Le Monde des Pyrénées

Les pets des vaches en question

Le pet des vaches, plus polluant que la voiture et contributeur important aux gaz à effet de serre selon un rapport de la FAO, fait l'objet d'une controverse au point de voir l'Union Européenne s'en saisir. Une affaire à suivre

- L'historique

- La remise en cause

- Les impacts de l'élevage sur l'environnement

L'enjeu consiste à concilier deux demandes: les produits animaux et les services environnementaux...
Un nouveau rapport de la FAO affirme que l'élevage est l'une des causes principales des problèmes d'environnement les plus pressants, à savoir le réchauffement de la planète, la dégradation des terres, la pollution de l'atmosphère et des eaux et la perte de biodiversité. A l'aide d'une méthodologie appliquée à l'ensemble de la filière, le rapport estime que l'élevage est responsable de 18 pour cent des émissions des gaz à effet de serre, soit plus que les transports. Toutefois, ajoute-t-il, le secteur peut aussi fournir une contribution importante à la résolution de ces problèmes, en apportant des améliorations substantielles à un coût raisonnable.

Observation: Tous les éléments de cet article doivent être analysés région par région. Ce serait une erreur de vouloir tout généraliser. Il faut particulièrement faire attention aux propos diffusés dans une certaine presse qui tend à faire des amalgames. La problématique africaine ou asiatique n'est pas celle des Pyrénées

- Nouvelle mesure des gaz à effet de serre

Les scientifiques associent généralement leurs estimations des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique à des sources comme les changements d'utilisation des terres, l'agriculture (y compris l'élevage) et les transports. Les auteurs de Livestock's long shadow ont adopté une démarche différente, en additionnant les émissions dans toute la filière de l'élevage- depuis la production fourragère (qui comprend la production d'engrais chimiques et la déforestation pour la conversion en pâturages et en cultures fourragères, et la dégradation des pâturages), la production animale (y compris la fermentation entérique et les émissions d'hémioxyde d'azote du fumier) aux émissions de dioxyde de carbone durant la transformation et le transport de produits animaux.

Source: FAO de Novembre 2006

- L'élevage aussi est une menace pour l'environnement: Des remèdes s'imposent

L'élevage de bovins produit-il davantage de gaz à effet de serre que les véhicules automobiles? Aussi étonnant que cela puisse paraître, la réponse est "oui".

Selon un nouveau rapport publié par la FAO, le secteur de l'élevage émet des gaz à effet de serre qui, mesurés en équivalent CO2 (18 pour cent), sont plus élevés que ceux produits par les transports. Il est aussi une source principale de dégradation des terres et des eaux.

D'après Henning Steinfeld, Chef de la Sous-Division de l'information et des politiques en matière d'élevage de la FAO et un des auteurs du rapport, "l'élevage est un des premiers responsables des problèmes d'environnement mondiaux aujourd'hui et il faudrait y remédier rapidement".

Avec l'amélioration des revenus et la prospérité, les habitants de la planète consomment chaque année de plus en plus de viande et de produits laitiers.

D'après les estimations, la production mondiale de viande devrait plus que doubler, passant de 229 millions de tonnes en 1999/2001 à 465 millions de tonnes en 2050, tandis que celle de lait devrait grimper de 580 à 1.043 millions de tonnes.

Un lourd tribut

Le secteur mondial de l'élevage croît plus vite que tout autre sous-secteur agricole. Il fait vivre quelque 1,3 milliard de personnes et assure 40 pour cent environ de la production agricole mondiale.

Pour de nombreux agriculteurs pauvres des pays en développement, l'élevage représente aussi une source d'énergie renouvelable pour la traction animale et une source essentielle d'engrais organiques pour leurs cultures.

Cependant, cette croissance rapide fait payer à l'environnement un prix élevé, selon le rapport de la FAO Livestock's Long Shadow Environmental Issues and Options.

"Les coûts environnementaux par unité de production animale doivent être réduits de moitié, ne serait-ce que pour éviter d'aggraver le niveau des dégâts", avertit le rapport.

Lorsqu'on inclut les émissions d'utilisation des terres et de changements d'utilisation des terres, le secteur de l'élevage représente 9 pour cent du CO2 dérivant des activités humaines, mais il produit une bien plus grande part de gaz à effet de serre encore plus nocifs.

