La première attaque aux troupeaux dans les Pyrénées a eu lieu sur la commune de Luzenac, en Haute-Ariège, dans la nuit du 24 au 25 avril.
Propriétaire d'un petit cheptel d'une douzaine de brebis, cet éleveur est malheureusement le premier chaque année à être victime de l'attaque du prédateur.
Une brebis a été retrouvée morte éventrée, l'ours l'a éloignée de la maison et de la grange, où vivent ses propriétaires, pour la tuer à 500m environ du lieu. Le plantigrade a également poursuivi leur petit troupeau de chèvres qui paissait à cet endroit, le poussant en contrebas jusqu'à la route nationale que les bêtes ont traversées, finissant leur course dans le village mitoyen. Une chèvre manque à l'appel malgré les recherches interrompues de l'éleveur, aidé de sa famille et de ses amis, menées samedi et dimanche sous la pluie glacée. "elle était prête à vêler". Non retrouvée à ce jour, elle sera inexistante dans la procédure d'indemnisation.
A aucun moment, l'équipe Technique de l'Ours n'a assuré sa mission de prévenir les éleveurs du secteur de cette attaque, pour laquelle le propriétaire a laissé un message samedi sur le répondeur du suivi. Une fois de plus, c'est l'ASPAP, Association pour la Sauvegarde du Patrimoine d'Ariège-Pyrénées, qui dans le cadre de sa mission de soutien aux éleveurs a diffusé l'information sur tout le secteur, et que le réseau des adhérents et maires locaux a relayé. Une situation inacceptable.
A cette heure, l'éleveur n'a toujours pas réussi a obtenir que l'équipe de suivi vienne réaliser l'expertise: pourtant deux gardes de l'Office National de la Chasse ont expertisé ce dimanche des ruches sur la localité de Verdun, distante de 5km seulement. Ils n'ont pas daigné faire le déplacement jusqu'à Luzenac. Deux autres gardes (au minimum), ont élu domicile à 8km au sud de Luzenac, dans la réserve de faune d'Orlu, pour suivre jour et nuit l'ours Balou. Il était localisé au 24 avril sur Orlu. Les habitants sont aux premières loges de ce jeu téléguidé qui atteint le grotesque: son collier émetteur est tout simplement tellement serré aujourd'hui qu'il est en train de l'étouffer. Une armada de gardes a encore monté en avril plusieurs "opérations commando" - toujours en vain - pour le capturer pour le lui ôter. Il semble que les ours sauvages importés de Slovénie en 2006 ne soient pas si faciles à maîtriser. Qu'en serait-il avec une population de 50 ours justifiée par l'ETO elle même comme objectif minimum de population à atteindre?!
L'éleveur, au moment où nous écrivons ces lignes, est toujours sans nouvelles de l''ETO. Devant cette nouvelle démonstration de l'incapacité de l'Equipe Technique Ours, l'ASPAP tente en ce moment de joindre le Préfet de l'Ariège, afin qu'il intervienne fermement et rapidement auprès des services défaillants.
Le traitement de cette première attaque, qui inaugure malheureusement une nouvelle série noire pour l'Ariège, premier département touché par les attaques avec 80% des dommages chaque année, ne devrait pas prédisposer les éleveurs et habitants d'Ariège - et des Pyrénées - à la moindre clémence envers le plan ours et ses gestionnaires qui semblent s'appliquer à démontrer leur incompétence. Il alimente par contre leur détermination a faire cesser le plan ours a sa date prévue, 2006-2009, sans aucune ambiguité de reconduction possible.
Communiqué de l'ASPAP, Haute-Ariège, le 26 avril. 2009
Observation: Lundi 27 avril à 8h30, l'ETOest sur place. Depuis le 25... les vautours ont le temps de faire disparaître tous les indices. La chèvre à été retrouvée hier à plus d'un kilomètre