Le Monde des Pyrénées

Ours et Tétras, les chasseurs de l'Ariège contre-attaquent en justice - 2009

Face à un jugement plus idéologique que juridique et compte tenu de l'obstination et la haine affichée par les associations écologistes, les chasseurs décident de contre-attaquer en justice. Une procédure qui risque d'être longue

- Ils contestent la décision du tribunal administratif.

Lors de la manifestation à Foix .Photo DDM, Philippe NoDepuis la manifestation monstre du 3 octobre dernier, les troupes à la gibecière s'étaient faites plutôt discrètes, comme la préfecture d'ailleurs, sur cet arrêt du tribunal administratif si décrié, qui a interdit la chasse au lagopède et au grand tetras, tout en demandant au préfet, dans un délai d'un mois, de prendre des mesures de protection de l'ours en période de chasse.

Jean-Luc Fernandez, président des chasseurs ariégeois, vient cependant d'engager deux nouvelles cartouches dans son fusil. Et il épaule sur le terrain juridique. "Sur les conseils de l'avocat de la Fédération de chasse, nous avons décidé de déposer un recours contre la décision du tribunal administratif, annonce-t-il. Il s'agit d'une requête en rectification pour faire modifier la décision prise par le juge administratif. Nous faisons remarquer, notamment, que dans les Pyrénées-Atlantiques, la justice a donné". Dans l'Ariège, ces derniers réclament donc de connaître le même sort.

En ce qui concerne l'ours, la Fédération confirme son hostilité à toute mesure de restriction de la chasse. Et Jean-Luc Fernandez prévient: "Nous attaquerons devant le tribunal administratif toute décision de la préfecture visant à instaurer des zones à ours, où la chasse ne serait pas autorisée. Selon notre avocat, le préfet n'a aucune compétence pour prendre des décisions en la matière, alors qu'aucune loi n'a été votée par le Parlement".

Le préfet disposait d'un mois pour organiser la protection de l'ours en période de chasse. Le délai court jusqu'au 29 octobre prochain. Mais, depuis la manifestation, aucun contact n'a été établi entre les services préfectoraux et la Fédération de chasse. "Ils sont gênés aux entournures. l'enjeu est devenu politique. A la veille des régionales, personne ne veut fâcher les chasseurs, qui ont rassemblé l'ensemble du monde rural le 3 octobre, ou les écologistes", commente Jean-Luc Fernandez. Dont acte. En tout état de cause, la situation semble vraiment bloquée. Et l'ours n'est pas prêt d'avoir un sanctuaire dans les montagnes ariégeoises.

Source: La Dépêche du Midi du 18 octobre 2009