Le Monde des Pyrénées

THT: Question de santé

Depuis longtemps, les questions de santé liés à la présence de lignes électriques à haute tension est posée dans les zones habitées. EDF et les pouvoirs publics ont toujours nié ces problémes, conséquences des effets des champs électromagnétiques. Pour la première fois, un tribunal administratif relève le probléme et interdit la construction d'une ligne.

Peut être que cette nouvelle orientation judiciaire apportera de l'eau au moulin des opposants à la THT de Catalogne mais aussi à ceux qui refusent des éoliennes à proximité des habitations. Voilà une nouveauté à suivre (octobre 2004)

- Justice: la construction de la ligne électrique suspendue

Gers. Une Décision du Tribunal Administratif de Pau oblige EDF à stopper des travaus entre Gimont et Samatan

Le tribunal administratif de Pau vient d'obliger EDF à suspendre les travaux de construction d'une ligne haute tension entre Gimont et Samatan. Une décision, basée en partie sur des critères de santé publique, qui, si elle venait à faire jurisprudence, changerait considérablement les rapports des citoyens opposés à la toute puissante entreprise.
L'histoire débute il y a trois ans. EDF décide la réalisation d'une ligne, pour renforcer la distribution sur Samatan. Selon d'autres sources, elle pourrait aussi réalimenter l'Est toulousain. En partie enterrée au départ de Gimont, la ligne devient aérienne à Lahas et dans la traversée des vallées suivantes. La municipalité accepte, mais un groupe d'habitants s'oppose à cet équipement qui défigure totalement le paysage. Commence alors un combat au nom de l'écologie et de la santé que tout le monde juge perdu d'avance pour les opposants.
C'est bien l'avis de Réseau de transport électrique (RTE), le constructeur, qui débute les travaux au début de l'été. RTE ne tient pas compte de l'action devant les juges administratifs de Pau, introduite par l'Association de préservation du val de Lahas (APVL). Elle demande l'annulation de l'arrêté préfectoral d'utilité publique pris pour ces travaux. L'affaire est jugée le 16 septembre. Hier, dans leur délibéré, les magistrats considèrent insuffisante l'enquête d'impact et notamment "l'étude des effets sur la santé et les mesures envisagées pour supprimer et réduire les conséquences".
Les magistrats vont même plus loin et donneront des arguments à tous ceux qui dénoncent les effets des champs magnétiques. Ils reprochent au dossier de "faire état de manière allusive et superficielle à des études concluant à l'existence possible d'un rôle cancérigène" des effets des champs électromagnétiques.
Le jugement étant exécutoire jusqu'à l'appel, les travaux ne pourront pas reprendre avant la conclusion d'un éventuel appel d'EDF. En effet, tous les achats de terres, expropriations et abattages d'arbres, étaient liés à la procédure de déclaration d'utilité publique.

Article paru le 09/10/2004
Source: La Dépêche du Midi

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