- Norvège: L'ours est un animal social
- La Suède va protéger différemment ses carnivores
- 28 mai 2007 - Suède: Un septuagénaire échappe aux griffes d'un ours grâce à des graviers
- Suède: Même pas la peau
- Norvège: La population des ours en plein essor
- 15 novembre 2008 - Suède: Un chasseur blessé par un ours, le deuxième en trois jours, l'animal abattu
- Vidéo de la charge d'une ourse suitée en Suède
- Les ours stressés par la chasse en Suède et Norvège
- 11 mai 2014 - Suède: Une ourse attaque un homme, elle est abattue avec son ourson
Norvège: L'ours est un animal social
Dans sa thèse, soutenue le 31 mars dernier à l'Université des Sciences de la Vie et de l'Environnement de As, Ole-Gunnar Stoen montre que les ours sont des animaux plus sociaux que ce que l'on a cru jusqu'à maintenant.
Ole-Gunnar Stoen a étudié l'organisation sociale et la dispersion des ours bruns pendant 4 ans dans le cadre du Projet de Recherche Scandinave sur les Ours Bruns (Det Skandinaviske Bjorneprosjektet, voir ci-dessous). Il s'est appuyé sur des données sur les structures spatiales et l'organisation sociale chez les femelles pour voir de quelle façon la relation de filiation influence le chevauchement des territoires et la formation de matriarchies chez les ours.
Ses recherches montrent que les ours bruns sont beaucoup plus territoriaux que ce que l'on croyait. Leur reproduction et leur comportement social sont régulés en fonction de la
présence d'autres ours dans leur environnement proche. Le genre, la filiation et la proximité sont des facteurs déterminants pour leur migration.
Stoen a en particulier montré que la migration des femelles est d'autant moins importante que la proximité est forte. Dans des territoires où cohabitent plusieurs ours femelles
apparentées, un système hiérarchique peut se mettre en place avec des femelles dominantes et sous-dominantes. Les femelles dominantes sont plus agressives et territoriales, elles
instaurent des barrières sociales que les jeunes ours sous-dominantes ne franchissent pas. Un tel système limite la migration des ours femelles et influence car il opprime les
femelles sous-dominantes. Les ours mâles, au contraire, émigrent beaucoup plus loin et le territoire sur lequel ils s'établissent ne chevauche jamais celui de la mère ou de leurs
parents. Ils évitent ainsi la consanguinité.
Projet de Recherche Scandinave sur les Ours Bruns
Ce projet, qui a commencé il y a maintenant 20 ans, est le seul projet de recherche international sur les ours bruns.
Les ours ont été chassés en Norvège et en Suède pendant plusieurs centaines d'années. Des primes étaient même accordées aux chasseurs par les gouvernements suédois et norvégiens
pour favoriser l'extermination de cet animal considéré comme nuisible. A la fin du 19ème siècle, l'association des chasseurs et l'Académie des Sciences de Suède requirent la
protection de cette espèce. Le gouvernement supprima les primes de chasse en 1893 et travailla ensuite à la réinsertion des ours bruns en Suède. Ceci a permis le retour progressif
des ours dans leurs anciens territoires, mais il manquait néanmoins des connaissances solides sur l'écologie des ours bruns (milieux de vie, reproduction, comportement social, etc)
pour assurer la pérennité de leur réinsertion.
C'est pourquoi le Projet de Recherche Scandinave sur les Ours Bruns a été lancé en 1984.
La radiotélémétrie est l'instrument essentiel du projet: pour suivre les ours au quotidien, entre 100 et 120 ours ont équipés d'émetteurs (VHF et GPS). La génétique est également utilisée comme source d'information sur la filiation, l'émigration et l'immigration. Elle sert aussi à interpréter les données sur l'organisation sociale, la croissance et la reproduction, récoltées par radiotélémétrie.
Source: Bulletin Electronique Norvège du Minisère des Affaires Etrangères françaisdu 7 avril 2006
- La Suède va protéger différemment ses carnivores
La Suède est riche en grands prédateurs. Ours, loup, lynx et gloutons y sont chez eux, plus nombreux que jamais depuis 100 ans. La cohabitation avec ces animaux suscite quelques conflits. Une commission nationale a défini une politique qui concilie la protection des espèces et les intérêts de l'homme.
Douze ans durant, la Suède a vécu sans loups: le dernier a été tué d'une balle en 1966, l'année même où l'espèce était mise sous protection. En 1978, un mâle refait son apparition au nord-est du pays, en provenance de Finlande. Depuis, les effectifs ont passé progressivement à 58, puis 75 têtes. Certains vivent aussi sur territoire norvégien.
L'ours et le lynx n'avaient pas totalement disparu, mais ils étaient sérieusement menacés. A la fin des années 20, il subsistait à peine 200 lynx et 130 ours dans toute la péninsule scandinave. Aujourd'hui, on en compte respectivement 2000 et 1000.
