La légitimité de certains responsables syndicaux français, souvent élus par défaut, est remise en cause. Certains qui se donnent de l’importance sont en fait totalement méconnus de l’institution européenne. Le représentant français, Emmanuel Coste, malgré ses fonctions officielles, n’a en fait strictement aucun intérêt dans le pastoralisme de montagne et apparait comme étant très détaché des réalités de terrain. La déclaration très policée et convenue qu’il fait dans le cadre du communiqué de la COPA-COGECA doit être ç peu près la première et la seule rendue publique alors que les éleveurs souffrent depuis plus de 20 ans et que le phénomène se développe dans toute la France et à toutes les filières d’élevage. Voilà de quoi exaspérer les ressentiments.
De son côté, la COPA-COGECA que nous avons contacté le 28 avril 2014, reconnait que le syndicat national «n’a pas fait le job». A cette occasion, l’institution européenne affirmait qu’elle était la seule représentative pour la commission européenne et qu’il n’y aurait que SA signature. Par contre il appartenait au syndicat national de sur le terrain, «au niveau local et régional», d’organiser des débats, d’expliquer ce qui se préparait, etc… En termes nullement voilés la COPA-COGECA reconnaissait que «ce n’est pas ce qui s’est passé».
En juillet 2014, les syndicats majoritaires organisent une table ronde pour expliquer et surtout se justifier sur le rôle des organisations professionnelles agricoles dans la gestion du dossier "Grands Prédateurs" au niveau européen. Peine perdue. Sans grand intérêt puisque les explications venaient de ceux qui sont contesté qui tentaient de se justifier.
L’intervention du député européen Michel Dantin restait accessoire pour tenter de donner un peu de crédit à un syndicat qui en avait perdu. Là aussi, peine perdue en recevant la réponse du commissaire européen aux questionnements des éleveurs et syndicalistes présents. Rien ne bougera…. Normal, puisque, malgrè les propos rassurants, rien n'a été fait au groupe de travail "ovins" au niveau européen en ce qui concerne les problèmes du pastoralisme et autres filières d'élevage: ours, loups, lynx et vautour.
Louis Dollo, août 2014
Mise à jour du 5 septembre 2014 : Début septembre, selon plusieurs informations de la presse, le commissaire européen Janez Potočnik serait remplacé. Au-delà de cette évolution physique, nous pouvons espérer une évolution plus intellectuelle et pratique dans le traitement de la problématique des grands carnivores. Par ailleurs, du côté de la COPA-COGECA on espère une évolution de la directive habitats. Dans quel sens? C’est la grande interrogation. Il semble également que des réunions de terrain devraient être organisées au cœur des problèmes, notamment dans les Alpes-Maritimes. Attendons la confirmation. Les débats ne font que débuter et tout dépendra de la volonté et de la détermination des éleveurs et bergers concernés : coexistence et compromission avec les prédateurs ou refus sans ambiguïté des prédateurs pour un développement durable et harmonieux de l’élevage et du pastoralisme de montagne tout comme de l’élevage en France.
- 14 juillet 2014 - Le commissaire européen à l'environnement Janez Potočnik répond au député européen, Michel Dantin au sujet de la régulation du loup et du vautour
- 13 février 2015 - Le COPA-COGECA démissionne de la plate-forme européenne sur les grands carnivores
- 19 février 2015 - Ecologistes et chasseurs demandent le retour des agriculteurs du COPA-COGECA
- Le Copa-Cogeca participe au lancement de la plateforme européenne sur les grands carnivores
Le Copa-Cogeca est l'une des huit organisations européennes de parties prenantes qui ont signé aujourd'hui un accord pour participer à cette plateforme initiée par la Commission. Elle a pour but de faciliter le dialogue entre les participants afin de résoudre les conflits issus de la présence des grands carnivores que sont le loup, l'ours brun, le lynx d'Eurasie et le glouton.
Le Copa-Cogeca a mis en avant à l'occasion du lancement de la plateforme européenne sur les grands carnivores la nécessité de trouver des solutions adéquates pour aborder les préoccupations des éleveurs et les difficultés qu'ils rencontrent, notamment au vu du nombre croissant d'attaques de grands carnivores.
M. Emmanuel Coste, Président du groupe de travail «Ovins» du Copa-Cogeca, a souligné: «De plus en plus d'éleveurs ovins, même ceux qui ont mis en place des mesures de protection, ont des animaux tués par les grands carnivores. Le nombre d'attaques, en particulier visant des ovins, augmente rapidement, ce qui engendre de graves pertes en termes de production et par conséquent de revenu. Cela dissuade les jeunes agriculteurs de reprendre les exploitations, conduisant ainsi à l'abandon d'importantes zones de pâturage et à la réduction accrue d'une précieuse biodiversité. Les mesures actuelles de protection sont très coûteuses et ne sont pas suffisamment efficaces. Les loups cherchant des proies faciles attaquent même durant la journée, car ils n'ont plus peur des humains et se rapprochent des exploitations agricoles, des foyers et même des villes. C'est pourquoi les paiements compensatoires ne peuvent plus être la seule solution».
Pekka Pesonen, Secrétaire général du Copa-Cogeca, a pour sa part ajouté: «Nous sommes fermement convaincus du fait qu'il est indispensable d'écouter la voix et les préoccupations des populations locales, notamment des agriculteurs, avant de prendre des décisions de gestion relatives à cette question hautement sensible. Nous nous sommes engagés dans ce dialogue structuré car nous sommes persuadés qu'il est possible d'améliorer la situation pour les habitants des zones rurales. Nous ne pouvons en aucun cas accepter que les coûts découlant de la présence de grands carnivores ne menacent les ressources des agriculteurs. Les aspects sociaux, traditionnels et psychologiques doivent également être pris en considération afin que la communauté agricole et la population rurale puissent vivre à la campagne sans devoir craindre que les prédateurs ne présentent un risque pour leurs activités, leurs animaux domestiques ou leurs familles».
«Nous respectons la législation en place, mais compte tenu de la dynamique de la population de grands carnivores ainsi que de l'élargissement de l’UE, nous sommes d'avis qu'elle ne correspond plus à la réalité», a-t-il conclu.
Source: Communiqué de presse du 11 juin 2014
- Version imprimante (pdf)