Il est responsable de 65 pour cent des émissions d'hémioxyde d'azote (imputables essentiellement au fumier), qui a un potentiel de réchauffement global (PRG) 296 fois plus élevé que le CO2.

Pluies acides

Le secteur représente en outre respectivement 37 pour cent de tout le méthane dû aux activités humaines (agissant sur le réchauffement 23 fois plus que le CO2) qui est en grande partie produit par le système digestif des ruminants, et 64 pour cent de l'ammoniac, qui contribue sensiblement aux pluies acides.

L'élevage utilise désormais 30 pour cent de toute la surface émergée de la terre, principalement des pâturages permanents mais aussi 33 pour cent des terres arables utilisées pour la production fourragère, indique le rapport.

Les forêts sont malheureusement défrichées pour créer de nouveaux pâturages, en particulier en Amérique latine où quelque 70 pour cent des anciennes forêts d'Amazonie ont été converties en pâturages.

Terres et eaux

Parallèlement, les troupeaux sont à l'origine d'une détérioration des terres à grande échelle, 20 pour cent environ des pâturages étant considérés comme dégradés par le surpâturage, la compaction et l'érosion.

Ce chiffre est encore plus important sur les terres arides où des politiques et une gestion de l'élevage inadéquates contribuent à l'avancée de la désertification.

Le secteur de l'élevage compte parmi les secteurs les plus nuisibles pour les ressources en eau déjà appauvries, contribuant, entre autres, à la pollution de l'eau, à l'eutrophisation et à la dégénération des récifs coralliens.

Les principaux agents polluants sont les déchets animaux, les antibiotiques et les hormones, les produits chimiques des tanneries, les engrais et les pesticides pulvérisés sur les cultures fourragères.

Le surpâturage diffus perturbe le cycle de l'eau, réduisant la reconstitution des eaux souterraines et superficielles. La production de fourrage nécessite le prélèvement de grands volumes d'eau.

Les animaux d'élevage seraient la principale source continentale de contamination par le phosphore et l'azote de la mer de Chine du Sud, contribuant à la perte de biodiversité des écosystèmes marins.

Les animaux de boucherie et les animaux laitiers représentent désormais environ 20 pour cent de toute la biomasse animale terrestre.

Remèdes

Le rapport, qui a été réalisé avec le concours de l'Initiative multi-institutions Elevage, Environnement et Développement (LEAD), propose expressément de prendre en considération ces coûts environnementaux et suggère un certain nombre de moyens pour remédier à la situation, notamment:

Dégradation des terres: contrôler l'accès et éliminer les obstacles à la mobilité sur les pâturages communaux. Utiliser des méthodes de conservation des sols et de sylvopastoralisme, et l'exclusion contrôlée de l'élevage des zones sensibles; instituer des mécanismes de rémunération des services environnementaux dans les utilisations des terres basées sur l'élevage pour aider à réduire et à inverser la dégradation des terres.

Atmosphère et climat: accroître l'efficience de la production animale et de l'agriculture fourragère. Améliorer l'alimentation des animaux pour réduire la fermentation entérique et partant, les émissions de méthane, et mettre en place des usines de biogaz pour recycler le fumier.

Eau: améliorer l'efficacité des systèmes d'irrigation. Instaurer une tarification de l'eau au coût de revient total et des taxes pour décourager la concentration de grandes unités d'élevage à proximité des villes.

Ces questions, entre autres, sont au coeur des débats entre la FAO et ses partenaires qui se réunissent cette semaine à Bangkok pour tracer la voie de la production animale. Les discussions porteront également sur les risques importants de santé publique liés à l'accroissement rapide de l'élevage car, de plus en plus, les maladies animales touchent également l'homme. L'accroissement du secteur peut aussi aboutir à l'exclusion des petits exploitants des marchés de la mondialisation.

Contact:
Christopher Matthews
Relations médias, FAO
(+39) 06 570 53762

Source: Salle de presse de la FAO du 29 novembre 2006

- Gaz à effet de serre: le bétail dépasse la voiture

Par leurs pets et leurs rots, les vaches contribuent davantage au réchauffement climatique que l'ensemble des autos et des camions. L'élevage de ces bovins constitue même l'un des plus grands fléaux environnementaux de la planète, selon l'Organisation mondiale pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).

