- Retour à la politique de la main tendue
Plan Ours
Hier, le sous-préfet d'Oloron affichait la volonté de l'Etat de renouer le dialogue avant toute réintroduction en Béarn. Dès aujourd'hui, la ministre Nelly Ollin reçoit les élus de
la montagne
Serge Lepeltier avait promis en janvier son plan de renforcement de l'ours pour ce mois de juin. Une annonce qui a fait l'effet d'une bombe, provoquant une véritable levée de
boucliers dans les montagnes béarnaises. Depuis, il n'est plus ministre. Qu'en est-il du plan ours? Au ministère tenu désormais par Nelly Ollin, la question est restée pour l'heure
sans réponse. Mais on devrait en savoir davantage aujourd'hui.
Cet après-midi, en effet, l'association nationale des élus de la montagne rencontrera la ministre de l'Ecologie ainsi que ses homologues de l'Agriculture et des Collectivités
territoriales, Dominique Bussereau et Brice Hortefeux.
Le député Jean Lassale, également président de l'Institution patrimoniale du Haut-Béarn
(IPHB) fera bien sûr partie de la délégation. Il préfère rester dubitatif:
"Le renforcement des ours sur l'ensemble du massif pyrénéen? Personne n'en veut plus. Mais que va décider la ministre?"
"Partenariat".
En attendant, Claude Gobin, le sous-préfet d'Oloron, acceptait de donner le ton hier. Sans dévoiler les intentions de la ministre, ni même évoquer l'entrevue de cet après-midi, il
déclarait: "Au jour d'aujourd'hui, il n'y a pas de remise en cause du plan de restauration de l'ours. La ministre l'annoncera à l'échelle du massif. Mais il s'inscrira dans la
concertation". Et de préciser aussitôt que "dans les Pyrénées-Atlantiques, cela ne pourra se faire sans partenariat, sans une action cohérente avec les élus locaux. Pour ce faire,
l'Institution patrimoniale du Haut-Béarn est un outil qui existe et qui fonctionne".
Son objectif ou sa mission est simple: "Je m'efforce à ce que l'on revienne à la situation de décembre dernier et que l'on reprenne le dialogue avec tous ceux qui sont concernés
par cette question touchant la biodiversité et le développement durable. Il nous faut rediscuter ensemble. L'Etat tend la main. La balle est maintenant dans le camp de l'IPHB".
Manque de confiance.
Une attitude jugée "très positive" par le président Lassale, "je suis toujours favorable au dialogue". Il y a cependant quelques "mais". "Ce qu'on pouvait dire et faire en décembre
n'est plus de mise. L'annonce brutale de Serge Lepeltier a fait des dégâts considérables. La foudre est tombée. On a été complètement disqualifiés. Les gens n'ont plus confiance.
On ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé. Tout le monde sait que le jour où l'Etat décide de réintroduire quinze ours en trois ans, il en mettra quinze...".
Jean Lassale n'oublie pas non plus l'intervention de Jacques Chirac après le décès de Cannelle qu'il a ressentie comme un camouflet "après dix années de travail auprès des bergers,
des maires". Autant dire que l'entrevue avec la ministre cet après-midi sera déterminant.
Auteur: Anne-Marie Siméon
Source: Sud-Ouest du 23 juin 2005
Réponse: la réintroduction est reportée à 2006
- Le plan ours: du nouveau très bientôt
L'ours, ce mal aimé...par les montagnards
L'introduction d'ours reste à l'ordre du jour et l'état va tenter de rétablir le dialogue. Pas facile...
Le plan ours n'est pas remis en cause mais tout le monde réalise aujourd'hui que les propos du ministre Lepeltier, pour le moins précipités par la mort de Cannelle, étaient irresponsables. Et plus personne ne songe à introduire dans les Pyrénées 5 femelles à l'automne prochain... comme le ministre et J.Chirac s'y étaient engagés...
Une réunion, ce jeudi 23 juin, doit permettre de faire le point et surtout d'affirmer une nouvelle politique concernant le plan ours. Pratiquement tous les acteurs dans le massif avaient dénoncé l'irresponsabilité des propos tenus dans l'émotion de la mort de Cannelle, en décembre 2004. Nelly Olin, nouveau ministre de l'environnement, doit reprendre ce délicat dossier avec les élus de la montagne. Et surtout Jean Lassalle, le président de l'institut patrimonial du haut-Béarn, est invité et reconnu comme acteur incontournable.
Auteur: Olivier de Marliave
Source: France 3 du 23 juin 2005