Le Monde des Pyrénées

L’ours réapparait en Pays Toy, une plainte est déposée… contre Ferus! - 2013

C’est le principe de l’arroseur arrosé autour d’histoires totalement délirantes concernant l’ours dans les Pyrénées et plus spécialement celui ayant élu domicile au Pays Toy. Rumeurs, plaisanteries, manipulations… vont tenter de justifier des introductions nouvelles souhaitées par les mouvements environnementalistes. Tout est bon pour les écologistes afin d’assouvir leurs fantasmes et leurs délires autour de l’ours. Manque de chance pour eux, mais aussi pour les éleveurs, l’ours est réapparu dans la nuit du 18 au 19 mars 2013 sur la route de Luz-Ardiden. Au-delà des rumeurs et plaisanteries, et bien plus grave, c’est le principe de la liberté d’expression voir même de penser qui est mise en cause, par une ou des organisations écologistes, dès lors qu’il s’agit d’ours ou de loups. En connaissant toute l’histoire des introductions et de ses acteurs, nous voyons plus clair sur les véritables objectifs des associations écologistes et très probablement de l’Equipe Technique Ours de l’ONCFS.

- Les suites d’une vielle rumeur développée par qui?

Tout débute par une rumeur sur le Net, notamment dans le milieu écologiste, qui apparait en septembre 2012 après une rumeur d’ours à Campbielh alors qu’il ne s’agissait que de… marmottes. La rumeur se poursuit et nous la notons début octobre 2012 parmi les nombreuses rumeurs qui ont circulé au cours des dernières 7 années…. Et comme toutes rumeurs elle fait l’objet de plaisanteries diverses sur le Net et ailleurs comme celle-ci en ligne et diffusée sur Internet depuis début octobre 2012.

Mais qui développe cette rumeur? La dernière prédation à Bachebirou date du 17 septembre 2012. Par la suite, les troupeaux ont débuté leur descente ou ont changé de quartier. Pour l’ours les occasions de se manifester publiquement s’amenuisaient. Une situation qui plaçait la rumeur au niveau de plaisanterie. D’ailleurs, exaspérés par les questions stupides posées, certains éleveurs irons jusqu’à répondre: «L’ours? Y en a plus». Partant de là, chaque phrase prise hors de son contexte laissait la place à toutes les interprétations et manipulations des pisse-froids de l’écologie. Mieux encore, sur Facebook, ils ont soigneusement pris en compte ce qui les arrangeait, des phrases et des dialogues sortis de leur contexte, puis effacé ce qui les gênait. Vielle méthode déjà utilisée par l’association reine de la manipulation depuis les années 1980 dans les Pyrénées: Artus / Ferus.

C’est donc à partir de quelques phrases, voir même de mots, vicieusement tirés d’un échange sans grand intérêt qu’une plainte est déposée par Férus à mon encontre, en janvier 2013 pour «non dénonciation de la destruction d’une espèce animale protégée» en faisant référence aux articles L 411-1 et L 411-2 du Code de l’environnement (1). N’ayant pas vu d’ours, et ne l’ayant d’ailleurs pas cherché, j’aurais donc dû informer les services de gendarmerie ou de police de la destruction hypothétique d’un ours. Situation ubuesque. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait eux-mêmes? Et pourquoi ne pas déposer plainte contre les quelques 2000 habitants du canton de Luz qui devaient bien savoir quelque chose sur la destruction de cet ours.

C’était sans compter sur le fait que le ridicule ne tue pas dans le monde de l’écologie profonde où tous les délires ont droit de citer. Mais….

- Manque de chance, l’ours réapparait

Ça, c’est vraiment une très mauvaise nouvelle. D’abord pour les éleveurs qui vont devoir le supporter un été de plus sans que les pouvoirs publics n’aient tenu aucune de leurs promesses quant à la révision du protocole «ours à problème». Puis également une mauvaise nouvelle pour Ferus qui voit ainsi s’envoler tout le fondement de sa plainte avec au final l’objectif d’introduire d’autres ours en remplacement. Et au-delà, c’est bien la preuve de la stupidité d’une telle plainte fondée uniquement sur une rumeur dont l’origine n’est peut-être pas si naïve qu’il n’y parait.

Le 19 mars 2013, tout débute par une rumeur. Des pisteurs de la station de Luz-Ardiden auraient vu l’ours à la station… puis ce ne serait que des traces d’ours à la station… Pour finir sur la route de la station. Bref! Renseignement pris auprès de la commission syndicale, les choses sont plus précises. La note du Parc National datée du 20 mars, tard le soir, mentionne bien: «19/03/2013 - Piste, empreintes - SAZOS - Route de Luz Ardiden - Estimée nuit du 18 au 19/03/13 - Vrai». Reste à obtenir officiellement cette note du chef de secteur du Parc. Réponse du service communication du Parc National: «… nous n'avons pas le droit de communiquer sur la présence de l'ours. Il te faut contacter Camara, seul habilité. Le parc ne peut communiquer que sur les dégâts!» Voilà qui en dit long sur le système de communication pour éviter ou créer les rumeurs. Ne pas communiquer ou communiquer après un long délai permet de faire circuler toutes les rumeurs possibles. En fait, comme cela existe depuis 30 ans, la porte est grande ouverte à toutes les manipulations avec pour maître d’œuvre: l’ONCFS.