- Préserver le patrimoine des Lapons, les rennes
Le retour des grands carnivores prouve qu'il existe un habitat approprié pour ces espèces. Mais les Suédois ne sont pas tous enthousiasmés pour autant. Les Lapons, notamment, subissent des dommages. Leur mode de vie traditionnel est étroitement lié, économiquement et culturellement, au renne. Les régions septentrionales - quelque 40 pour cent de la surface du pays - sont considérées comme zone à rennes: la population résidente y dispose d'un droit reconnu à laisser paître les rennes en liberté. Protéger ces animaux de rente des attaques des grands prédateurs - par exemple en utilisant des chiens - n'est pas toujours possible. Les rennes scandinaves vivent à l'état semi-sauvage, éparpillés sur d'immenses territoires.
Comment concilier les objectifs de protection des loups, des ours et des lynx avec les droits traditionnels des Lapons, mais aussi avec les intérêts des moutonniers et des chasseurs? En 1998, le Gouvernement suédois a chargé une commission, composée de spécialistes et de représentants des groupes intéressés, de formuler les grandes lignes d'une politique de gestion des carnivores. Objectif? Permettre la conservation d'effectifs vitaux des quatre espèces tout en maintenant dégâts et conflits dans des limites acceptables. Les populations de carnivores suédoises et norvégiennes étant difficilement séparables, il s'agissait aussi d'harmoniser les politiques nationales. La commission a livré son rapport final en janvier dernier.
- Les ours doivent se multiplier
Pour assurer à long terme la survie d'une espèce dans une région donnée, il faut que ses effectifs dépassent le niveau MVP, Minimal Viable Population, autrement dit le seuil de viabilité. Chez l'ours, elle est de 1500 têtes. Soit 500 animaux de plus que n'en comptent actuellement la Suède et la Norvège. La commission propose donc de laisser se multiplier et se propager, sous contrôle, la population des ursidés. La pratique d'une chasse de régulation dans les régions où les ours provoquent des dégâts sera maintenue.
- La chasse au lynx est ouverte
Pour le lynx, l'objectif de protection de l'espèce est déjà atteint. La chasse est donc ouverte (voir p. 17). Quelque 1500 lynx vivent aujourd'hui dans les forêts suédoises, 500 en Norvège. Du point de vue écologique, une population de 1000 individus suffirait sur le territoire suédois. Le lynx pose problème dans la zone où vivent les rennes et la commission propose, là, de diminuer ses effectifs. Dans les autres régions du pays, la population des lynx doit être stabilisée à son niveau actuel par une chasse mesurée.
Comme en Suisse, il existe en Suède des habitats appropriés que le lynx n'a pas encore colonisés: les régions méridionales. La commission souhaite que l'espèce s'y propage, offrant ainsi une marge de manoeuvre supplémentaire pour réduire les effectifs dans les régions habitées.
- Tolérer de petites meutes
La situation du loup est difficile. Biologiquement, il faudrait au moins 500 individus, six à neuf fois plus qu'aujourd'hui. Mais les effectifs retenus par la commission sont inférieurs: 200 loups en Suède et Norvège seraient suffisants, si le contact avec les effectifs finlandais et russes n'est pas coupé. Le loup vit dans les régions méridionales. C'est là qu'on souhaite le maintenir sous contrôle - en aucun cas dans le nord, où vivent les rennes.
L'expérience montre que de petits effectifs bénéficient des mêmes chances de survie, dit la commission pour justifier son objectif minimal. Ici, les arguments économiques et politiques pèsent plus lourd que les arguments écologiques. Aujourd'hui déjà, les rares loups scandinaves échauffent les esprits. La commission estime que la Suède n'est pas prête à accepter 500 individus, un effectif difficilement compatible avec l'élevage traditionnel des rennes. Quelques individus pourraient causer des dégâts considérables avant d'être abattus.
- Un forfait par troupeau de rennes
La commission fait également des propositions pour le remboursement des pertes. La réglementation actuelle serait maintenue: dans la région où vivent les rennes, des indemnités forfaitaires sont versées. Le montant de l'indemnité dépend du nombre de carnivores, de leur besoins alimentaires et de la valeur marchande des rennes. Il est fixé chaque année d'entente avec le "Sametinget", le Parlement lapon. Les pertes subies pour d'autres animaux de rente sont remboursées individuellement, à condition toutefois que l'éleveur ait pris les mesures de protection adéquates.
L'élimination illégale de carnivores est assez répandue en Suède - et les méthodes de chasse parfois horribles. La commission préconise par conséquent un renforcement des moyens d'action des gardes. Elle propose aussi des sanctions concrètes: six mois de prison, au minimum, pour dissuader les braconniers potentiels.
- Qu'est-ce que la population viable minimale?
Plus les effectifs d'une espèce sont faibles, plus le risque qu'elle disparaisse à la suite d'un enchaînement de circonstances défavorables est grand. Les populations doivent donc avoir une taille minimale pour que leur existence soit assurée à long terme.
