Le 13 janvier 2016, les pouvoirs publics, sous la responsabilité du Ministère de l'Ecologie, avaient élaboré un "projet de Plan loup 2018-2022" que j'avais diffusé largement sur les réseaux sociaux et sur mon réseau d'adresses. Les institutionnels, et notamment la FNSEA, avaient conclu à un faux (communiqué de presse disparu du site) après avoir interrogé le Ministère de l'écologie. Il était évident que ce n'était pas le ministère qui allait dire la vérité sur ce qui attendait les éleveurs. Si le vocabulaire a été modifié entre 2016 et 2017, il n'en n'est pas moins vrai que les objectifs restent bien ceux présentés dans le document du 13 janvier 2016. Tout le monde avait donc était prévenu pour agir. Personne n'a bougé en partant du principe que c'était un faux. Aujourd'hui, s'il y a encore des naïfs...... Et il en reste... pas tout à fait, notamment dans la région PACA où, parait-il, selon des responsables d'associations, il est opportun de conserver des loups pour justifier des aides comme les bergers, les clôtures et les chiens. Dont acte. A chacun d'apprécier.
En savoir plus.... quelques éléments qui auraient dû alerter les syndicats et associations d'éleveurs depuis longtemps:
- Statut et conservation du loup (Canis Lupus) dans les Etats membres du Conseil de l'Europe - 1990
- La prédation du loup sur les ongulés sauvages: impacts directs et indirects - 31 mars 2015
- Forêts et ongulés sauvages - Favoriser une gestion adaptative - Janvier 2016
Mais le plus important et en parfaite continuité de ce qui est dit plus haut est ici:
Projet de plan loup 2018-2022 - 13 janvier 2016 (Prétendu faux document)
- Discussion sur ce projet réputé comme faux
- Attention particulière pour les parlementaires (mail envoyé à tous les parlementaires)
L’administration travaille toujours au développement de la présence du loup sur les espaces d’élevage avec notamment pour grande ambition de supprimer beaucoup
d’indemnisation qui ne seraient, apparemment plus limités aux seuls professionnels de l’élevage.
Ce projet probablement établi par une poigné de fonctionnaires écologistes (et ils sont beaucoup trop nombreux à profiter du prédateur pour se faire une place
tranquille) prévoit déjà la loi biodiversité avant son adoption définitive et avant de connaitre les décrets d’applications qui pourraient en découler.
Nous voyons ici toutes les incidences et les dangers de cette loi pour l’élevage extensif, qu’il soit en montagne ou en plaine. A priori, la totalité des
propositions du projet sont à refuser et confirme qu’une éradication du loup en zone d’élevage y compris estives et alpages utilisés et potentiels doit être exigée.
Le sujet concerne la totalité du territoire, et pas seulement les zones de présence actuelle, compte tenu du développement du prédateur partout en France.
A la profession de se prononcer et aux éleveurs de juger.
Seul le député de Lozère (UMP) Pierre Morel à l'Huissier a réagit et voici la réponse faite à son attaché parlemnentaire le 25 janvier 2016:
Bien entendu l'administration, notamment l'ONCFS, joue les vierges outragées et parle de faux (plusieurs mails ce matin). J'ai donc demandé le vrai que je
n'aurais probablement jamais (c'est en partie celui que j'ai diffusé). Dans quelques jours on nous dira que ce document n'existe pas.
Selon mon informateur, compte tenu des modifications de leurs structures administratives liées notamment à la loi biodiversité, chacun des fonctionnaires concernés
chercheraient à s'organiser et anticiper pour se placer. Leur carrière compte avant tout. L'élevage et les incidences du loup sont accessoires.
Pierre Morel devrait interpréter certains silences de Joël Giraud dans des courriers adressés au Premier Ministre sur la situation économique des Alpes.
L'agriculture n'y apparait jamais. Même chose du côté de la députée de Savoie Bernadette Laclais. J'avais évoqué cette question sur un cas le 9 janvier 2016:
"Situation économique en montagne..... dans les Alpes". La modification de la loi montagne est, à mon avis, en ligne de mire.
