- Analyse de la question et de la réponse
L’écologiste belge extrémiste Baudoin de Menten, tenancier de la Buvette des Alpages et supporter actif de Ferus et FNE, se gargarise de cet appui solitaire du seul député pyrénéen à agir à contre-courant en attendant les prochaines élections. Il fait appel à un fonctionnaire, Marc Laffont qui ne peine pas sur les estive derrière les moutons pour faire l'analyse de la situation. Nous reproduisons la totalité de cette intervention de celui qui est le complice l’incarnation de la haine des éleveurs pyrénéens.
La réponse de Stéphane Le Foll est un bel exemple de tautologie (ou de truisme). Bref, un bel exemple de réponse de ministre en langue de bois massif.
La question interroge sur la pertinence de certains aspects du cahier des charges, et la réponse consiste à démontrer la pertinence des aspects de par leur présence dans le cahier des charges! Lequel a été élaboré sur la base d'aspects pertinents qui justifiaient la création d'un cahier des charges AOC.
Le plus intéressant, ce n'est pas la réponse, mais la question, émanant d'un ex-ministre de l'agriculture.
Au delà de la question des pertes et prédations, qui reste anecdotique du point de vue d'une non-rentabilité bien davantage liée à une faible productivité numérique qu'à la mortalité des brebis, Jean Glavany aborde en filigrane un point essentiel, mais pourtant peu médiatisé: Quel peut bien être, sur la durée, l'intérêt de maintenir une forme d'agriculture à grands coups de subventions si:
- elle produit peu.
- elle coûte cher
- elle génère peu d'emplois direct
- elle impose des pratiques qui vont à l'encontre d'autres engagements sur des territoires multi-fonctionnels (cohabitation homme/faune sauvage)
Subventionné pour subventionné, autant que ce soit pour créer des emplois
Les aides au gardiennage induit par la présence de grands prédateurs, c'est peut être de l'emploi para-public payé par de l'argent public, mais c'est déjà de l'emploi dans des zones où il n'est pas en excès.
Tandis que des subventions liées essentiellement à la détention de brebis, avec des objectifs de productivité très faibles (0,6 agneau/brebis/an dans le 09 et le 65), en éliminant l'emploi de berger, dont la présence est pourtant l'unique garant de l'usage du terme "pastoralisme", ça ne se traduit, comme le dit Jean Glavany, que par le développement "d'une agriculture dépeuplante". Et peu productive, ce qui, à un moment ou un autre, pose la question de sa pertinence, assez indépendamment de la question de l'ours.
C'est d'ailleurs cette raréfaction de la main d'œuvre humaine qui explique en partie les litiges avec les vautours: la disparition de la présence humaine lors des vêlages, couplée à l'augmentation des effectifs de races non rustiques sur les pentes, conduit à l'accroissement du nombre de vêlages à risques où interviennent promptement les vautours.
La brebis ou le désert humain disent les anti-ours? Mais avec leur programme ce serait dans un premier temps la brebis et le désert humain, ensuite plus de brebis du tout.
Alors que la cohabitation avec la grande faune, c'est l'Homme, l'ours, le vautour et la brebis. Durablement et conformément aux engagement législatifs de la France.
Une question qui enquiquine Jacques Béhague, le bouillant conseiller général du canton de Luz-Saint Sauveur dans les Hautes Pyrénées: "Après s’être attaqué à l’AOC / AOP mouton de Barèges-Gavarnie avec la complicité active du député Jean Glavany, les voici maintenant qui veulent introduire des ours." En pays Toy, la table est ouverte. Au menu? De l'agneau AOP a volonté et gratuit.
En octobre 1999, il y a 14 ans, Jean Glavany prenais déjà la défense des bergers: «C'est bien de respecter les conventions internationales et de protéger les animaux sauvages comme le loup. Mais il y a aussi une autre espèce qui est en voie de disparition au jourd'hui, c'est le berger. Il nous faut donc trouver le moyen de faire co-exister les deux exigences. On y travaille depuis deux mois. C'est un sujet qui me préoccupe.» Jean Glavany reste cohérent: critiquer l'AOC Barèges-Gavarnie, c'est prendre la défense des bergers, vu que l'AOP Barèges Gavarnie éradique le métier de berger de par son cahier des charges...
Source: Buvette des Alpages
Avec une telle explication, il est clair que Jean Glavany se situe trés loin des éleveurs. Et il est normal que les écolos voient en ce parlementaire typiquement citadion de Paris un supporter sérieux et référent qui a la capacité d'oublier ce qu'il a fait notamment pour l'AOC mouton de Barèges-Gavarnie. Nul doute que les éleveurs sauront en tirer les conséquences.
Louis Dollo, le 24 décembre 2013