- Bilan du suivi hivernal 2010/2011
Le nombre de Zones de Présence Permanente reste stable par rapport à l’hiver précédent: 27 ZPP.
19 d’entre elles sont constituées en meute.
Deux nouvelles ZPP apparaissent: Ouest-Var dans le Var (83) où évolue un animal isolé depuis deux hivers consécutifs et Oisans-Grandes Rousses en Isère (38) où 2 loups sont présents
cet hiver dont un décelé génétiquement à plusieurs reprises.
Deux ZPP sont déclassées car sans indices depuis deux hivers consécutifs: les Bauges (73) et les Monts du Cantal (15).
Par ailleurs, 2 ZPP sont sans indice durant cet hiver et sont susceptibles d’être déclassées si aucun indice n’y est détecté l’hiver prochain: Lure (04) et Cheiron (06).
- Représentation des zones de présence permanente du loup à la fin de l’hiver 2010/2011 dans le Massif alpin et les Pyrénées
- L’indicateur numérique EMR (Effectif Minimum Retenu) est compris entre 68 et 88 loups malgré le déclassement de certaines ZPP qui n’étaient pas constituées en meute. Il s’agit du nombre minimum de loups présents en France. Calculé sur les valeurs moyennes, cela correspond à un accroissement annuel en progression de 15% par rapport à l’hiver 2009/2010.
- Estimation de la population de loups en France: entre 180 et 200 individus.
- Compte rendu détaillé du suivi hivernal 2010/2011 sur le dernier Quoi de neuf n°25 - août 2011 (p. 11 à 19)
- Bilan du suivi estival 2010
Objectif: Détecter la présence de jeunes de l’année (= reproduction OUI/NON) au sein des groupes de loups préalablement identifiés dans les ZPP ce dernier hiver 2009/2010 et ainsi mesurer un indice de réussite de la reproduction.
Le bilan de cette année est en hausse par rapport à celui de l’année dernière. Les loups ont été entendus sur 14 secteurs (10 en 2009) et la reproduction confirmée sur 9 d’entre eux (7 en 2009).
Le pourcentage de meutes reproductrices détectées par cette technique est de 64 % équivalent aux ratios des années précédentes (autour de 60%). Les prospections sur le terrain se
sont parfois révélées difficiles, des animaux utilisant des sites de rendez-vous différents de l’année passée et à des distances de plusieurs kilomètres. Encore une fois la
possibilité d’utiliser des indices récents (collectés en juillet) s’avère primordiale dans la mise en place des opérations (illustré par le cas de la Clarée). Les constats
d’attaques relevés sur le terrain sont aussi une source d’informations précieuse.
- Bilan du suivi estival 2010 des loups pour
l’identification des meutes reproductrices: extrait du Quoi de neuf n°24 février 2011 (p.5 à 10)
- Une population en phase de croissance mais encore fragile
Depuis la première détection de l’espèce en France en 1992, l’aire de distribution du loup s’est développée essentiellement dans l’arc alpin selon un processus spatial organisé du sud vers le nord. Néanmoins, le processus de colonisation a combiné à la fois des caractéristiques de progression de "proche en proche" et des cas d’individus traversant de vastes espaces inoccupés par l’espèce sans s’y installer pour autant.
L’aire de répartition détectée (nombre de communes avec au moins un indice de présence validé) augmente depuis la réapparition de l’espèce d’environ 25% par an en moyenne. En dehors du massif alpin, des individus sont détectés dans le Massif Central depuis 1997 (Lozère en 2006, Gard et Aveyron en 2007 et Cantal en 2008 pour les plus récents) et dans les Pyrénées Orientales depuis 1999. Le nombre de ZPP détectées augmente depuis 1993 d’environ 22% par an en moyenne, et de 15% durant la période 2000-2006. Globalement on note un doublement du nombre de ZPP tous les 5 ans. Consultez la cartographie dynamique de l’ONCFS ici.
- Evolution du nombre de ZPP des loups en France entre 1992 et 2011 (source: ONCFS)
Les effectifs EMR sur ces ZPP évoluent d’environ +17% en moyenne par an depuis 1994 et de +20% en moyenne par an durant la période 2000-2005. La dernière modélisation CMR date de
2001 et donne une estimation de 87 individus (intervalle de confiance à 95% = 46 - 137 ; ONCFS, comm. personnelle 2007).
- Évolution de l’indicateur EMR entre 1992 et 2011: nombre minimum de loups installés sur les ZPP en période hivernale (source: ONCFS)
De 1992 à 2007, les analyses génétiques ont permis d’identifier 207 loups différents sur le territoire français. Parmi ces individus, certains sont morts et d’autres sont passés en Espagne ou en Italie.
Globalement la progression des indicateurs tant géographiques que démographiques montre donc une dynamique excédentaire: chaque année le taux de reproduction est supérieur au taux de mortalité. Cette conclusion est confortée par la convergence des différents indicateurs alors même qu’ils sont indépendants sur le plan méthodologique. L’ordre de grandeur de la croissance annuelle observée en France est au moins égal, voire supérieur, à celui des populations de loups "voisines".
Sur le plan spatial, la croissance est essentiellement réalisée dans le massif alpin. Les individus détectés dans le Massif Central semblent se sédentariser peu à peu (classement en ZPP des Monts du Cantal à l’hiver 2008-2009) ; ceux détectés sur la partie orientale de la chaîne pyrénéenne depuis 1999 ne manifestent pas de développement particulier. Il est excessivement hasardeux de prévoir le développement spatial et/ou numérique d’une espèce comme le loup, tant les bilans démographiques peuvent être variables et les capacités d’adaptation à des environnements divers fortes. Toutefois, des modèles combinant des données démographiques spatialisées à des interfaces SIG (Système d’Information Géographique: logiciels d’analyse de données géographiques) pourraient fournir une prospective raisonnablement crédible et sont actuellement à l’étude pour une application au loup en France.
Les analyses génétiques effectuées sur les indices de présence relevé sur le terrain permettent d’identifier les individus. En comparant les localisations des individus identifiés à différentes dates, il est possible de dresser une cartographie des déplacements de ces animaux. On observe alors diverses situations: certains loups semblent plutôt sédentaires (localisations confinées dans un massif), d’autres effectuent des migrations à petite échelle (migrations au sein des Alpes du Sud par exemple), d’autres encore effectuent des migrations à grande échelle (migrations des Alpes du Sud vers les Alpes du Nord ou des Alpes vers les Pyrénées par exemple).
Carte d’illustration des capacités de dispersion du loup en France à partir des analyses génétiques des indices de présence
Source au 1 juillet 2012: Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement et Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du Territoire