Le Monde des Pyrénées

Le loup pas encore en Saône et Loire 2014

Il est étonnant qu'en 2014 il y ait si peu de loups dans le Jura et dans la Saône et Loire alors qu’il est dans les Vosges et rien dans l'Ain... du moins aucune prédation au 30 novembre 2014. Pourquoi? Personne ne le sait. La nature ne se commande pas. Ou peut-être parce qu’il n’y a pas eu de lâcher de loups d’élevage dans ce secteur? Nous restons sur des questions.

- Si le loup pointait son museau

Une bonne couverture forestière, des proies sauvages en abondance, tout en étant éloigné des humains, voilà les conditions idéales pour le loup. Le verra-t-on bientôt en Saône-et-Loire?

Éradiqué du territoire français en 1937, le loup, espèce protégée par plusieurs conventions internationales, est revenu en 1992 dans les Alpes françaises, en provenance d’Italie. Depuis, les loups sont présents dans d’autres massifs comme les Vosges, le Massif central, le Jura ou encore le Mercantour. Leur nombre risque d’être en augmentation dans les années à venir. Il y en aurait près de 300 en France.

«En Bourgogne, il n’y a pour l’instant qu’un seul cas avéré de présence ponctuelle de loup, assure l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). C’était en décembre 2013, à Venarey-les-Laumes en Côte-d’Or, même si nous n’avons pas la certitude à 100 %. Pour cela, il nous faudrait la preuve génétique…»

- Installé à 20 km de la Bresse

De l’autre côté de notre département, la présence se rapproche. Elle n’est pas une nouveauté dans le Jura, où il est de retour depuis 2003, mais depuis début octobre, des attaques de troupeaux sont imputées au loup dans le secteur d’Arthenas, à moins de 20 km de la Bresse saône-et-loirienne. Un cliché a même été pris par un piège-photo et des tirs d’effarouchement ont été autorisés par la préfecture. À cette saison automnale, comme au printemps, les jeunes loups quittent souvent la meute pour trouver leur propre territoire. L’un d’eux a sans doute estimé que ce site moins montagneux que le Haut-Jura pouvait lui convenir…

En tout cas, pour les représentants de FERUS, première association nationale de protection et de conservation de l’ours du loup et lynx en France, "des loups traversent peut-être déjà la Saône-et-Loire". «Ils s’installent là où l’environnement s’y prête. Il faut au loup une bonne couverture forestière, des proies sauvages en abondance (biches, cerfs, chevreuils…), tout en étant éloigné des humains. Il se peut donc que des loups passent par la Saône-et-Loire… Mais il n’y a probablement pas assez de forêts pour qu’il s’y installe. Peut-être sur la partie Morvan?»

Auteur: Nicolas Desroches
Source: Le JSL du 25/10/2014

- Commentaire

Cet article appelle quelques observations…

«Éradiqué du territoire français en 1937, le loup, espèce protégée…» Tout à fait inexact. Il y avait encore des loups après cette date et, évidemment, avant le retour médiatisé dans le Mercantour de 1992. Plusieurs loups ont été tués, mais reconnus comme hybrides. Néanmoins, une battue a eu lieu en 1954 en Isère pour tuer un couple avec louveteau. Seul le male a été tué. Depuis, rien ne nous permet d’affirmer que les loups que nous rencontrons sont de vrais loups ou des hybrides.

«Il y en aurait près de 300 en France». Inexact. Officiellement, il y avait à la suite du comptage de l’hiver dernier, une fourchette de 300 à 350 loups. Avec un taux de progression moyen de 20% par an, à la suite des naissances de printemps, il est plus que probable qu’au minima nous sommes en octobre 2014, à plus de 400 loups sur le territoire français. Reste à savoir s’il s’agit de vrais loups.

Aujourd’hui, il y a peu de loups dans le secteur du Jura. A priori aucun dans l’Ain. Mais ceci ne l’empêche pas de s’établir ailleurs qu’en montagne. Ecrire «que ce site moins montagneux que le Haut-Jura pouvait lui convenir…», nécessite de préciser que le loup n’est pas un animal de montagne mais un opportuniste capable de s’adapter à tous terrains et tous milieux.

Voir également

- C'est officiel: il n'y a pas de loup en Saône-et-Loire!

Des habitants de la Bresse avaient alerté les autorités pensant avoir observé des loups dans la nature. Après enquête, il s'agissait en fait de chiens!

Depuis la fin 2012, le service départemental de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage était régulièrement contacté par des Bressans, selon lesquels 3 loups divaguaient dans la nature. Selon plusieurs témoignages, ces animaux semblaient pourtant inféodés à l'homme puisqu'ils répondaient à leurs appels. Mais les analyses de photographies et une enquête sur le terrain ont révélé que ces animaux ne revêtaient aucun critère caractéristique du loup mais qu'il s'agissait plutôt de chiens de type chien loup de sarloos et de chien loup tchèque.

La Préfecture de Saône-et-Loire indique ce vendredi 18 février 2013 que le propriétaire a finalement été retrouvé et que celui-ci s'est vu dresser un "procès-verbal d'avertissement pour divagation d'animaux".

En Saône-et-Loire, les chaperons rouges peuvent donc continuer tranquillement à rendre visite à leurs mères-grands!

Auteur: Eric Sicaud
Source: France 3 Bourgogne du 18/01/2013