- L'ours dans les Pyrénées: une présence qui divise toujours autant
Alors que le président du Conseil général d'Ariège demande à François Hollande l'éviction des ours du département, une pétition du collectif Ours Pyrénées réclame aux gouvernements français et espagnols le renforcement de leur présence dans les Pyrénées
Du côté des anti-ours, Augustin Bonrepaux se dit "excédé".
A la suite des attaques de l'ours sur des troupeaux en estive ces dernières semaines dans les Pyrénées ariégeoises, le président du Conseil général de l'Ariège en appelle au
Président de la République. Dans une lettre rendue publique lundi, il demande à François Hollande le retrait des ours des montagnes d'Ariège "pour être reconduits en Slovénie ou
cantonnés sur les communes d'Arbas et de Melles (Haute-Garonne) qui en ont fait la demande".
"Cette année", argumente l'élu ariégeois, "plusieurs éleveurs ont redescendu leurs troupeaux découragés par la virulence des prédations après un hiver plus long et une montée en estive retardée d’un mois". "Si cette situation perdure", ajoute-t-il, "c’est toute la vie économique de nos montagnes qui disparaîtra!" Avant de prédire le pire pour l'économie ariégeoise s'il n'était pas écouté: "les équipements coûteux financés par le Département pour soutenir le pastoralisme seront totalement abandonnés et le tourisme disparaîtra aussi complètement car les randonneurs refusent déjà de s’aventurer dans les zones où ils craignent de rencontrer des ours. Ainsi, ces introductions, qui sont déjà un fiasco financier par les crédits excessifs engloutis par l’Etat, conduiront aussi à un fiasco économique en raison de l’abandon de tous les équipements et de l’ensauvagement de la montagne".
- Ci-dessous, la lettre d'Augustin Bonrepaux au Président de la République:
Attaque d'ours sur l'estive de Pouilh en Ariège - Pyrénées
Chez les pro-ours, une pétition du Collectif Ours Pyrénées a recueilli plus de 21.000 signatures. Elle demande aux gouvernements français et espagnol "une action forte et durable pour la restauration dans les Pyrénées d’une population viable d’ours, via des plans de conservation et de restauration de l'espèce concertés et harmonisés". Le collectif, qui comprend une trentaine d'associations françaises et espagnoles préconise:
- Le renforcement immédiat des deux noyaux de population d’ours.
- Une meilleure protection juridique de l'ours brun en France et en Espagne.
- Une meilleure protection de son habitat en France et en Espagne.
- Une politique volontariste de valorisation pour les populations locales de ce patrimoine naturel exceptionnel.
- Des mesures efficaces qui favorisent la cohabitation, la prévention et la compensation des dommages à l'élevage pyrénéen.
"Les Pyrénées françaises et espagnoles comptent aujourd'hui une vingtaine d'ours. C'est insuffisant pour permettre le maintien durable de l’espèce sur le massif pyrénéen", explique le collectif. "Aucun des deux noyaux constituant la population actuelle n’est viable. Celui des Pyrénées Centrales reste insuffisant, malgré les derniers lâchers. Quant à celui des Pyrénées Occidentales, composé seulement de deux mâles, il est au bord de l’extinction, alors qu’il couvre la moitié de l’aire de répartition pyrénéenne. La survie de l’ours dans les Pyrénées exige désormais une politique volontariste et ambitieuse."