Il y a aussi beaucoup de réponses dans ce document d'octobre 2003 qui est une sorte de bible discrète pour les écologistes:
"Plan d'action pour la conservation du loup en Europe". A voir ce qui se passe en Italie avec Wolf Alp, nous devons nous interroger.
- Du côté de l'ONCFS.....
Je rendrais donc public une série de réponses qui en disent long....
"La réponse qui semble se dessiner c’est qu’en effet c’est un faux. Tu aurais moyen d’étayer l’autre version (c.a.d. que ce ne serait pas un faux) via ton informateur sans le griller … sinon ça s’annonce comme une partie de ping-pong?"
"Pas facile ton métier passion de lanceur d’alertes …. faut concilier entre volonté de faire savoir et soucis du respect de l’engagement honorable de protéger la source.
"Moi je n’ai sur cette affaire aucun élément pour démontrer que c’est un faux ou un vrai (il y a juste la confusion devoir de réserve / devoir de communication qui m’interpelle: le devoir de réserve c’est sur les choix politiques d’action ou de non action de l’Etat, pas sur la communication des indices … et comme certains nous accusent de cacher des indices, je me demande qui aurait intérêt à broder là dessus …)."
Ma réponse.... Tu as parfaitement compris... Et surtout que tu n'as pas plus d'arguments que moi pour prétendre que c'est un faux.
Pour les indices, la dernière émission de Sept à Huit sur TF 1 était très bien faite. L'écolo relevait des indices notamment photos et films en disant que rien ne serait communiqué à l'ONCFS de peur que ça serve à tuer les loups. Cette observation me permet d'en faire deux:
- Des particuliers et associations ont des caméras sur domaine public sans autorisation et sans information du public (l'ONCFS est dans la même infraction pénale)
- vous disposez de beaucoup moins d'indices que lorsque les associations participaient à votre job, ce qui, quoique tu puisses dire, fausse les résultats sur la fourchette d'évaluation du nombre de loups. Donc vous n'êtes pas fiable.
"En effet comme je te l’ai écrit je n’ai aucun argument dans un sens ni dans l’autre, ce qui fait justement que je ne participe pas à évaluer cette affaire.
"Pour ce qui est des indices qui diminueraient en nombre, je copie ci dessous pour ton info les éléments de réponse que j’ai envoyés à ce sujet à Laurent G. en début d’année (qui me posait la même question). Le mot d’ordre de Ferus de détruire les indices et/ou de ne pas les transmettre date de début octobre 2013 … l’effet n’a pas l’air bien flagrant pour l’instant, mais c’est vrai que s’il y en a un, il peut être masqué par d’autres facteurs (nombres de loups fluctuant, hiver plus ou moins enneigé, effort supplémentaire d’autres correspondants, comme les chasseurs, pour compenser l’action des environnementalistes en renvoyant + d’informations … etc.)"
Tableau non reproduit que je tiens à la disposition de ceux qui le souhaitent... Mais sans grand intérêt
"C’est pas secret d’état du tout, c’est juste de la compilation de ce qui est publié dans les Bulletins Loup, mais comme c’est en réponse à une demande de Laurent G., et que je sais pas encore ce qu’il souhaite en faire, vaudrait peut-être mieux lui laisser la priorité.
"Et en plus sur le fond, c’est trop tôt pour se prononcer … on a qu’une seule année de recul depuis le mot d’ordre de Ferus, ça peut encore changer (ils peuvent être plus efficaces à l’avenir …), et c’est un peu rustique comme analyse (faudrait mettre en face de chaque ZPP et chaque année, le nombre d’indices trouvés, et l’effectif correspondant estimé … après tout on peut aussi imaginer qu’avec pas beaucoup moins d’infos relayées on perde quand même en capacité à bien renseigner les effectifs … tu vois, je ne n’exclue aucune possibilité, et surtout pas celles que tu soulèves – je sais qu’avec toi, faut pas s’aventurer en «slip» sur les terrains glissants"
- Du côté des syndicats..... Impressionnant lorsqu'on prétend défendre des adhérents
De: Gning Théo [mailto:theo.gning@fnsea.fr]
Envoyé: mardi 26 janvier 2016 09:50
À:
Objet: mise en garde sur un faux document à propos du plan national loup 2018-2022
Bonjour,
Nous tenions à vous mettre en garde sur la circulation du faux document, ci-joint, doté du logo du MEDDE, et qui présenteraient les nouvelles orientations du futur plan national loup 2018-2022…Toutes les informations contenues dans ce document ont été démenties par le Ministère. Ce texte n’émane pas du MEDDE.
