Le Monde des Pyrénées

Anso Aragon-Espagne, mars 2010, manifestation et divergences écologistes

Le dimanche 28 mars 2010, devait avoir lieu une manifestation pro-ours dans les Pyrénées au village d'Anso en Aragon-Espagne. Ayant peur des réactions hostiles aux introductions d'ours dans les Pyrénées, les mouvements écologistes avaient demandé la protection de la police. Curieuse démarche... Quelques jours avant la manifestation, pas moins de 10 organisations françaises et espagnoles, se retirent du mouvement...

- Aragon: il y a de l'eau dans le gaz entre associations conservationnistes

Les Verts d'Aragon ont appelé à une manifestation en faveur de l'ours, à Ansô pour le dimanche 28 mars 2010. Neuf autres associations conservationnistes refusent d'y participer, et l'ont fait savoir ce samedi 27, veille de cette manifestation. Je traduis ci dessous l'article concerné du Heraldo de Aragôn.

Mais ne pas se tromper sur le sens des propos de ces neuf conjurés:

- la polémique date du mois de janvier, où les Verts d'Aragon ont annoncé leur manifestation. El Periôdico de Aragôn du 7 janvier donnait la parole à ces Verts qui "devant les polémiques suscitées par la réintroduction des ours dans les Pyrénées, demandent des spécimens plus petits et pacifiques. L'association a plaidé cette semaine pour l'introduction des femelles asturiennes au lieu de bêtes slovènes pour repeupler la zone." Et ils précisaient alors: "les ours asturiens sont un peu plus petits et plus fuyants, ils créeraient donc moins de conflits".

- dans le même article, le journaliste donnait la parole aux conservationnistes du camp d'en face qui tentaient d'éteindre la mèche allumée par les Verts d'Aragon: un chercheur, sans plus d'indication, Juan Luis Arsuaga, ne voulait pas qu'il soit dit que les ours slovènes posaient des problèmes (nouveau Tartuffe: cachez ce sein que je ne saurais voir!) et ajoutait: "ce débat n'a plus de sens; on a déjà mis des ours slovènes, pourquoi alors mélanger?". Guillermo Palomero, le Président de la Fondation Ours Brun, informait, lui, que de toutes façons la Cordillère Cantabrique " n'est pas dans une situation où elle peut se permettre d'être donatrice".

Sous l'apparence d'un propos favorable au pastoralisme, c'est en fait à de nouvelles importations d'ours slovènes qu'appellent ces neuf conjurés. La présence parmi eux du FIEP, qui n'en est ni à un mensonge ni à une manipulation près pour la cause de l'ours, suffirait déjà à donner à ce conglomérat de conjurés son véritable visage. Quant au FAPAS asturien, l'un des neuf, rappelons à son Président ce qu'il écrivait après la mort de l'ourse baptisée Cannelle:
"Il semble bien que nous sommes en train d'être témoins de la fin de la population d'ours pyrénéens. De toute façon, peut-être faut-il cesser de dramatiser cet aspect de perte génétique, en effet une récente étude scientifique vient de montrer clairement que, sur le plan génétique, aussi bien la population cantabrique que la pyrénéenne sont identiques à celle du reste de l'Europe. La grande perte est plutôt morale et éthique car nous n'avons pas su conserver cette population relictuelle. Quant à la réintroduction, bien qu'elle soit faite correctement sur le plan technique, en réalité elle montre bien que les stratégies de conservation menées en dernière extrémité et à coups de millions investis pendant tant d'années, se sont achevées sur un échec".

Auteur: B.Besche-Commenge - 2010-03-27 - ASPAP/ADDIP

- Ecologistes en Action ne répondra pas à l'appel à manifester à Ansô.

Les associations conservationnistes qui prennent leur distance par rapport à la manifestation organisée à Ansô de dimanche à midi contre les plans de réintroduction étaient au nombre de huit, elles sont à présent neuf. Parmi elles: Ecologistes en Action.
Dans un communiqué, ces associations "rejettent" l'appel à manifester, et font part de "leur respect, reconnaissance et soutien aux habitants de la vallée". Le communiqué est signé de: Ecologistes en Action, Fondo Natural /association aragonaise, siège à Saragosse/, Fondation pour la Sauvegarde du Gypaète barbu, FIEP-Groupe Ours /Pyrénées Atlantiques, M. Caussimont/, FAPAS (Fonds Asturien pour la Protection des Animaux Sauvages), DEPANA (Ligue pour la Défense du Patrimoine Naturel Catalan), GURELUR (Fonds navarrais pour la Protection du PatrimoineNaturel), CIAPP (Conseil International des Associations de Protection des Pyrénées), Les Amis de la Terre, Conseil des Chemins de Transhumance d'Aragon, et Fédération CPN /Clubs Connaître et Protéger la Nature/.
Ces associations soulignent qu'elles croient possible la cohabitation dans les Pyrénées entre l'ours et l'élevage, elles soutiennent le plan de renforcement de ces plantigrades par de nouveaux lâchers, et exigent de la Catalogne et de l'Aragon qu'ils votent leurs plans respectifs de Récupération de l'Ours Brun. Mais ils précisent aussi que "une politique de conservation de l'élevage extensif est elle aussi nécessaire pour le maintien des valeurs naturelles", et exigent "que la paiement des indemnités en compensation des dommages soit effectué avec la plus grande rigueur et le plus rapidement possible".

Auteur: Ana Ipas
Source: Heraldo de Aragon du 27 mars 2010

- Ecologistas en Acciôn no ira a la convocatoria del oso en Ansô

Otras ocho asociaciones conservacionistas se desmarcan de la manifestaciôn contra los planes de reintroducciôn
Nueve asociaciones conservacionistas, entre ellas Ecologistas en Acciôn, se desmarcan de la manifestaciôn a favor del oso que Los Verdes han organizado para este domingo, a las 12.00, en la plaza de Ansô. En un comunicado, las agrupaciones "rechazan" la convocatoria y muestran su "respeto, reconocimiento y apoyo a los habitantes de este valle".

Se trata de Ecologistas en Acciôn, Fondo Natural, la Fundaciôn para la Conservaciôn del Quebrantahuesos, FIEP-Grupo oso (Fonds d`intervention eco Pastoral), FAPAS (Fondo para la Protecciôn de los Animales Salvajes), DEPANA (liga per a la defensa del patrimoni natural de Catalunya), Gurelur (Fondo Navarro para la Protecciôn del Patrimonio Natural), CIAPP (Consejo Internacional de Asociaciones para la Protecciôn del Pirineo), Amigos de la Tierra, Consejo de las Cabañeras de Aragôn y Federaciôn CPN. Destacan que ellos creen que es posible la cohabitaciôn entre este animal y la ganaderia en el Pirineo, apoyan el plan de reforzamiento de estos plantigrados con nuevas sueltas, y exigen que Aragôn y Cataluña aprueben sus respectivos Planes de Recuperaciôn del Oso Pardo. Pero también inciden en que "es necesaria una politica clara de conservaciôn de la ganaderia extensiva, como mantenimiento de los valores naturales" y exigen "maxima diligencia y rigor en el pago de los daños y compensaciones".....

Auteur: Ana Ipas
Source: Heraldo de Aragon du 27 mars 2010