La digestion de ces bêtes laisse en effet s'échapper un important gaz à effet de serre (GES), le méthane. Or ce gaz, beaucoup plus toxique que le CO2, figure au troisième rang des principaux responsables des changements climatiques.

"L'élevage est un des premiers responsables des problèmes d'environnement mondiaux aujourd'hui et il faudrait y remédier rapidement", selon Henning Steinfeld, porte-parole de la FAO et coauteur du rapport.

L'agence de l'ONU montre du doigt notre appétit grandissant pour la viande et les produits laitiers pour expliquer que l'élevage émet, à lui seul, 18 % de tous les gaz à effet de serre (37 % du méthane lié aux activités humaines). Le transport représenterait un peu plus de 12 % des émissions de GES, selon diverses sources.

Or le bétail cause non seulement le réchauffement climatique, mais aussi une grave dégradation des terres et des eaux. à l'heure actuelle, le quart des surfaces émergées de la terre sont occupées par les pâturages (20 % sont victimes de surexploitation). Pis encore, le tiers des terres arables ne sont utilisées que pour nourrir le bétail.

Pas surprenant, les animaux laitiers et de boucherie constituent aujourd'hui le cinquième de toute la biomasse animale terrestre, selon la FAO.

Dans un contexte où l'on s'attend à ce que la consommation de viande et de lait double d'ici 2050, la FAO tire la sonnette d'alarme. "Le secteur du bétail est aujourd'hui l'un des deux ou trois plus grands responsables des pires problèmes environnementaux de la planète. (... ) L'impact est si grand qu'il faut y remédier de façon urgente", note-t-elle dans ce rapport de plus de 400 pages.

Dans son rapport, l'agence ne blâme aucun pays en particulier, même si le nom des plus importants exportateurs, dont le Canada, revient souvent. Les éleveurs de bovins du pays ont atteint un record l'an dernier lorsque le nombre de leurs bêtes a dépassé les 17 millions. Il a depuis baissé légèrement en raison de l'ouverture de la frontière américaine.

Que faire?

Pour réduire l'ampleur du problème, l'Organisation fait une liste de recommandations qui s'adressent autant aux consommateurs qu'aux agriculteurs et aux gouvernements. En gros, la FAO estime que l'impact environnemental de l'élevage du bétail doit être réduit au moins de la moitié, ne serait-ce que pour éviter que le problème s'aggrave.

Les auteurs suggèrent également une réduction de la consommation de viande, laquelle est appelée à passer de 229 à 465 millions de tonnes d'ici la moitié du siècle si rien n'est fait. Cette recommandation vise principalement les pays occidentaux (un Américain consomme en moyenne 123 kg de viande comparativement à 5 kg pour un Indien).

"Les impacts de l'élevage pourraient être fortement diminués si la consommation excessive de produits animaux parmi les pays riches baissait", soutient-on.

On suggère aussi de modifier l'alimentation des animaux pour réduire la fermentation qui crée le méthane, de construire des usines de biogaz pour recycler le fumier et de s'attaquer au problème de la contamination de l'eau.

Il faut savoir que 8 % de l'utilisation humaine de l'eau sert en fait le bétail. ette eau est principalement destinée à l'irrigation des cultures servant à l'alimentation des bêtes.

En plus d'avoir une grande influence dans la disponibilité de l'eau, ce secteur agricole est une grande source de polluants de cette ressource. Citant les chiffres américains (en l'absence de statistiques mondiales), la FAO déplore que l'élevage soit responsable de 37 % de l'utilisation de pesticides et de 50 % de celle d'antibiotiques, des produits qui se retrouvent en grande quantité dans l'eau.

A ce titre, l'Organisation recommande aux gouvernements d'appliquer le principe du pollueur-payeur et de rendre financièrement responsables de ce problème les propriétaires de troupeaux. Elle suggère aussi d'augmenter le coût des ressources (terre, eau, etc.), lequel ne traduirait pas actuellement leur limitation.

L'empreinte écologique du bétail

- 18 % de tous les gaz à effet de serre
- 37 % du méthane lié aux activités humaines
- 26 % des surfaces émergées de la terre
- 33 % des terres arables
- 8 % de l'eau utilisée par l'homme

La consommation de viande est appelée à doubler d'ici 2050.

