Invitée à un dialogue par la DDEA des Hautes-Pyrénées le 18 juin dernier, la Chambre d'Agriculture des Hautes-Pyrénées s'en tient aux décisions de l'association des Chambres d'Agriculture des Pyrénées (ACAP) et au manifeste signé par l'APCA (Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture) et les syndicats agricoles.
Ces deux textes constituent le fondement de la politique des institutions agricoles françaises vis-à-vis des grands prédateurs. La ligne est maintenue et reste en accord avec la coordination pyrénéenne ADDIP sur ce sujet sensible. Une telle situation ne fait que renforcer l'isolement des quelques participants au Groupe National Ours qui se comptent de plus en plus facilement sur les doigts d'une main.
L'Etat saura-t-il en tirer les conséquences vis-à-vis de la présence de l'ours dont l'absence est souhaitée par une majorité de plus en plus importante notamment de la part des chasseurs qui opèrent, pour certains, un virage à 180°. L'absence d'acceptation sociale est de plus en plus évidente.
- La lettre envoyée par la Chambre d'Agriculture des Hautes-Pyrénées à la DDEA
- Le manifeste: Pour le maintien de la biodiversité en zone d'élevage (APCA et syndicats agricoles)
- La position de l'association des Chambres d'Agriculture des Pyrénées (ACAP) du 18 décembre 2008
"....nous avons la conviction que les activités agricoles et pastorales de montagne contribuent très fortement au développement durable du territoire, et répondent à un besoin
sociétal actuel fort. Nous nous engageons donc à les conforter et à les faire progresser encore dans ce sens.
Si l'ours n'est pas aujourd'hui la principale des difficultés de notre activité, l'augmentation de ses effectifs la rendrait impossible. Une cohabitation sereine entre l'ours et
les activités humaines est pour nous un idéal qui ne peut être atteint. Le programme de réintroduction de l'ours génère des tensions et des effets qui sont néfastes à plusieurs
titres:
- Il représente une menace supplémentaire à notre activité, dans un contexte économique déjà très difficile pour les éleveurs, et en particulier pour les systèmes transhumants;
- La protection contre l'ours impose une évolution des pratiques extrêmement néfaste au milieu (abandon de certains terrains, intensification du pâturage et concentration des déjections dans les zones de regroupement),
- Elle peut par ailleurs amener de nouveaux conflits d'usage, notamment dans la cohabitation entre chiens de protection des troupeaux et promeneurs.
- Il génère des tensions au sein de la population locale et une réaction de marginalisation de la profession agricole vis-à-vis de l'opinion publique.
Aussi, nous sommes pour travailler au développement durable de nos montagnes Pyrénéennes, et unissons nos efforts à ceux des pouvoirs publics et de la société civile quand ils vont dans ce sens. Mais nous refusons de nous investir dans un programme qui génère des tensions déraisonnées et qui, selon nous, est contre-productif pour le développement de nos territoires.
Le contexte actuel nous oblige à plus d'efficience et d'efficacité pour répondre aux défis auxquels doivent faire face nos territoires ruraux et nos activités, et nous réaffirmons donc:
- Notre opposition au Plan de restauration et de conservation de l'Ours Brun dans les Pyrénées Françaises
- Notre volonté d'oeuvrer pour le développement des territoires pyrénéens.
En ce sens, nous demandons:
- un arrêt de toute activité de réintroduction d'ours brun dans les Pyrénées;
- des solutions efficaces pour stopper les nuisances provoquées par la population d'ours actuelle; ...."