Le Monde des Pyrénées

Le prétendu retour des grands carnivores ours, loups et lynx

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Beaucoup d’auteurs titrent sur un retour des grands prédateurs ours, loups et lynx. Evidente manifestation d’une profonde ignorance. Ces grands prédateurs ont toujours existé en Europe et en France.

Il y a toujours des ours dans les Pyrénées. La nouveauté est que ceux qui avaient la charge de leur conservation ne s’en sont pas beaucoup occupés, préférant créer une nouvelle population avec des ours importés. Les loups dans les Alpes ont toujours existé. Ils ne sont pas apparus en 1992 par génération spontané. On a voulu nous faire croire qu’ils venaient d’Italie alors que les italiens en dénonçaient l'arrivée depuis la France…… La réalité? La Vérité? Il faut aller voir ailleurs dans une volonté de capter de l’argent public sous diverses formes et de prendre le contrôle des territoires pour les ensauvager…. Les grands carnivores ne font pas leur retour en Europe. Ils ont toujours été là. Pourquoi tromper le lecteur?

- Le retour en force des grands carnivores d’Europe

Après avoir failli disparaître au début du XXe siècle à cause de la chasse et la destruction de leur habitat, le loup gris, l’ours brun, le lynx et le glouton se portent de mieux en mieux en Europe. Quand elle n’est pas stable, leur population augmente. C’est ce qui ressort d’un grand recensement réalisé en Europe, dont les résultats ont été publiés, jeudi 18 décembre 2014, dans la revue Science.

17 000 ours bruns, 12 000 loups gris, 9.000 lynx et 1.250 gloutons, c’est ce qu’ont recensé 76 scientifiques de 26 pays dans ce qui constitue le plus grand travail de ce genre jamais effectué. Tous les pays européens (à l’exception de la Russie et de la Biélorussie qui n’ont pas été prises en compte dans l’étude), mis à part le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg comptent au moins «une espèce de grand carnivore dont la population est stable ou en augmentation», écrivent les auteurs. Ils voient dans ce phénomène la réussite des politiques de conservations menées par l’Union européenne à l’échelle du continent, avec notamment la convention de Berne de 1979 sur la préservation des espèces sauvages, ainsi que la directive, «habitats faune-flore» de 1992.

- Une cohabitation avec les humains

Par ailleurs, ces quatre espèces de grands carnassiers vivent et se reproduisent dans des espaces dominés par les humains, en majorité en dehors des zones protégées comme les parcs nationaux. Des statistiques qui suggèrent ainsi que la coexistence entre le monde sauvage et l’homme est possible et que «le modèle du partage des terres où humains et prédateurs vivent ensemble peut fonctionner sur tout un continent».

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce regain de vitalité des grands carnivores européens. Les politiques de conservation, en premier lieu, mais également le repeuplement des cervidés. Les cerfs, sangliers et autres daims sont, en effet, plus nombreux. Cela a deux effets: plus de nourriture pour les carnivores, qui dès lors s’attaquent moins aux cheptels. L’exode rural, enfin, qui a vu tout au long du XXe siècle les hommes quitter les campagnes pour les villes a permis aux loups, ours et lynx d’étendre leur territoire.

Cependant, bien que ces chiffres témoignent de la bonne santé des populations de ces grands carnivores, la réalité est toute autre pour certaines de leurs sous-espèces. Ainsi, le loup de la Sierra Morena en Espagne, l’ours des Pyrénées ou le lynx des Vosges sont au bord de l’extinction.

Auteur: Simon Rozé
Source: RFI du 19 décembre 2014

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