Le FNSEA restera toute de même vigilante à la portée des propositions citées dans ce document.
Cordialement.
P.O Jean-Pierre Royannez.
Mme Théo GNING
Chargée des politiques territoriales et de développement rural
Sous-direction Politiques structurelles et Territoires
Département Entreprises et Territoires
Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA)
Animatrice du Groupe Monde Rural (GMR)
11 rue de la Baume, 75008 Paris
Tel: 01 53 83 47 63 theo.gning@fnsea.fr
Message immédiatement rediffusé par la FDO Drôme (Je n'ai pas eu de réaction d'autres FDO.... Seule celle de Royannez aurait donc réagi)
- Message du 26/01/16 18:02 -
De: FDO Drôme fdo26@orange.fr
A:
Copie à:
Objet: TR: mise en garde sur un faux document à propos du plan national loup 2018-2022
Bonjour,
Pour info, je viens d'avoir cette information du réseau FNSEA.
Nathalie Groulard
FDO Drôme
85 rue de la Forêt
26000 VALENCE 04 75 56 76 23 / 06 75 31 96 68
A noter que je n'ai jamais été contacté par Jean-Pierre Royannez, ni par la FDO Drôme. Aucun autre syndicat ne m'a contacté ou n'a fait de réponse.
Certains éleveurs syndiqués ont su me contacter. Voici ma réponse:
Je suis au courant de cette réaction syndicale et c'était prévisible avant même que je ne diffuse mon mail. Beaucoup d'échanges et même réunions syndicales aujourd'hui (pour une fois). Il est évident que le ministère ne va pas se compromettre sur la base de ce document de travail récent d'autant que la source est beaucoup plus du côté de la DREAL Rhône-Alpes que du côté du ministère.
Une chose est certaine, personne ne peut prouver qu'il est faux et le constat est que le document existe. Et soyez assuré que je ne suis pas prêt à griller ma source en donnant des détails.
Quant à Royannez, quelle confiance peut-on accorder à un type qui signe une convention sur la biodiversité avec la LPO lorsqu'on connait toute l'idéologie de cette ONG sur le sujet. Après les nombreux problèmes liés aux loups depuis un an, c'est maintenant que Royannez se réveille. Et les syndicats qui ne bougent sur aucune ligne de la prédation de loups depuis des mois.
Ont-ils réagit aux films de Bruno Lecomte? Aux propos de Laurent Garde dans ces mêmes films??? Ont-ils engagé des poursuites judiciaires lorsque les éleveurs sont insultés? Ont-ils fait des communiqués pour rétablir certaines vérités sur l'élevage lorsque des mensonges sont diffusés? (il existe un seul document de la FNO sur les 10 vérités à savoir) Ont-ils soutenu les éleveurs assignés en justice? ...... Et la liste est longue pour dire NON à chaque fois. Les éleveurs sont abandonnés à leur sort. Ils n'intéressent personne. Mais des documents dérangent, et tant mieux!
L'avenir nous dira qui a tort ou raison comme ce fut le cas dans d'autres circonstances:
- diffusion d'un rapport du MHN sur l'importation d'une centaine d'ours dans les Pyrénées... c'était un faux mais le Ministre a fini par lâcher la vérité avec notamment deux scénarii: Scenarii de conservation d’une population viable sans translocation ET Scenarii de conservation d’une population viable avec translocation
- les cadavres humains (ou des blessés, on ne sait pas) dévorés par les vautours, c'était faux et au final il était tout simplement politiquement incorrect de le dire.
- La présence 3 loups dans le Béarn, c'était faux... mais il y avait tellement de témoins qui ont subi des pressions pour se taire....
