Le Monde des Pyrénées

Le loup en, Aveyron: les syndicats agricoles font de la résistance

Cet article du Midi-Libre, que nous reproduisons ci-dessous, est étonnamment très orienté. Le journaliste a manifestement un parti pris contre les éleveurs au point de douter des statistiques officielles du nombre de brebis tuées par le loup. Voilà qui en dit long de l’esprit médisant du personnage. Selon un éleveur: «on comprend mieux lorsque l’on remarque le nom du journaliste, Ménatory, un nom bien connu dans cette région, probablement une parenté avec un certain Gérard Ménatory à l'initiative de l'installation du fameux parc à loups du Gévaudan... lui aussi journaliste ayant exercé au Midi-Libre...». Voilà le cadre posé avant de passer à la lecture de l'article

Aveyron: le loup, bouc émissaire idéal des éleveurs?

- Personne n’a encore vu son oreille dans le département, mais la FDSEA le déclare incompatible avec l’élevage.

Au secours, le loup revient! Heureusement, il n’y a plus grand monde, aujourd’hui, pour prendre le Petit Chaperon Rouge au pied de la lettre. Mais, malgré tout, l’animal fait encore peur à certains. Aux moutons, notamment, puisque le loup, comme l’humain, apprécie sa chair tendre. Et les éleveurs, logiquement, ne sont pas contents.

Tous syndicats confondus, ils décrètent la mobilisation générale contre cet envahisseur qui arrive à point nommé pour cristalliser les mécontentements, la concurrence néo-zélandaise et les incertitudes liées à la Pac (politique agricole commune).

La FDSEA, ainsi, qui sortait hier, mercredi, d’une réunion voulue par l’Etat afin d’étudier le meilleur moyen de remédier aux inconvénients dus à l’arrivée du loup (personne ne l’a encore aperçu), a fait part de son intransigeance en la matière: Le loup n’est pas compatible avec l’élevage". Et d’égrainer les multiples problèmes, tels que la garde nécessaire vingt-quatre heures sur vingt-quatre ou l’obligation de rentrer les animaux le soir venu.

- Les dégâts dus aux chiens errants

Le chiffre de sept mille brebis égorgées cette année (essentiellement sur l’arc alpin) a aussi été évoqué. Un chiffre qui peut sembler quelque peu optimiste, les moyens d’investigation ne permettant pas d’imputer l’attaque à un loup à coup sûr. Et on privilégie bien souvent l’indemnisation rapide afin de calmer les esprits.

Mais quand bien même. Il faut en effet savoir que, chaque année, en France, ce sont plus de cent mille brebis qui sont tuées par des chiens errants. Chiens qui parfois, d’ailleurs, n’errent que l’espace d’une nuit avant de rentrer chez leurs propriétaires. Et on n’oubliera pas de citer les ravages dus à la foudre, aux diverses épidémies...

- Problèmes non résolus

Alors? Quand bien même le loup serait, à nouveau, totalement éradiqué (on n’en compte que quelques individus dans le Massif Central, et il sera bon d’expliquer, un jour, d’où ils viennent vraiment), les problèmes des éleveurs seraient-ils pour autant résolus? Bien évidemment non.

Le loup est-il alors le bouc émissaire idéal d’une profession qui n’a pas la vie facile, passablement malmenée par la volatilité de certains marchés? On peut le craindre.

En prenant un peu de recul, on peut aussi constater que le loup, sur la planète, n’est pas une espèce en danger. Et aussi qu’il est anormal qu’il prenne les troupeaux pour son garde manger préféré. Mais si, d’aventure, les principes érigés par la convention de Berne, sur la protection de la vie sauvage, étaient battus en brèche, la France, déjà à la traîne sur le plan de la protection animale, n’aurait rien à y gagner. Et le concept de bio diversité, indispensable pour que les humains ne transforment pas la vie sur Terre en un enfer, serait enterré. A méditer.

Auteur: Hugues Ménatory
Source: Midi-Libre du 26 septembre 2013