Le Monde des Pyrénées

Alpes 2009: La vérité sur le loup, rien que la vérité

Logo Facebook
Contact
Vous êtes ici: Accueil > Faune-Pyrenees > Loups > Etudes-Reflexions > Loup-Alpes-rien-que-la-verite

Contribution d'un internaute
Nous reproduisons ici la contribution d'un internaute qui, pour une fois, n'est pas anonyme. Il n'est pas non plus un inconnu du milieu agricole et il est généralement classé "pro-ours". Il veut dire la vérité. Mais la connait-il vraiment? Il ne semble pas que ce soit le cas car, malheureusement, d'une intervention qui aurait pu être intéressante, il en fait un véritable instrument de propagande.

La conférence de Jean Lassalle qui avait lieu au Grand-Bornand a réuni beaucoup d'agriculteurs locaux. Le loup fût le principal sujet du débat qui s'en suivit. La salle était majoritairement remplie d'agriculteurs qui ont une position très ferme contre le loup. Une remarque d'un agriculteur soulignait le fait que comme le loup rôde près des maisons, un enfant allait bientôt se faire manger.

Cette remarque de l'agriculteur était intéressante car aucun politique présent dans la salle n'a réagit: il y avait 2 députés, 2 sénateurs et plusieurs maires. Il est dangereux de laisser circuler des fausses idées et des fausses informations. Nos hommes politiques devraient être là pour lutter contre la désinformation. Ce sont les premiers à avoir accès à des rapports scientifiques ou parlementaires. Ces rapports représentent la synthèse de travaux de recherche validés au plan national ou international.

- A quoi servent- ces travaux?

Il a été prouvé que le loup est revenu naturellement dans les Alpes françaises grâce à l'analyse génétique. On connait ces résultats depuis plus de 2 ans. Or, on continue d'entendre le contraire. Le loup vient d'Italie et a pu s'installer dans nos montagnes grâce à la bonne santé de celles-ci. En effet, plusieurs facteurs ont permis d'établir des conditions écologiques favorables au retour du loup.

Le premier facteur est la présence de parcs nationaux ou de réserves naturelles sur la frontière avec l'Italie. Ces zones sont des sanctuaires pour les animaux où ils sont totalement protégés. Un autre facteur est la relative bonne santé de la grande faune sauvage grâce aux plans de chasse mis en place par les chasseurs. Cette abondance de gibier a permis au loup de s'installer en meutes. Enfin, un dernier facteur est le maintien d'une riche biodiversité dans les alpages grâce au pastoralisme. C'est la présence des troupeaux qui entretiennent le paysage et qui permet de garder des milieux semi-ouverts que l'on sait riche en espèces végétales et animales. Le loup est donc revenu naturellement et bouleverse un équilibre bien établi. C'est là toute la problématique du retour du loup en France. Cet équilibre pleinement géré par l'homme est brisé par ce retour naturel qui pour l'instant n'est pas géré par l'homme. Mais comment gérer quelque chose qu'on ne connaît pas? Nous ne connaissons pas cette espèce puisque cela fait plus de 50 ans qu'elle a disparue de nos montagnes. Il y a bien sûr des archives dans nos communes qui dénoncent les attaques de loup sur des hommes et surtout des enfants.

Les anti-loup se basent sur ces récits pour faire peur à la population. Ici aussi, un travail de recherche a été effectué et validé. Il s'agit d'un mémoire de Maîtrise d'Histoire réalisé par Frédéric Janin et publié par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie: Ours et loups en Savoie (du XVIIIe siècle au XXe siècle). Ce travail décrit les dégâts ou les attaques perpétrées par le loup ou l'ours et comment on les a exterminé. Il est dit que les rares véritables cas d'attaques sur des enfants étaient liés à la rage qui sévissait dans nos campagnes et qui touchait aussi les renard et les chiens...