Source: Cyberpresse Canada du 7 décembre 2006

- FAO: L'élevage contribuerait beaucoup à l'effet de serre

Selon un récent rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le secteur de l'élevage animal, globalement, émet des gaz à effet de serre qui, mesurés en "équivalent CO2", sont deux fois plus élevés que ceux produits par les transports (part de 18% contre 9%).
Pour l'agence mondiale, l'élevage animal à l'échelle de la planète est maintenant perçu comme "un des premiers responsables des problèmes d'environnement mondiaux aujourd'hui".

Et dire qu'Al Gore s'acharne à convaincre ses concitoyens américains que ce sont les activités du secteur des transports qui sont responsables des changements climatiques, à tel point qu'il en a fait la thèse d'un film populaire (An Inconvenient Truth).

Ce rapport dresse un bilan plutôt inquiétant de la contribution des productions animales aux gaz à effet de serre.

Le secteur de l'élevage ne rejette que 9% du CO2 dérivant des activités humaines, mais il produit une plus grande quantité d'autres gaz à effet de serre, encore plus nocifs.

Ces émissions gazeuses des animaux sont surtout constituées de méthane provenant des flatulences (pets) et de protoxyde d'azote (N2O) provenant des fumiers. Or, on sait que ces gaz, même s'ils sont émis en moins grandes quantités que le CO2, sont beaucoup plus efficaces à retenir la chaleur (et à causer le fameux effet de serre lorsque libérés dans l'atmosphère).

Mesurée en équivalent CO2, la contribution globale de l'élevage aux émissions de gaz à effet de serre (GES) est plus élevée que celle des transports. La part des élevages serait fixée à quelque 18% de toutes les émissions des GES.

Le secteur représente, en outre, 37% de tout le méthane dû aux activités humaines (agissant sur le réchauffement 23 fois plus que le CO2) qui est en grande partie produit par le système digestif des ruminants.

Il est responsable de 65% des émissions de protoxyde d'azote (imputables essentiellement au fumier), qui a un potentiel de réchauffement global (PRG) 296 fois plus élevé que le CO2. Ce gaz, comme le CO2 et le méthane, est en constante augmentation dans l'atmosphère. Le N2O a augmenté de 2,5% de 1993 à 2005, selon l'Organisation météorologique mondiale. Le méthane et le protoxyde d'azote sont respectivement les deuxième et troisième plus importants gaz à effet de serre, derrière le gaz carbonique.

Même si les bovins sont surtout pointés du doigt par le rapport, les autres espèces animales d'élevage (moutons, volailles, porcs et chèvres) contribueraient aussi.

Pistes de solution
La FAO suggère un certain nombre de moyens pour remédier à la situation, notamment d'améliorer l'alimentation animale, "pour réduire la fermentation entérique et partant, les émissions de méthane". On veut aussi favoriser l'implantation d'usines de biogaz pour mieux contrôler les émanations du fumier.

Le rapport de la FAO "Livestock's Long Shadow - Environmental Issues and Options" est disponible sur le site de la FAO.

Source: La Voie Agricole du 20 décembre 2006

- Les pets des vaches en question

Un rapport de la FAO (Food and Agriculture Organization) publié en novembre dernier est discuté. L'implication des élevages bovins dans le réchauffement de la planète fait débat.

Ce rapport de la FAO attribuait à l'élevage une part plus importante dans le réchauffement de la planète que celle des transports. Sont pointés du doigt dans ce rappoort les "pets" des vaches. Ces émanations de gaz seraient en partie responsable de l'effet de serre. De plus, les auteurs du rapport rappellent également que l'élevage extensif contribue à la dégradation des sols, à la surconsommation d'eau ainsi qu'à la réduction de la biodiversité.

A l'occasion d'un colloque de l'Association française de zootechnie, des chercheurs et ingénieurs sont revenus sur ce texte. Pour ces scientifiques français, le rapport de la FAO manque de précisions. Ainsi, "sur les émissions de monoxyde de diazote, par exemple, qui constitueraient le tiers des rejets de gaz à effet de serre imputables aux productions animales, les incertitudes sont énormes". De même les données sont insuffisantes afin d'évaluer l'impact de l'élevage sur le stockage du carbone, la dégradation des sols et la biodiversité.

Un projet scientifique

Il faut donc des données précises. C'est donc l'objectif d'un projet qui va associer la Commission européenne et la FAO afin d'établir des bilans environnementaux selon les systèmes européens.

Source: Enviro2b du 31 mai 2007