Selon nos sources émanant d'élus de Catalogne Sud, l'Espagne s'apprêterait à lâcher dans les Pyrénées trois ours d'origine cantabrique. Ce lâcher se ferait en Aragon.
La Catalogne en colère se prépare
Selon des éleveurs catalans proches de l'Aragon que nous avons pu contacter hier, une réunion aurait eu lieu en fin de semaine dernière afin d'envisager des
solutions de protection. Une démarche qui confirmerait notre information venant des élus.
En Val d'Aran, des mesures de regroupement des ovins ont été prises depuis l'an dernier, laissant à l'abandon et l'ensauvagement de nombreux territoires notamment
en bas Aran. Des prédations, à priori non encore reconnues officiellement, ont été constatées en ce début d'été sur 7 juments. Selon les éleveurs aranais, des
griffures ne laissent planer aucun doute sur les origines de ces morts. Par ailleurs, plusieurs centaines de brebis, n'appartenenant à aucun troupeau espagnol, ont
été vues du côté de Montgarri (sous le Pla de Béret versant Pallars pour les skieurs). Il pourrait s'agir de brebis ariégeoises décimées par les ours du côté de
Barlonguère (Couseran)
Pas d'infos d'Aragon et de Navarre
Hier, samedi, nous n'avons pas pu joindre d'élus ou d'éleveurs en Aragon et Navarre. Ces derniers "sont en estive" nous a-t-on répondu. Toute fois, si ces éleveurs
avaient été informés, il est assez probable qu'ils auraient prévenu leurs collègues béarnais. Ce qui n'est pas encore le cas selon plusieurs d'entre eux que nous
avons pu contacter.
Il faut, par ailleurs, rappeler l'opposition du Sénat espagnol à de telles introductions.
Les écologistes en première ligne
Nous savons depuis longtemps que le lobbying écologiste exerce une pression importante en Espagne pour réaliser des lâchers alors que la France s'y est opposée.
Après avoir invoqué, de manière mensongère, la Convention de Berne, c'est maintenant
Natrura 2000 (Directive européenne habitats) qui devient le leitmotiv à
de nouveaux lâchers sans grand souci de démocratie et d'un point important inclus dans tous les textes nationaux ou internationaux: "l'acceptation sociale".
En février dernier, les populations pyrénéennes françaises ont montré leur détermination et leur opposition à un lâcher en Béarn. De leur côté, les écologistes
n'ont pas baissé la garde en maintenant la pression de part et d'autre des Pyrénées. Des échanges,
parfois douteux, ont
régulièrement lieu avec les provinces espagnoles.
De mensonges en mensonges
Parler d'obligation de "Natura 2000" en Espagne est pour le moins surprenant. Il existe des ours en grand nombre dans les Cantabriques. Rien n'oblige à en mettre
dans les Pyrénées. Par ailleurs, contrairement à des affirmations écologistes et officielles, il n'y a jamais eu deux ours mâles en Béarn mais un seul entre les
vallées d'Aspe et d'Ossau. Le second, baptisé, probablement à tort, Canellito, est particulièrement bien encré en Bigorre dans les Hautes-Pyrénées entre le Pays
Toy (canton de Luz) et le val d'Azun. Il est probable qu'il fasse quelques incursions dans le département voisin, mais cela reste très marginal.
Nous pouvons noter qu'à la suite de prédations en début d'été, quatre éleveurs Toy auraient déposé une plainte auprès du Procureur de la République. Sans doute
une manière de rappeler à l'état et ses services, leurs obligations de protection des biens et des personnes et l'
article L. 113-1 du Code Rural alinéa 8. Il est donc clair que prétendre qu'il y
a 2 ours mâles en Béarn relève du mensonge et de la manipulation.
Si certain pensaient que les histoires d'ours s'apaisaient à la suite de la décision du gouvernement français de ne pas introduire une femelle en Béarn au printemps, nous ne pouvons que constater que le calme est très relatif. Il faudrait peu de chose pour que la colère resurgisse à quelques mois des élections présidentielles et législatives et en pleine campagne des sénatoriales. Les opposants français aux introductions d'ours ne souhaitaient pas s'exprimer hier et aujourd'hui sur ce sujet. Mais nous pouvons affirmer que plusieurs de leurs représentants sont, ce week-end, en Espagne ou à la frontière pour participer à plusieurs rencontres qui prennent parfois un air de fête. Méfions-nous des fêtes de villages où on discute à la buvette.
Louis Dollo le 7 août 2011
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