Cet effectif de base est une grandeur théorique - le produit de simulations réalisées sur ordinateur, englobant des facteurs tels que taux de reproduction, mortalité, espérance de vie de chaque individu et autres données. Vu que ces facteurs varient considérablement d'une espèce à l'autre, la MVP varie elle aussi.
- Un plan d'action européen
Le Conseil de l'Europe a chargé un groupe d'experts d'élaborer un plan d'action pour la conservation du lynx boréal en Europe. Ce rapport a paru en français et en anglais dans la série "Rencontres environnement". Il peut être commandé en librairie.
Auteur: Hansjakob Baumgartner
Source: OFEV - Confédération Suisse du 17 novembre 2006
- Un septuagénaire échappe aux griffes d'un ours grâce à des graviers
Un promeneur de 73 ans dans une forêt du nord de la Suède a mis en fuite un ours qui l'avait chargé à trois reprises, en lui jetant une poignée de graviers sur le museau.
"J'ai eu si peur que j'ai ramassé une poignée de graviers que j'ai jetée en plein sur le museau de l'ours. Cela a fait l'affaire. Il a fait demi-tour et est reparti dans la forêt", raconte Tord Forsberg au quotidien régional Norbottens-Kuriren.
- La mésaventure a eu lieu dimanche matin, alors que le retraité se promenait avec son chien.
"J'ai aperçu quelque chose qui bougeait (...) j'ai d'abord cru que c'était un gros renard (...) puis j'ai compris ce qui se passait. Quand l'ours m'a vu, il s'est dirigé vers moi en courant", raconte-t-il.
L'animal, qui n'avait pas encore atteint sa taille adulte selon Tord Forsberg, l'a chargé à trois reprises, s'arrêtant à chaque fois à quelques mètres.
"C'était effrayant, il était sur ses pattes arrière et hésitait", raconte le promeneur qui dit n'avoir qu'un seul regret: ne pas avoir eu d'appareil photo sur lui.
Source: >Yahoo / AFP du 28 mai 2007
- Même pas la peau
En Suède, les ours protégés sont équipés d'un émetteur autour du cou. Un système très utile aux chasseurs de la Dalécarlie, dans le centre du pays, qui les ont retrouvés grâce à des appareils récepteurs. Quatre animaux ont été ainsi tués par les braconniers. "Et ils n'ont même pas pris leur peau", a confié, écoeuré, le responsable du projet scandinave Ours au Svenska Dagbladet.
Source: Courrier international du 18 octobre 2007
- Norvège: La population des ours en plein essor
Il semble que trois ans exactement après que les scientifiques ont tiré la sonnette d'alarme au sujet de la population des plantigrades en Norvège, celle-ci se porte bien. Les données récentes montrent en effet que la population des ours a plus que quadruplé.
Le journal VG rapporte que les experts ont réussi à dénombrer près de 126 ours, mais cela reste en dessous du niveau des 150 animaux attendu par les autorités.
Les chercheurs ont aussi pu remarquer que les traces trouvées en Norvège pourraient provenir d'ours qui ont un large territoire dépassant les frontières nationales. Cela pourrait signifier que les ours ne sont pas installés pour de bon en Norvège. On estime ainsi la population des ours en Suède à près de 2.500 animaux dans les forêts et bon nombre pourrait passer la frontière.
Les zones où la plupart des traces d'ours ont été prélevées se situent dans l'est et dans le nord de la Norvège ainsi que dans le comté du Nord Trondelag.
Source: Norvège-fr du 15 avril 2008
- Suède: Un chasseur blessé par un ours, le deuxième en trois jours, l'animal abattu
Pour la deuxième fois en trois jours, un chasseur a été légèrement blessé samedi en Suède par un ours qui a été abattu par un autre chasseur, a-t-on appris de source policière.
"L'homme est âgé de 39 ans, et a été légèrement blessé, il a été mordu à la jambe gauche", a déclaré à l'AFP Aasa Grip, porte-parole de la police de la région de Vasternorrland, dans le nord du pays où l'incident s'est produit.
Elle a expliqué que l'animal avait probablement été agacé par les aboiements intempestifs du chien des chasseurs
"L'ours, un mâle pesant environ 200 kilos, était âgé de 10 à 15 ans. Il a sans doute mordu le chasseur par réflexe d'auto-défense", a expliqué Mme Grip, racontant que l'ours a fait irruption lorsque les chasseurs se sont approchés pour récupérer leur chien qui aboyait depuis plus d'une heure.
Jeudi un autre chasseur a été blessé par un ours cette fois au centre-est de la Suède, dans la région de Gavleborg.
Environ 2.900 ours se trouvent dans le pays scandinave. Au total, une trentaine d'attaques ont été répertoriées depuis 1977 et deux personnes ont été tuées, selon l'agence suédoise TT.
L'an passé, un chasseur avait été tué début octobre et deux autres blessés quelques jours plus tard dans la région de Jamtland, au nord-ouest de Stockholm.
Source: Télé animaux / AFR du 15 novembre 2008