Un travail sur les attaques de loup sur l'homme a été effectué par plusieurs chercheurs à la demande du ministre norvégien de l'environnement. La version française de ce travail est en libre accès sur internet ( Cf. Recueil d'attaques sur les humaines - version en français - [Avertissement] -).
Le loup peut en effet s'attaquer à l'homme sous trois conditions:
En cas d'infection par la rage comme les autres canidés,
si on le dérange dans sa tanière ou
si son environnement a été très modifié par l'homme, c'est à dire si l'homme a éliminé la faune sauvage (par la chasse, la déforestation, ...) et qu'il ne reste que des troupeaux gardés par des jeunes enfants comme en Inde.
On voit que chez nous on est loin de réunir ces facteurs de risques.
Il ne faut cependant pas que le loup s'habitue à l'homme et il faut entretenir la peur qu'il a de nous, et pas le contraire.

Nos politiques sont bien au courant de cela.
Ce sont des faits prouvés ou validés qu'il faut véhiculer et non pas des légendes ou de la désinformation. Il faut lutter contre les fausses idées, cela ne fait que desservir la cause des éleveurs car plus personne ne veut discuter avec eux et surtout les écouter.
Or ils sont la clé de la bonne santé de nos montagnes et ils ne faut pas qu'ils disparaissent. En Haute-Savoie, beaucoup ont des moutons par passion car ils sont pluriactifs. Ce n'est pas leur activité principale. C'est ce qui fait aussi la force du pastoralisme chez nous qui a su s'adapter au tourisme. Il faut donc rétablir un équilibre acceptable et durable qui ne pourra se faire que si on apprend comment vit et se développe le loup pour pouvoir le gérer. Nous sommes dans cette phase de récolte d'informations effectuée par le Réseau Loup.

Tout braconnage de loup risque de biaiser le processus naturel et il se peut qu'en tuant un loup, dix reviennent! Encore une fois, il faut faire confiance en nos scientifiques et les aider car ils ont besoin de tous ceux qui sont sur le terrain et qui peuvent observer des indices de présence.
Ces indices récoltés par le réseau loup permettent aux scientifiques de savoir combien il y a de loups et comment ils se déplacent? mais ce travail demande du temps, d'autant plus si peu d'indices sont trouvés.

Une exposition est proposée au Centre de Formation aux Métiers de la Montagne de Thônes le samedi 14 mars toute la journée.
La problématique du retour du loup sera évoquée sans parti pris et des animations permettront de différencier les traces de chien, renard, loup et lynx afin de récolter plus d'indices de présence pour le réseau loup. En attendant il faut soutenir les éleveurs et les aider pour que les estives ne soient pas dramatiques. Ils ont besoin d'entendre qu'ils sont utiles pour la nature et non pas qu'ils dérangent avec leurs patous. Mais il faut aussi qu'ils changent leur communication de la peur et s'appuient sur des faits validés scientifiquement, leur crédibilité et la crédibilité des politiques qui les soutiennent est à ce prix.

Auteur: Cyril Dulou
Source: Le Dauphiné Libéré du 5 février 2009

- Commentaire

S'il y en a un qui a une parfaite connaissance des méthodes de mensonges et de manipulations, pour ne pas dire parfois de corruption, de la part des environnementalistes, c'est bien Jean Lassalle., député du Béarn et Président de l'IPHB (Institut Patrimonial du Haut Béarn fort décrié par les écologistes), qui en a fait les frais à plusieurs reprises. N'étant pas venu au Grand-Bornand pour parler des grand prédateurs, il s'est sans bien abstenu de commenter des soi-disant validations d'expertises et autres publications scientifiques tant il connaît ce qu'il en est dans les Pyrénées au sujet de l'ours.

Parler de rapports scientifiques lorsqu'il s'agit des grands prédateurs, ours et loups, nécessite la plus grande prudence. Ceux-ci parviennent à tout dire et son contraire selon l'auditoire auquel ils s'adressent et selon ceux qui paient l'étude ou la publication. Prendre les publications de Laurent Mermet ou Farid Benhamou n'a rien de très sérieux. Quant aux autres, il conviendrait des analyser avec un oeil critique pour s'assurer de leur validité. Ces travaux ne peuvent pas être pris pour argent contant et beaucoup d'entre eux ne servent à rien.

