologique de
déplacer le festival. Tout d’abord le faire sur le parking de La Holle, loin de la vue du cirque sur un espace sans histoire, sans vue et sans intérêt culturel. Puis ce fut l’idée
de le rapprocher du village dans les prairies entre le village et le cirque. Pas de chance, il n’existe pas de terrain plat et toutes les propriétés sont privées en prairies de
fauche exploitées. Pas besoin d’expert pour comprendre l’impossibilité d’une telle réalisation.
La dernière idée qui persiste est donc d’avancer le festival de 100 mètres environ vers le nord et de placer les spectateurs sur les pentes de l’ancien jardin botanique disposées
en arènes. Un peu de réflexion nous conduit à observer que:
- c’est mettre le spectacle sur une zone humide protégée
- c’est accentuer l’érosion de la pente par le piétinement des spectateurs
- passer toute une soirée à un spectacle les fesses sur une pelouse humide n’a rien d’attrayant
- c’est dénaturer le lieu qui n’a jamais été conçu pour cela contrairement au plat destiné aux foires.
- L’Etat reste ferme
Dans son mémoire, l’Etat, mais aussi l’unanimité des élus représentants légitimement la population locale, reste ferme sur leur position face à l’UNESCO: pas de déplacement du
festival.
En effet, contrairement aux mensonges développés notamment par Patrice de Bellefon, rien, sur le plan environnemental, ne justifie une telle décision.
Il faudra donc qu’Europe Ecologie revoie sa copie ou accepte la légitimité des élus et l’expertise du Parc National des Pyrénées. Nous ne sommes pas sous une dictature de l’écologie.
Louis Dollo, le 25 août 2012
- Festival de Gavarnie: 2 ans de sursis
Dans son projet de décision, le comité du patrimoine mondial de l’UNESCO «réitère avec fermeté sa demande de relocalisation du Festival, du fait de son incompatibilité avec la valeur universelle
exceptionnelle du bien qui reste incompatible avec les valeurs esthétiques de son paysage naturel pour lesquelles le bien a été explicitement inscrit.»
C’est le 6ème rappel à l’ordre depuis le classement du bien «Pyrénées – Mont-Perdu» en 1997. Bien que l’Unesco reconnaisse les progrès en matière de gouvernance, elle demande toujours aux Etats
français et espagnols d’apporter des réponses d’ici le 1er février 2014 et de «préparer une étude sur les sites potentiels de relocalisation du Festival».
En cohérence avec la position qu’ils défendent depuis deux ans au sein du Conseil régional, les élu-es EELV rappellent: «il suffirait de déplacer le festival de quelques centaines de mètres comme
s’était engagé l’Etat français avant le classement du site. Le patrimoine exceptionnel du site «Pyrénées – Mont-Perdu» est un enjeu de développement local, de promotion touristique et culturelle
du territoire. Son potentiel ne doit pas être amputé par un festival qui n’y a plus sa place.»
Communiqué de Presse, Toulouse, le 17 juillet 2012
Guilhem Latrubesse, Conseiller régional Partit Occitan – Europe Ecologie
Guillaume Cros, Président du Groupe des Elu-es EELV au Conseil régional