- Le loup aurait attaqué un troupeau en Biros
Une prédation attribuée au loup se serait produite fin juillet en Couserans, dans le secteur d’Uretz. L’animal aurait été apperçu par deux bergers alors qu’il s’enfuyait.
Daniel Chertier, éleveur au Peyras et président du groupement pastoral d’Uretz, faisait part de toute son inquiétude au mois de juin dernier avant la montée tardive des troupeaux aux estives. Le mauvais temps et la crainte de l’ours n’étaient pas propices à une grande euphorie avant le départ vers les cimes. Les événements ont confirmé inquiétudes et craintes car l’ours et le loup ont provoqué des dégâts. Dans la nuit du 27 au 28 juillet Daniel Chertier, qui remplaçait un de ses bergers, a été réveillé par le bruit des cloches des brebis, leurs bêlements et des grognements.
Un brouillard très épais l’empêchait de voir avec précision ce qui se passait. Daniel a fait éclater des pétards et a crié. À l’aube il a trouvé une brebis, encore debout, réfugiée contre un rocher, les mamelles arrachées, son poitrail déchiré laissait apparaître les poumons. Il est allé chercher du secours mais à son retour, les vautours avaient déjà fait leur œuvre. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août le troupeau stationnait à la couche du Maubermé. Au petit matin les deux bergers qui avaient dormi sous une tente à proximité des bêtes auraient aperçu un loup gris et blanc qui s’enfuyait et découvert quelques instants après dix brebis écrasées en contrebas dans les rochers. Les éleveurs, qui doivent désormais enfermer tous les soirs leur troupeau dans des enclos électrifiés posent une question. Pourquoi les mesures d’effarouchement en vigueur dans les Hautes-Pyrénées ont-elles été refusées dans le Biros et la fédération nationale ovine a envoyé une lettre au préfet de région. Actuellement des expertises par l’office national de la chasse et de la faune sauvage sont en cours car cette attaque dans le Biros a créé une tension nouvelle dans le milieu des éleveurs.
- Observé sept fois en dix ans
Le loup n’est pas en terre inconnue dans notre département. L’animal y passe de temps en temps, toujours solitaire, causant parfois des prédations, comme durant l’année 2011, au-dessus de Mérens-les-Vals. Officiellement, le loup a été observé à sept reprises au cours des dix dernères années, selon les données recueillies par le Centre national de recherches appliquées de Gières, dans les Alpes, qui fédère toutes les données relatives au loup et les authentifient. Sur la fois d’observations visuelles validées ou de relevés d’empreintes, le loup a été vu à Artigues, au Pla de l’Andréou, en décembre 2004; sur la Piste Colbert, à Querigut, en mars 2006; à la Jase d’En-Gaudu, à Orlu, en mai 2010; dans la forêt domaniale de Carcanet, dans le Querigut, en février 2011; au pic de Trinquetaille, à Brassac, en juin 2011; à proximité du Roc Blanc, à Saurat, en octobre 2011 et à Campuls, près de Bethmale, en février 2013. Il s’agit d’observations officielles recensées. Et la liste ne prétend pas être exhaustive: «Cet état ne prévaut pas de l’existence d’autres informations qui ne nous seraient pas parvenues ou qui seraient en cours de traitement», note Eric Marboutin, chef de projet loup-lynx à l’Oncfs.
Le chiffre: 2
Loups Identifiés dans les Pyrénées-Orientales. Le premier, âgé de 9 ou 10 ans, vit dans le secteur du Carlit depuis 2006. Le second a été repéré plus récemment dans le secteur de Madres, qui empiète sur l’Ariège. Par contre, il n’y aurait pas de meute constituée. Ce sont des individus isolés, qui ignorent les frontières entre les départements.
Un loup peut parcourir des distances importantes en peu de temps, jusqu’à 30 km en une seule nuit. Un loup, en Allemagne, a avalé 1.650 kilomètres en six mois. Il avait été équipé d’un GPS pour le suivre dans ses déplacements». Eric Marboutin, Chef de projet loup-lynx, Office national de la chasse
Auteur: Alain Arbogast
Source: La Dépêche du Midi du 31 août 2013