Se référer à des travaux norvégiens - [Avertissement] - pour expliquer ce qui s'est passé en France, n'est pas très sérieux. Les références bibliographiques de l'auteur de ce billet sont curieusement limitées et orientées. Une vision plus large s'impose. Il est d'ailleurs assez surprenant que l'auteur, qui se veut sérieux, ne fasse pas référence au livre de Jean-Marc Moriceau. Pour voir certains décalages d'appréciation il est aussi intéressant de se référer à l'interview parallèle entre Jean-Marc Moriceau et Armand Fayard pour se rendre compte de quelques divergences dites "scientifiques". Si le loup n'attaque sérieusement qu'en cas de rage, ce qui peut être acceptable comme explication quoique le risque zéro n'existe pas et peut ne pas être accepté socialement, qui peut contrôler l'état sanitaires des diverses meutes et qui peut prévoir une telle situation?
Personne!
Dans ce cas, qui applique et comment applique-t-on le principe de précaution prévu dans la Constitution française? L'auteur n'aborde pas cet aspect de la problématique pour persister à défendre son idéologie au profit du tout sauvage et son obsession de possible cohabitation au besoin par la contrainte.

Cyril Dulou écrit: "Il ne faut cependant pas que le loup s'habitue à l'homme et il faut entretenir la peur qu'il a de nous, et pas le contraire." Ce qui est parfaitement exact. Mais si le loup n'a pas de prédateurs en la personne de l'homme, comment peut-il avoir peur? Voilà une contradiction de l'auteur en parfaite cohérence avec les théories écologistes qui défendent le tout sauvage au détriment de l'homme.

Affirmer de manière péremptoire sans donner aucune référence sérieuse "Ce sont des faits prouvés ou validés qu'il faut véhiculer et non pas des légendes ou de la désinformation." nous amène à nous interroger sur la nature et la qualité de ceux qui ont validé quoi. Et il poursuit: "Il faut lutter contre les fausses idées,..." C'est tout à fait vrai. Mais il reste à savoir qui véhicule les fausses et les bonnes idées. Il y a néanmoins des constats évidents: ceux, majoritaires, qui vivent au contact journalier des grands prédateurs ne s'habituent pas à la cohabitation depuis des siècles. Il convient peut-être de savoir en tirer les conséquences au lieu de dire que "cela ne fait que desservir la cause des éleveurs car plus personne ne veut discuter avec eux et surtout les écouter." Voilà une affirmation gratuite. Dans le "plus personne", de qui s'agit-il? S'il s'agit des associations écologistes ou de l'ONCFS, il est probable que les éleveurs ne cherchent pas spécialement à discuter avec des manipulateurs et sous la menace et le chantage. Le véritable interlocuteur c'est directement l'Etat et non des associations et autres intermédiaires au comportement discutable. Par ailleurs, la véritable clé de nos montagnes pour le maintien de la diversité des paysages et de la biodiversité de la faune et de la flore, ce ne sont pas les grands prédateurs qui font disparaître les éleveurs transhumants et la vie des villages et des vallées, mais bien un pastoralisme vivant et actif.

Il ne faut pas se tromper d'objectif. Il faut sortir de la problématique d'un seul animal emblématique que l'on défend à coup de slogans militants et avoir une vision globale de la situation. Il faut aborder le sujet à partir de l'acceptation sociale et du développement durable des vallées et montagnes. Malheureusement, ce ne sont pas les écologistes, pas plus que l'ONCFS, qui ont la capacité intellectuelle à faire cette démarche car trop enfermés dans un système idéologique autour de la seule faune sauvage dans un environnement sauvage dépourvu d'humains.

Louis Dollo, le 22 février 2009

- Avertissement

Ce "Recueil d'attaques de loups sur les humains" est un document officiel de chercheurs de la LCIE datant de janvier 2002. Le document original est en anglais. Il a été traduit par l'organisation militante écologiste "Loup.org". Dans "Loup, la fin du mythe", Lynda Brook dénonce le travestissement de la traduction. De ce fait, la version française devient un faux sur lequel de nombreux chercheurs et techniciens français ont travaillé, et parfois travaillent encore, durant plus de 10 ans.