- Le voyage
Il y a un an, Iwo a été capturé et bagué dans les Tatras polonaises par des chercheurs du parc national des Tatras et l'Institut de conservation de la nature à Cracovie. Depuis lors, son collier émet un signal GPS à intervalles réguliers et les envoie par SMS sur un ordinateur. De cette façon, les chercheurs peuvent suivre et comprendre l’évolution, les besoins d'espace et les habitudes alimentaires de cette espèce mal connue pour assurer une meilleure protection. Le collier d’Iwo est programmé pour durer un an.
Il y a exactement un an, au printemps, Iwo a également fait un grand voyage aller-retour de 80 km à l'ouest, puis est revenu dans la région de Liptov. Iwo est aussi un grimpeur incroyable et à trois reprises il a gravi les montagnes des Tatra à 2200-2400 m d'altitude. Il y a une semaine, il a quitté la région de Propad en Slovaquie en direction du sud à plus de 120 km. Les ours males subadultes se dispersent souvent sur de longues distances par rapport à leurs zones natales. En face, les femelles restent à proximité du lieu de naissance. Iwo a dû voyager de nuit pour éviter les populations humaines et chercher de la nourriture dans des zones peu familières et surmonter de nombreux obstacles, comme les chemins de fer et des routes. La partie la plus dangereuse était l'autoroute D1 dans les Hautes Tatras, en Slovaquie, qu’Iwo a franchie grâce à un viaduc à faune. Le 3 mai 2015, il a traversé la frontière sud de la Slovaquie et a atteint la. Maintenant, il est à 15 km de la frontière slovaque-hongroise.
La Hongrie n'a pas de population d'ours permanente, bien que des ourses femelles ont été occasionnellement observées dans la partie nord du pays, où Iwo se déplace actuellement. Les ours sont maintenant dans leur période d’accouplement, et cela peut être la raison du déplacement d’Iwo, comme il l'a fait l'année dernière. Les chercheurs suivant Iwo espèrent fortement qu'il continuera son déplacement en toute sécurité. Les ours sont protégés en Hongrie, et peu de cas de braconnage ont été détectés dans dernières années dans cette région. Iwo restera-t-il en Hongrie ou reviendra-t-il dans les Tatras?
Cette étude sur les ours bruns est le fruit de la coopération entre le Parc National des Tatras (1) et l'Institut de conservation de la nature PAS (Polish Academy of Sciences) à Cracovie, renforcé, actuellement, par le projet GLOBE où une équipe scandinave de chercheurs sur l'ours brun participe également. GLOBE vise à démêler les effets des changements climatiques et anthropiques sur l'écologie des ours bruns et est financé par le Programme de recherche polonais-norvégien.
(1) Le Parc National des monts Tatras se situent sur deux pays: la Pologne et la Slovaquie. Le parc national des Tatras polonais a été créé sous cette forme en 1954. Depuis 1993, le parc national des Tatras slovaque (Tatranský národný park - TANAP) et le polonais (Tatrzański Park Narodowy - TPN) constituent ensemble une réserve de biosphère transfrontalière1, reconnue par l'UNESCO dans le cadre du Programme sur l'homme et la biosphère (MAB).
- Observations de Louis Dollo
De ce résumé d’étude en cours, nous retiendrons que:
- Un ours mâle est capable de faire de grandes distances pour se trouver une femelle
- Les femelles reste dans leur aire de naissance, contrairement au mâle.
- On comprend que ces pays soient attachés au bon fonctionnement de la Plate-forme européenne pour les grands carnivores compte tenu des enjeux financiers engagés pour des études avec des arrières pensées, à terme, de chasse rémunératrice au trophée. (Cf. alliance de fait entre le FACE et les écologistes). Les agriculteurs du COPA-COGECA se sont retirés de cette plate-forme.
- Il n’est fait aucun cas des activités humaines notamment de l’élevage pourtant existant dans ces pays notamment la Slovaquie et les Tatras polonaises (1) où il existe des conflits d’intérêts jamais évoqués dans la presse française.
- Conclusion
Comme dans toutes les affaires d’écologie et de protection de l’environnement il y a toujours des intérêts financiers à défendre au détriment des activités traditionnelles. Si nous voulons défendre le pastoralisme traditionnel en, France, un dialogue avec ces organisations apparaît impossible.
(1) - Dans ces deux régions, les activités de loisirs sont trés encadrées et il est interdit de sortir des sentiers balisés de randonnée pour des raisons de.... sécurité.