Le Monde des Pyrénées

Au col du Glandon entre Savoie et Isére éleveurs et élus veulent soutenir le pastoralisme face au loup

Les éleveurs de montagne, des Alpes aux Pyrénées en passant par le Jura, les Vosges et le Massif Central, n'en peuvent plus. L'ours pour les uns, le loup pour les autres et les vautours pour tout le monde, le pastoralisme traditionnel, cette agriculture dite «raisonnable» est sur le point d'imploser.Les prédations ne cessent de croître en même temps que les exigences environnementales, les mesures de protection sont aussi inefficaces que les tirs de prélèvement et les éleveurs et bergers de montagne subissent la situation en même temps que leurs familles.

Des élus de Savoie ont décidé de réagir pour sauver ce pastoralisme source de biodiversité, de produits de qualité, d'emploi et de lien social dans les vallées. Cet après midi sont réunis au col du Glandon les états généraux du pastoralisme où de nombreux participants ont répondu à l'appel.

La fédération des acteurs ruraux après consultation de ses membres a fait part de ses observations et exigences dans une lettre adressée aux organisateurs [Un volet de ce courrier concerne les usagers de loisir de la montagne]

Pour la première fois, une organisation demande à ce que les éleveurs et bergers ne soient pas les seuls à payer la facture. Les autres usagers de la montagne tels que randonneurs, parapentistes, vététistes, etc... doivent aussi y contribuer....

Selon de nombreux participants à cet après-midi, les dispositifs de protection des troupeaux (filets, chiens de protection) ne sont que des «mesurettes». qui ne protègent même pas touristes et randonneurs des chiens de protection. Nombreux sont ceux qui réclament «des plans de chasse pour réguler le développement de l’espèce» et, même s'ils ne le disent pas ouvertement pour respecter le «politiquement correct» personne ne cache l'idée d'une éradication du loup «comme nos aïeux l’ont fait» disent-ils.

- Une motion pourrait être votée.

Ce ne serait qu'une motion de plus. Les premières avaient été votées par les chambres d'agriculture des Alpes du sud en 1995. Cette fois, ce ne seront pas que des éleveurs et agriculteurs. Selon Pierre-Yves Bonnivard, maire de Saint-Colomban-des-Villards, des participants sont venus de bien au-delà des deux départements de Savoie. Participent à ces états généraux des élus et des responsables socio-économiques de haut niveau. Les organisateurs veulent «faire entendre la voix de la montagne qu’il juge trop peu entendue par rapport à celle des environnementalistes». Et ils précisent: «De grands penseurs de la (fausse) protection de la nature assurent tous les jours depuis leurs bureaux citadins que le loup est utile, mais bien sûr pas chez eux, dans nos régions de montagne»

Une affaire à suivre mais il est plus que probable que cette manifestation ne soit que le prélude à beaucoup d'autres pour réclamer la disparition du loup et.... des écologistes comme ont peut souvent l'entendre dire.

Louis Dollo, le 18 aout 2014