Le Monde des Pyrénées

Combien de loups en France en 2012-2013?

Le nombre de loups en 2013 est toujours de 250 depuis…. 2011. Avec un taux de progression de 20% et une répartition géographique qui ne cesse de s’étendre, cette stabilité peut étonner. La méthode de calcul, la période de référence sont des notions opaques pour les éléveurs, bergers et public en général. Il s'agit, essentiellement, d'un problème de communication et de partage de la connaissance et de l'information avec les services de l'état qui, bien souvent, préférent des liens abusivement excessifs avec les organisations écologistes. A ce demander, parfois, si le nombre officiel de loups n'est pas plus issu d'une décision politico-lobbyiste qu'un véritable technique ou scientifique.

- Quelques explications trés basiques de la méthodologie

En fait, ce sont les effectifs calculés début avril 2013 Ceux de 2014 seront "dévoilés" au Groupe National Loup (GNL) mercredi 7 mai. A noter que nombre de groupes de loups sédentarisés (les ZPP) a augmenté comme il l’a déjà été montré au GNL d'octobre 2013 suite au suivi estival 2013. Une mise à jour est effectuée à l'issue de ce dernier hiver. Il y a fort à parier que l'effectif présenté sera en augmentation. Dans quelle proportion?
Par ailleurs, la mise à jour des effectifs de loups se fait sur la base des années "biologiques" (exemple: du 1er Avril 2013 au 31 mars 2014). En conséquence, les dernières données de terrain qui servent à calculer les effectifs sont arrêtées au 31 mars 2014. De plus, il faut aux services de l’ONCFS 2 à 3 semaines pour s'assurer que toutes les informations ont été correctement transmises.

- Discussion sur le nombre de loups

Nous avons vu plus haut que le nombre de loups stagne depuis au moins deux ans alors que les prédations et les attaques augmentent en même temps que l’espace de dispersion ne cesse de s’accroître. Partant de cette observation, Caroline propose, sur Facebook, une méthode qu’elle qualifie de "raisonnement par l'absurde". Mais pas si absurde. Du moins très cartésien. Et pour cela elle part de chiffres connus et non contestés.

Soit: "6.786 victimes x 35 kg = 237,5 tonnes de viande mise à disposition du loup - chiffre officiel, le CERPAM estime qu'il faut le majoré de 25 à 30% pour prendre en compte la totalité des pertes. Soit près de 9.000 victimes réelles".

Dans son raisonnement suivant, elle ne retiendra pas cette majoration. Elle raisonne donc à minima. Et elle poursuit…

Soit, autre hypothèse: "300 loups x 15kg viande/semaine x 52 semaines= 234 tonnes.

"Si le loup se nourrit à 75% sur la faune sauvage, ça voudrait dire que les 237 tonnes de bétail domestique représentent 25% du besoin, donc qu'en réalité il faut 4 x 237 tonnes, soit 948 tonnes de viande par an pour le loup".

Considérable mais normal car…

"948 T /52 semaines = 18,2 tonnes/semaine. Et 18 200 / 15 kg = 1213 loups..." Et non 250 ou 300… Il y a donc beaucoup plus de loups qu’annoncé et encore… "La part des proies domestiques excède largement les 25% dans l'alimentation du loup" et le calcul n’en tient pas compte.

Attendons de voir ce que l’ONCFS annoncera au GNL. Mais déjà, nous pouvons imaginer qu’une nouvelle polémique commence à pointer.

Louis Dollo, le 3 mai 2014