- Quel était l’objectif?

En déposant plainte, Férus avait un triple objectif: faire taire celui qui parle et écrit trop, discréditer tout un groupe social et justifier une introduction d’ourses femelles en Béarn après la destruction volontaire d’un ours.

En premier lieu, faire taire ceux qui ne parlent pas comme eux. Ceux qui ont des idées différentes. C’est plus qu’une habitude dans ce milieu. C’est une culture. Chantages, pressions ont été à mainte reprises utilisés. De 2005 à 2008 cela s’est concrétisé par l’occupation des forums et groupes de dialogue sur Internet pour qu’il n’y ait qu’une seule parole: la leur. Plusieurs de ces forums n’ont pas résisté face aux insultes en tout genre. Ils ont fermé. Et c’est bien l’expression démocratique qui a pris un mauvais coup. La presse qui ne va pas dans leur sens est également attaquée. Des lettres aux rédactions pour demander le départ de certains journalistes. Tout ceci fait partie du quotidien de la manipulation et de la volonté de désinformation de la mouvance écologiste. Et ce n’est jamais le fait d’une association. Toujours une initiative individuelle d’un militant. Par cette méthode, les titulaires des fonds de commerce ne se trouvent pas atteint.

En second lieu, il leur faut systématiquement discréditer les éleveurs et les chasseurs. Pour eux, ces deux groupes sociaux ne font qu’un. Vision étonnante qui date de 1995 où les éleveurs étaient, à leurs yeux, représentés par les fédérations de chasseurs afin de faciliter les introductions d’ours de 1996 et 1997. Aujourd’hui, il leur faut montrer du doigt ces deux activités sans même faire la distinction entre activité professionnelle et activité de loisir. Montrer que chasseurs et éleveurs avaient tué l’ours Cannellito était du pain béni pour la suite de la manipulation et la porte ouverte à de nouvelles introductions.

En dernier lieu, il leur fallait faire un coup d’éclat pour justifier des introductions. Après s’être refait une virginité en supprimant tous les dialogues violent et injurieux passés des forums, en faisant un toilettage complet des blogs et sites web, en en supprimant certains, (2) il suffisait de reprendre des phrases, sorties de leur contexte, de leurs opposants pour monter une rumeur sur la mort hypothétique d’un ours justifiant de nouvelles introductions. Le coup aurait pu fonctionner à l’automne 2012 avant de déposer un dossier de demande d’introductions qui ont été refusées par le Ministère de l’Ecologie. Dossier dont le montage était par ailleurs dans l’illégalité la plus parfaite.

Tous ces efforts étaient sans compter sur le retour prévisible pour les Toy et inattendu pour les écologistes, de l’ours Cannellito sur la route de Luz-Ardiden. Une belle démonstration de l’ignorance autant que de l’incompétence de ces associations.

- Et la suite… sans doute pas la fin

Dénoncer quelqu’un et déposer une plainte contre une personne sans aucune preuve c’est de la dénonciation calomnieuse. Une plainte a donc été déposée contre Ferus lundi après-midi. Y aura-t-il une suite?

En 2006, l’IPHB dépose une plainte, pourtant très précise. Il n’y aura aucune suite. Ferus avait déjà tenté une manœuvre en 2007 à la suite de la mort de Franska. Il n’y aura aucune suite. Les chasseurs sont systématiquement stigmatisés et souvent condamnés ou, indirectement, pénalisés dans leurs activités de loisirs du fait de la présence ou du passage d’ours avéré ou supposé. Personne ne réagit. En 2009, en Ariège, sur la base de rumeurs d’ours tués, de véritables rafles ont été opérées pour faire parler des éleveurs qui ne savaient rien de ce qui ne s’était jamais passé. Pas de suite. Mais quelle mobilisation à la Gendarmerie et chez les magistrats!

De nombreux autres cas pourraient être mentionnés qui va de l’accusation mensongère à la suite d’une manifestation à l’égard d’un berger béarnais absent au moment des faits au choix partial d’éleveurs vus du côté d’Arbas. En attendant, Ferus et d’autres associations écologistes font tout pour démolir le travail réalisé par l’ AOP du mouton de Barèges-Gavarnie. Et ceci en toute impunité.

Cette plainte qui vient d’être déposée participera-t-elle à mettre un terme à toutes ces menaces et manipulations? A analyser le passé nous pouvons en douter. Mais cette fois, la situation est inversée. C’est Férus qui est accusé.

Attendons la suite…. Mais une chose est certaine, rien ne me fera taire.

Louis Dollo, le 26 mars 2013

(1) En savoir plus sur l’article L.411-1 et l’article L.411-2 et cet arrêté du 9 avril 2010 qui en découle interdisant sur le territoire métropolitain l’introduction dans le milieu naturel de spécimens vivants de certaines espèces d’animaux vertébrés protégées

(2) A la suite d’une plainte du Préfet de la Drôme, le Président du Klan du Loup a été condamné pour insulte. Ceci a eu pour effet de nombreux effaçages de blog, forum, discussions, etc… dont toutes les contributions du blog de Ferus, l’effaçage sur forum de l’ADET-Pays de l’ours avant d’en créer un autre, le toilettage de nombreux sites et blogs tel que «La buvette des alpages» ou la disparition du blog d’insultes sur l’IPHB.

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