Le Monde des Pyrénées

La pollution agricole en montagne

La pollution agricole est un problème qui n'a jamais ému personne et surtout pas les responsables des pays à travers le monde. Il fallait produire pour nourrir sans grand souci de la santé de la nature et des hommes. Durant des décennies, il a été recommandé aux agriculteurs d'épandre de nombreux produits chimiques et ils ont été orientés vers des pratiques culturales ou d'élevage que l'on disait "modernes" et "sans risque".
Aujourd'hui, on leur imposer un virage à 180° et on leur demande d'oublier le passé y compris, parfois, des pratiques ancestrales. Difficile de comprendre et pourtant, ne pas respecter ces nouvelles règles, même si elles sont mauvaises, peut entrainer des procédures judiciaires graves pour l'agriculteur en se voyant accusé de pollution.
Difficile exercice que nous allons essayer de mettre en lumière en le mettant le plus possible en adéquation avec les pratiques en montagne et plus spécialement dans les Pyrénées

Développement durable en montagne, dans les vallées, dans les Pyrénées et ailleurs

- En Auvergne, le petit lait ne finira plus dans la rivière...

La Région a choisi d'aider les producteurs pour la mise aux normes de leurs exploitations.

Rivières, lacs naturels et zones humides: l'eau est un atout pour l'Auvergne, un atout écologique bien sûr, mais aussi un atout économique car elle représente un levier pour l'émergence d'un tourisme durable.

Seulement voilà, nos cours d'eau ne sont pas à l'abri des pollutions. Parmi elles, le rejet des effluents fromagers. Dans la seule zone de production AOC de saint-nectaire, le rejet de lactosérum représente une pollution diffuse d'environ 80 000 équivalents habitants...

Face à ce vrai problème, la Région Auvergne a choisi d'aider les producteurs pour la mise aux normes de leurs exploitations.

Source: Conseil régional d'Auvergne

-Et dans les Pyrénées....

La problématique du petit lait issu de la fabrication de fromages doit être analysée en fonction du lieu et de la quantité produite.

Les productions de montagne concernent le plus souvent des petits producteurs très diffus sur le plan géographique. Ces petits producteurs n'ont pas les moyens individuels d'envisager des centres de traitement de proximité. Leur caractère diffus ne permet pas non plus d'avoir des moyens collectifs. La solution des grandes unités de production tel que les laiteries n'est donc pas applicable pour des raisons matérielles et financières.

Par ailleurs il faut distinguer la fabrication à la ferme en vallée et celle en estive dans des lieux parfois inaccessibles en véhicule. En vallée, nous sommes dans le cas présenté ci-dessus et en estive également avec l'aggravation de ne pas disposer de moyens de transport pour porter le petit lait en un lieu de traitement.

Que se passe-t-il?
La méthode à l'ancienne: on jette le petit lait avec les conséquences de pollution des ruisseaux ou on le donne au cochon monté en estive, solution la plus écologique.

L'avenir
Des études sont en cours pour que le petit lait soit réutilisé soit en sous produit direct tel que la fabrication de "greuil" auquel cas il faut trouver les débouchés. Solution qui pourrait trouver un aboutissement y compris dans les grandes surfaces. Ou bien, répondre à la sollicitation d'industriels laitiers pour transformer le petit lait en poudre. Pour cela, il faut pouvoir évacuer le petit lait conservé dans certaines conditions, le plus souvent en hélicoptère. Solution difficilement acceptable dans le Parc National. Et pourtant, il faudra bien trancher entre telle ou telle pollution.

Des études sont donc en cours. Attendons les résultats....

Louis Dollo, le 3 juin 2009

- Un agriculteur condamné pour pollution

Le tribunal correctionnel de Vannes a sanctionné un éleveur laitier qui avait utilisé un produit phytosanitaire à proximité d'un fossé, alors que la réglementation l'interdit. Cet agriculteur n'avait pas tenu compte de la distance de sécurité à respecter: un mètre quand le terrain est plat et cinq mètres en cas de déclivité. Il s'était fait surprendre par deux agents de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA). Jugé lors d'une première audience pour leur avoir brandi un couteau sous le nez, il avait été condamné à deux mois de prison avec sursis et 750€ d'amende. Hier, pour les faits de pollution, le tribunal a prononcé une peine de 100€ d'amende et 15 jours de prison avec sursis.

Source: Le télégramme de l'ouest du 2 juillet 2009