La contre-offensive est facile et sera clairement mise sur mon site Web pour une large diffusion
Disons que l'alerte a été chaude et que maintenant plus personne, au Ministère, ne pourra faire les propositions qui sont dans ce document. C'est l'essentiel pour les éleveurs. Les élucubrations de Royannez et quelques autres n'ont aucun intérêt.
Personnellement je n'ai aucun intérêt à défendre quoique ce soit. Je ne suis ni éleveur, ni syndiqué? J'alerte et ne suis pas seul dans ce travail de recherche et recoupement. Je suis déjà passé sur d'autres sujets: la biodiversité dans le 06 (doc de la Préfecture) où la montagne n'existe pas, le développement économique des Alpes où l'élevage de montagne est absent (Cf. correspondances de Joël Giraud), les motions du congrès de l'UICN le 29 janvier 2016...... "Pour une cohabitation durable avec le loup" .Les syndicats ont-ils réagit? Je ne crois pas. Pourtant c'est essentiel et il n'y a pas que le loup.
- Les films auxquels je fais allusion sont 4 didéos amateurs d'un éleveurs qui cherche à comprendre... Et il y en aura d'autres. Les lourdes conséquences sur le retour du loup renvoie sur les autres vidéos
- Pour vous amuser sur les écolos espagnols.... Le FAPAS dans les Asturies, partenaire de Férus
Louis Dollo, le 30 janvier 2016
- Et pour en finir.... L'Etat s'en mêle avec évidemment un mensonge....
Envoyé: mercredi 27 janvier 2016 09:43
À:
Objet: Loup: Faux document diffusé sur internet
Bonjour,
Plusieurs d'entre vous m'ont interrogé sur le document évoquant les orientations du plan loup 2018-2022 ci joint et largement diffusé sur internet.
Ce document est un FAUX.
La DICOM du MEDDE doit publier un démenti.
Cordialement
Denis FÉLIX
Chargé de mission DREAL Auvergne-Rhône-Alpes
Service eau, hydroélectricité et nature
Unité Biodiversité et Ressources Minérales
Tél: 04 26 28 66 14 denis.felix@developpement-durable.gouv.fr
Remarque: Evidemment, pour l'administration ce document est un faux. Il fallait s'y attendre. MAIS, nous pouvons dire aujourd'hui [Ndr: mise à jour le 11 novembre 2017] que ce document de travail pour un projet plus élaboré, sortait du service de Denis Félix. Le GROS problème est que la DICOM du Ministère de l'écologie n'a jamais publié de démenti. Chacun appréciera ce qu'il a pu dire et diffusé sur ce pseudo-faux document. Mais un nouveau mensonge est bien là!
Conclusion [Mise à jour du 11 novembre 2017]: Avec les grands prédateurs ours, loups, lynx, les conclusions ne peuvent être que provisoires. Il y a toujours quelque chose pour contredire ce qui a déjà été dit. Nous l'avons vu avec l'ours entre les déclarations de Ségolène Royal à Cauterets puis ses actions auprès de l'Espagne pour le lâcher d'un ours et une lettre manuscrite au Préfet de Région restée dans l'ombre mais toujours d'actualité avec une translocation en cours.
Pour le loup nous ne pouvons que constater que les grandes lignes du "projet" de Plan Loup, s'élabore en 2017 avec le vrai Plan Loup qui sera très prochainement imposé aux éleveurs. Le véritable objectif est la disparition du pastoralisme et le "vidage" des territoires comme le préconisait dès 1990 Gilbert Simon alors Directeur de la nature et des Paysages au Ministère de l'Ecologie puis Président de Férus dont il est le père comme de nombreuses autres associations. Vider les territoires de toutes activités humaines à l'exception de quelques activités ludiques, c'est le rewilding mis en place par l'UICN et le WWF. Il s'agit de savoir aujourd'hui si les acteurs locaux veulent se plier à cet avenir ou vivre chez eux. Seul l'avenir répondra à cette interrogation. LMais il ne faudra pas rester les mains dans les poches.
Louis Dollo, le 11 novembre 2017